Les hommes aussi
Le plus souvent, l'ostéoporose est considérée comme une maladie touchant les femmes âgées et survenant après la
ménopause (ostéoporose post-ménopausique). Pourtant, les hommes ne sont pas épargnés par l'ostéoporose et la découverte de cette maladie n'est pas exceptionnelle. Moins fréquente que l'ostéoporose post-ménopausique, on estime tout de même que cette maladie touche 15% des hommes âgés de plus de 50 ans.
Il s'agit chez l'homme d'une maladie dont les causes sont plus variées et avec des conséquences encore plus graves que chez la femme.
Masse osseuse
Tout au long de leur vie, les hommes ont une masse osseuse plus importante que celle des femmes. De plus, de par leur morphologie, les hommes ont des os plus volumineux et donc plus résistants. Les femmes voient leur risque de
fracture augmenter essentiellement avec l'âge, en particulier après la ménopause. Il n'y a pas d'équivalent à la ménopause chez l'homme mais par contre, ils voient aussi leur masse osseuse diminuer à partir de 50 ans, en partie à cause d'une baisse de la production de leurs
hormones sexuelles, tout particulièrement la
testostérone.
Ostéodensitométrie
Le risque fracturaire dépend de la densité minérale osseuse (DMO) et des autres facteurs de risque de fracture, notamment l'existence d'un antécédent de fracture de fragilité. La DMO est mesurée par ostéodensitométrie réalisée sur deux sites osseux (rachis lombaire, extrémité supérieure du fémur). Chez l'homme, c'est la mesure de la
hanche qui est plus prédictive, ce site est intégré dans le score FRAX destiné à prédire le risque de fracture. Une ostéodensitométrie chez l'homme est remboursée par l'Assurance maladie dans certaines conditions : antécédent de fracture, pathologie ou traitement potentiellement inducteur d'ostéoporose (déprivation androgénique en cas de
cancer de la prostate).
Devant une DMO inférieure à la normale, un bilan biologique est nécessaire pour rechercher une affection maligne endocrinienne ou métabolique, justiciable d'un traitement spécifique. La décision thérapeutique dépend aussi de l'existence d'autres facteurs de risque de fracture.
Facteurs de risque
L'une des difficultés pour le médecin est qu'il n'existe pas un profil type de patient dans l'ostéoporose masculine. Dans moins d'un cas sur deux, chez les patients âgés de 30 à 60 ans, aucune cause n'est retrouvée comme étant à l'origine de cette
ostéoporose masculine. On parle alors d'ostéoporose masculine « primitive ». Il s'agit d'une maladie relativement mystérieuse avec une participation génétique probable.
Dans plus d'un cas sur deux, à la différence de ce qui est observé chez les femmes, l'ostéoporose « secondaire » chez l'homme est consécutive à une maladie ou à la prise d'un traitement. Les facteurs de risque les plus fréquents sont :
- la prise de cortisone,
- la consommation excessive d'alcool,
- une baisse importante de la testostérone,
- les maladies du
foie et du tube digestif,
- les maladies de certaines
glandes (thyroïde…),
- certains rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrite ankylosante),
- une maladie pulmonaire chronique,
- les
médicaments dans le
cancer de la prostate.
L'autre élément important est qu'il y a souvent plusieurs causes associées : l'enquête menée par le médecin doit donc être systématique et ne doit pas s'arrêter à la première cause trouvée.
Conséquences
Depuis plusieurs années, on sait que l'ostéoporose est une maladie fatale. En d'autres termes, la survenue d'une fracture liée à l'ostéoporose entraîne un excès de mortalité dans l'année qui suit cette fracture, et même au-delà.
Cette maladie est plus souvent fatale chez les hommes. Leur taux de mortalité est ainsi deux fois plus élevé après une
fracture de la hanche que pour les femmes. Ils sont d'ailleurs plus susceptibles que les femmes d'être traités dans un établissement de soins de longue durée à la suite de ce type de fracture.
Pourtant, malgré le fait que les fractures de la hanche peuvent être plus dévastatrices chez les hommes que chez les femmes, les hommes sont moins susceptibles d'être évalués pour l'ostéoporose, ou de recevoir un traitement à la suite d'une fracture.