point de départ
Chez l'enfant qui ne parle pas encore, le problème est compliqué car il ne peut exprimer la raison de ses pleurs. Il peut pleurer pour plusieurs raisons : il a faim ou soif, quelque chose le dérange, il ressent une douleur quelque part qu'il ne sait exprimer, il veut être pris dans les bras ou rassuré, ses couches sont mouillées, il a trop chaud, il a fait un cauchemar, il ne parvient pas à s'endormir, etc.
Points importants
Les pleurs chez le bébé qui ne fait pas encore une nuit complète (en général moins de 3 mois)
La plupart du temps il se réveille parce qu'il a faim, et c'est toujours à peu près vers la même heure qu'il il se met à crier. Si vous observez bien, en général il pleure sans larmes, de façon régulière, et son cri est bien celui que vous lui connaissez habituellement. La plupart du temps, la prise du sein ou du biberon calme les cris et il se rendort (dans la mesure du possible, n'oubliez pas de lui faire faire son rôt à la fin du biberon).
Par contre, deux autres situations sont possibles
- Il refuse le sein ou le biberon. Dans ce cas, le refus du sein, surtout s'il s'accompagne d'une constipation (pas une seule selle dans la journée) doit faire consulter le médecin, car cela peut correspondre à une invagination intestinale aiguë .
- Il continue à pleurer après la tétée. Généralement, il finit par se calmer. Mais si cela continue pendant plus de 30 mn, c'est qu'il y a autre chose : il faut donc appeler le médecin.
Les pleurs chez le bébé qui ne se réveille plus la nuit
Même chose que précédemment : quelque chose le gène ou bien il est malade. De quoi dispose t-on pour s'orienter ? En fait de pas grand-chose : la température, la présence de diarrhées ou de constipation, des vomissements ou des régurgitations, une toux avec rejet de glaires. Dans ce cas, ce sont ces signes-là qui sont en avant et qu'il faudra examiner un peu plus.
Les pleurs au cours de la journée
Le nourrisson dort encore beaucoup. Jusqu'à l'âge de 4-6 mois, il s'endort encore en sommeil paradoxal , c'est à dire en sommeil agité. Les pleurs ne sont pas le témoin d'un problème, mais de son endormissement. Cela dit, ils doivent cesser en quelques instants. Si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a un problème. Dans ce cas, changez-le et prenez-lui sa température. L'absence de selles, des vomissements, de la fièvre ou de la diarrhée imposent de revoir le problème par ce bout-là.
Raisonnement du médecin
Dans 80% des cas, le médecin appelé sur place se trouvera confronté à l'une des 3 raisons classiques :
- La poussée dentaire a lieu à partir de 7 mois. Visiblement l'enfant a mal aux dents et il bave, il mordille tout. Elle peut donner une fièvre à 40. Traitée essentiellement à l'aspirine ou au paracétamol.
- L'otite (la plupart du temps simplement congestive, secondaire soit à une rhinopharyngite , une angine , une poussée dentaire). Elle sera traitée sur place par un anti-inflammatoire en suppositoire et du paracétamol. On attend en général le lendemain pour un antibiotique si nécessaire.
- Le spasme digestif (généralement provoqué par la distension d'une poche de gaz) sera calmé par un antispasmodique après qu'aient été éliminées toutes les causes de douleur abdominale. Chez le nourrisson, c'est la fameuse colique du nourrisson . La diméticone peut aider à diminuer l'excès de gaz
Dans ces 3 cas, une fièvre est très souvent associée.
Dans 10 % des cas, le médecin grâce à l'examen trouvera une cause et soit donnera un traitement, soit enverra (rarement) l'enfant à l'hôpital. La cause dépend des signes qu'il aura découverts.
Dans les 10% restants, l'enfant n'est pas malade. Il a eu peur (fréquent vers le 8ème mois), il ne veut pas dormir, il a eu une contrariété, etc. En général, le seul fait de le prendre dans les bras calme les pleurs... qui vont recommencer dès qu'on le recouche ou qu'on fait mine de s'éloigner. Tout cela témoigne de sa prise de conscience de tout ce qui l'entoure et débute vers 8-9 mois. Cela dit, c'est ce qu'on appelle un diagnostic d'élimination : le médecin pense que c'est cela parce que tout est normal. La surveillance est donc nécessaire et il faudra appeler à nouveau le médecin si quelque chose d'autre apparaît.