Point de départ
La mort du fœtus avant le début du travail peut survenir au cours du dernier trimestre de la grossesse, c'est à dire quand il a plus de 180 jours. On l'appelle mort fœtale in utero (MFIU). C'est un évènement très douloureux dans la vie d'une femme, et reste un accident relativement fréquent puisqu'elle touche un peu moins de 1% des naissances, 8 pour 1000 pour être plus précis. Outre le problème psychologique difficile à vivre pour les parents et la mère en particulier, se pose le problème de la récidive.
Définition
Au cours des 6 premiers mois de grossesse, en cas de décès du foetus on parle de fausse couche précoce pour le premier trimestre ou tardive pour le second.
Si la mort survient au cours du travail de l'accouchement on parle de mort per partum, et si c'est avant le travail, on parle de mort ante partum ou « mort in utero ». Cette distinction est importante, car elle témoigne d'un mécanisme différent pour chaque décès et donc de causes différentes.
Signes
- Les signes révélateurs sont essentiellement l'impression pour la mère de ne plus sentir dans son ventre les mouvements du bébé. C'est l'auscultation ultrasonique qui constate la disparition des bruits du cœur et surtout l'échographie qui permet alors de constater l'arrêt des mouvements, et ceux du cœur en particulier.
- La mort per partum est constatée lors du monitoring obstétrical .
Les causes
Elles sont nombreuses et parfois intriquées.Dans 30% des cas, aucune cause n'est retrouvée même après un bilan très complet. Pour les cas restant, la cause est maternelle dans les 2/3 des cas etfoetal dans le 1/3 restant.
Causes maternelles
- Certaines causes sont générales et prennent en considération l'age de l amère, le nombre d'enfant, des facteurs socio-économiques et un antécédent de MFIU.
- La cause la plus fréquente (la moitié des cas) est l'hypertension artérielle , soit préexistante à la grossesse, soit gravidique et/ou liée à une de ses complications, pré-éclampsie, hématome rétroplacentaire, HELLP syndrome.
- La prise de toxique alcool, drogues, médicaments, le plus souvent au cours de tentative de suicide .
- Les traumatismes (accidents de la circulation, chutes, chocs violents, etc.) représentent environ 7% des cas.
- Le diabète représente 3% des cas.Il s'agit de diabète insulinodépendants mal équilibrés.
- En dernier, le lupus érythémateux disséminé sous sa forme aigue pendant la grossesse qui a un risque de 20% de MFIU.
- Les maladies hépatiques et de la vésicule biliaire ayant entraîné une rétention biliaire , cholestase hépatique, stéatose aiguë gravidique.
- Les thrombophilies biologiques.
- Une maladie de la thyroïde.
Infections
Causes liées aux annexes de la grossesse
Hématome rétroplacentaire (5à15% des MFIU).
Infarctus placentaire.
Placenta praevia.
Hémorragie de Benkiser.
Anomalies du cordon mais pas la circulaire du cordon.
Brides amniotiques.
Tumeur vasculaire du placenta (Chorioangiome placentaire).
Retarde de croissance intra utérin (RCIU).
Terme dépassé.
Causes foetales
- Anomalies chromosomiques dans 5 à 10% des cas.
- Malformations fœtales multiples.
- Anémie fœtale par allo-immunisation Rhésus, infection à parvovirus et plus rarement thalassémies.
- Grossesse gémellaire. Elles représentent 1 à 7% des MFIU.
Bilan
Il concerne la mère, le fœtus et les annexes.
Bilan maternel
Bilan foetal
- Examen du fœtus et recherche de malformations apparentes. L'autopsie est dans ces situations très utiles.
- On effectue sur l'enfant également un bilan infectieux sur la peau et le cordon.
- Radiographies du squelette.
Bilan des annexes
Examen anatomopathologique, bactériologique et parasitologique du placenta.
Complications au cours d el'accouchement
- Une infection amniotique secondaire.
- Une Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).
- La rupture utérine.
- Une hémorragie liée au trouble de la coagulation ou de la rupture utérine.
Les récidives
- Les chiffres dont l'on dispose font état d'un risque de 3/1000. Ce taux peut être plus élevé en cas de consanguinité entre les parents.
- Le terme auquel est survenu cette mort fœtale est important, car si cette mort est tardive, on peut proposer lors d'une grossesse ultérieure un accouchement prématuré provoqué .
- Si une cause est retrouvée de façon certaine chez la mère, elle est traitée si cela est possible et on instaure une surveillance rapprochée.
Le suivi psychologique
Il est indispensable, car le sentiment de culpabilité est important chez la mère qui peut penser qu'elle est responsable de la mort du fœtus en raison de son comportement ou des problèmes de santé dont elle peut être victime. Ce suivi doit être mis en place dès le moment où la mère sait que son enfant est mort-né. Il consiste en des entretiens avec un psychologue, voire une psychothérapie de soutien. Tout ce travail psychologique permettre une nécessaire déculpabilisation et la recherche de ressources pour se lancer dans une nouvelle grossesse.
La nouvelle grossesse
Le meilleur délai est estimé à 1 an environ. En effet, ce délai n'est pas trop proche pour que la mort in utero soit occultée, voire niée psychologiquement, ce qui aurait des retentissements psychologiques ultérieurs, ni trop tardif, ce qui peut entraîner un blocage psychologique pour démarre une nouvelle grossesse. Là encore, le soutien psychologique permet de dépasser ce cap difficile et d'éviter les dépressions réactionnelles , et les anxiétés .