Point de départ
- L'enfant de moins de 2 ans qui a mal, n'a qu'un seul moyen pour exprimer sa douleur : pleurer.
- Seul le médecin peut évaluer la gravité d'une douleur dans le ventre. Et même pour lui, ce n'est pas simple car, chez l'enfant qui ne parle pas, il est très difficile de savoir où il a mal .
- En tant que parents, il faut donc avoir une attitude très simple : quels sont les signes évidents de gravité, et que donner en attendant le médecin ?
Les signes qui doivent alerter
Les pleurs
Les pleurs comme des gémissements, doivent attirer l'attention. Il faut bien regarder s'ils surviennent en expiration (le moment où l'enfant rejette l'air) ou en inspiration (le moment où il prend son air).
- Si les pleurs sont longs, puissants, diminuant quand on prend l'enfant dans ses bras, c'est en général plutôt rassurant, sauf si les cris durent longtemps (plus d'un quart d'heure). Au delà de 1 heure de cris, il faut commencer à s'inquiéter, cela veut dire que quelque chose le gêne vraiment.
- Les geignements : ce sont de petites plaintes brèves qui surviennent au tout début de l'expiration. Ils sont plus ou moins aigus et violents, mais ont pour caractéristique de ne pas cesser. Comme ce sont des cris, ils surviennent à l'expiration.
- Parfois l'enfant se calme et sanglote, cela veut dire qu'il y a une accalmie. Ces sanglots surviennent au moment où l'enfant reprend sa respiration, de façon courte et saccadée.
- Les gémissements : eux aussi plus ou moins aigus, ils sont saccadés et au cours de l'expiration. Leur présence signifie que l'enfant souffre.
La réaction aux stimulations des parents
- Si vous le prenez dans vos bras et que les pleurs se calment, c'est rassurant.
- Par contre, si dans vos bras, il se met soudain à pleurer, c'est qu'il est sans doute assailli par une crise douloureuse.
- Enfin, s'il pleure toujours quand il est dans vos bras, c'est qu'il a sans doute quelque chose.
Son état d'éveil
Si les pleurs s'estompent et que l'enfant devient apathique ou somnolent, cela doit vous alerter. Les pleurs sont d'autant plus inquiétants qu'ils s'accompagnent d'une apathie : on croît que l'enfant se calme, et en fait il se réfugie dans cet état de somnolence pour échapper à la douleur. C'est un signe d'alerte.
L'état de sa peau
Une peau qui devient marbrée, ou violacée durant les cris témoigne d'un problème qui retentit sur la circulation générale de l'enfant. De la même façon, pâleur et sueurs froides sont des signes qui doivent alerter les parents.
Le contact avec l'entourage
Tant que l'enfant est attentif à son entourage, cela signifie qu'il est en éveil et peut être distrait de son problème. En revanche, dès que ses sourires se raréfient et qu'il manifeste un intérêt de moins en moins important, voire de l'indifférence à son entourage, il faut s'alerter.
Les autres signes
- Des vomissements importants et répétés, même sans fièvre peuvent faire craindre un problème chirurgical comme l'appendicite. Chez l'enfant de moins de 3 semaines, ils peuvent évoquer une sténose du pylore . Et chez l'enfant de moins de 6 mois, les pleurs et les vomissements avec parfois un peu de sang dans la couche peuvent faire craindre une invagination intestinale aigue
- Pleurs, vomissements et fièvre, surtout avec un enfant prostré sont des signes d'alerte qui évoqueront au médecin la possibilité d'une méningite débutante.
- La température, surtout si elle est modérée, peut être le témoin d'une infection à bas bruit.
- Constipation et absence d'émission de gaz depuis plus de 24 heures : on peut suspecter une occlusion intestinale , en particulier l'invagination intestinale.
Les pleurs ne passent pas : tout est alors envisageable.
Ces signes imposent de consulter un médecin.
Raisonnement du médecin
D'abord un interrogatoire sur la durée des signes, leur mode de survenue, leur ancienneté. D'où l'intérêt de bien vous rappeler ce qui s'est passé précisément.
- Un examen de son ventre puis un examen général.
- Un toucher rectal quelques fois .
Dans la majorité des cas, cela lui permettra d'aboutir au diagnostic. Mais parfois, il lui faudra s'appuyer sur des examens complémentaires pour confirmation. Bien souvent, le recours aux examens complémentaires équivaut à une hospitalisation, même de courte durée.
Parfois des examens plus sophistiqués sont nécessaires :
Ce qu'il recherche dépend du ou des organes qu'il suspecte être responsables du problème.
Causes principales
Maladies de l'estomac
Maladies des intestins
Ce sont les causes les plus fréquentes.
Maladies venant d'ailleurs
Certaines angines ou même certaines formes d'infection pulmonaire peuvent entraîner des signes qu'on prend pour des douleurs d'organes situés dans le ventre et qui sont en fait une inflammation des ganglions situés dans l'abdomen et qui entraînent effectivement des douleurs.
Autres douleurs
Elles sont très difficiles à déterminer directement et se diagnostiquent grâce aux examens complémentaires.
- Torsion du testicule : inapparent chez le tout petit dont les testicules ne sont pas descendus encore dans les bourses. On n'a que quelques heures pour intervenir chirurgicalement, pour libérer le testicule.
- La rupture de rate . Elle est très rare chez l'enfant. C'est l'accident typique de la table à langer d'où l'enfant tombe ou du coin de table contre lequel l'enfant se cogne.
- Les maladies du rein et de l'appareil dues le plus souvent à des malformations de l'appareil urinaire. Elles entraînent plutôt des poussées de fièvre inexpliquées, mais aussi parfois des douleurs.