Point de départ
L'hygiène seule est impuissante contre la transpiration et les odeurs qui en découlent. Il existe heureusement des solutions efficaces, du spray à la chirurgie. Inventaire et explications.
Les glandes sudoripares
- Les glandes sudorales eccrines, les plus nombreuses, entre deux et cinq millions, sont réparties sur tout le corps avec une forte concentration au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds. Elles sont principalement impliquées dans la régulation de la température corporelle. Elles sécrètent une sueur claire et aqueuse, mélange d'eau et de sel.
- Les glandes sudorales apocrines se trouvent essentiellement sur des zones pileuses comme les aisselles, les paupières, la région mammaire et les organes génitaux. Leur activation est déclenchée par des stimuli émotionnels tel que la peur, l'angoisse ou l'excitation sexuelle. Le liquide sécrété est plus visqueux.
Mécanisme de la transpiration
- Transpirer est un phénomène normal et même indispensable. Sous l'effet de la chaleur, de la fièvre ou tout simplement au cours d'une activité physique, la température du corps, normalement à 37, augmente. La transpiration va permettre à l'organisme d'éviter la surchauffe en le rafraîchissant par échange thermique ; elle contribue aussi à l'élaboration d'un film fait d'eau et de graisses qui permet la protection de la peau. La sueur entraîne avec elle des toxines, pour notre plus grand bien. En temps normal, nous perdons environ 0,7 litres de sueur par jour, l'été par fortes chaleurs, autour de 4 litres et un sportif peut évacuer jusqu'à 10 litres.
- La transpiration est au départ inodore. Ce sont les bactéries présentes à la surface de la peau, notamment sur les zones pileuses comme les aisselles ou enfermées comme les pieds, qui vont être responsables des effluves désagréables.
- D'autres facteurs peuvent interférer sur l'odeur : une mauvaise hygiène corporelle mais aussi les aliments : ceux riches en protéines (viande, oeuf, etc.), les épices, l'ail et l'oignon, les fromages, le café. En revanche, les légumes ne provoquent pas d'odeur. D'ailleurs, on dit que les japonais et les indiens, principalement végétariens, ne sentent rien , en tout cas, ils n'utilisent pas de déodorant.
La parade contre les mauvaises odeurs
- Les odeurs font partie du quotidien. Pourtant depuis quelques années, notre odorat est devenu chatouilleux, on ne pardonne ni auréoles, ni effluves malodorants.
- Le remède le plus simple est aussi le plus évident : une bonne hygiène corporelle. L'eau et le savon sont les désodorisants les plus naturels. Les vêtements étant directement en contact avec la peau, mieux vaut choisir les matières naturelles comme le coton, le lin et la soie qui permettent des échanges d'air, inversement aux matières synthétiques qui prêtent au confinement et piègent les odeurs. Les femmes devraient s'épiler régulièrement les aisselles, les poils étant des piégeurs d'odeurs. Enfin, l'utilisation quotidienne d'un déodorant est un relais utile de l'eau et du savon.
Les déodorants classiques parfumés
Ils sont réservés à la transpiration normale . On les trouve sur les linéaires des grandes et moyennes surfaces et dans les parfumeries. S'ils n'ont aucune influence sur la sécrétion sudorale, ils suppriment en revanche les odeurs désagréables.
- Les préventifs, encore appelés anti-odeurs agissent grâce à un agent antibactérien qui neutralise les micro-organismes responsables de la dégradation de la sueur et masque les effluves en formation. Ces produits de toute la famille s'adressent aux personnes qui transpirent peu car l'effet camouflage est de courte durée.
- Les capteurs d'odeur sont les plus récents. Ils reconnaissent les substances chimiques malodorantes, les piègent dans leurs molécules et les suppriment. Cette formule est surtout utile pour les personnes qui transpirent modérément mais dont l'odeur est désagréable. Leur action, ici encore, est limitée à 5 ou 6 heures maximum.
- Ces deux familles de produits se déclinent sous plusieurs conditionnements. Les aérosols frais permettent une diffusion homogène et facile d'emploi. Ils sont souvent agréablement parfumés. Les vaporisateurs n'utilisent pas de gaz propulseur. Ce sont souvent des formules plus luxueuses qui permettent d'assortir son parfum à son déodorant. Les sticks se présentent sous forme de bâton applicateur. Leur conditionnement permet de concentrer les actifs jusqu'à quatre fois au delà d'un spray et leur utilisation est plus économique puisqu'il n'y a aucune perte de produit. Les roll-on ou billes sont des formules aqueuses qui diffusent le principe actif au travers d'une bille. Certains d'entre eux, sans alcool ni parfum sont parfois mieux tolérés. Vous pouvez ajouter à la surface de la bille, au moment de l'application, du bicarbonate de sodium sous forme de talc, qui renforcera efficacement l'efficacité.
Les antiperspirants
Il sont réservés à la transpiration plus importante :
- Ils agissent directement au coeur du problème en limitant l'excès de sudation. À base de sels d'aluminium et d'extraits de plantes à l'action astringente, leur usage fut un temps controversé car le mécanisme d'action consiste à bloquer la transpiration, puis à cause des polémiques sur l'aluminium. En fait, leur utilisation raisonnable est sans danger : d'une part, elle ne porte que sur les aisselles (environ 30 cm2 pour une superficie totale de la peau de 200 000 cm2), la plante des pieds et la paume des mains ; d'autre part, ces produits n'obstruent que partiellement les pores où ils agissent en coagulant les protéines. De cette façon, ils freinent la libération de la sueur tout en détruisant les bactéries.
- En raison de leur agressivité potentielle (pH trop acide), il est recommandé d'appliquer les antiperspirants sur une peau sèche et propre, indemne de toutes lésions. Mieux vaut éviter de s'épiler ou de mettre du parfum avant leur application. Bien sûr, il faut stopper immédiatement leur utilisation en cas de sensations de brûlures ou d'irritations. La plupart de ces produits ne sont pas à usage quotidien. Leur durée d'action varie entre deux et trois jours. En revanche, il est tout à fait possible d'utiliser entre temps un déodorant classique.
- On les trouve sous la forme stick et billes comme précédemment mais aussi en aérosol sec (effet poudreux, un peu moins riche en principe actif que les autres présentations) et crèmes (elles laissent une sensation douce comme les crèmes de soin et présentent l'avantage sur les sticks de ne pas laisser de traces blanchâtres).
Les remèdes contre l'hyperhydrose
C'est ainsi que les médecins parlent de la transpiration excessive et gênante. Celle-ci peut être due à un trouble hormonal (hyperthyroïdie , diabète , ménopause , à une maladie infectieuse comme la tuberculose ou être liée tout simplement à une grande anxiété, au surmenage ou à des chocs émotionnels. Dans les derniers cas, la prise de tranquillisants sous contrôle médical peut donner des résultats non négligeables. Les traitements habituels sont les suivants :
- La pierre d'alun, à base d'aluminium et de potassium est habituellement utilisée pour cicatriser les coupures de rasoir, elle donne ici aussi de bons résultats. Elle dépose un film invisible de sels minéraux qui resserre les pores de la peau aux endroits qui mouillent et empêche le développement des bactéries. On la trouve en pharmacie, dans les magasins diététiques, voire dans les parfumeries.
- L'ionophorèse est le traitement par excellence des mains moites et des pieds qui transpirent. Elle se pratique chez le dermatologue. La manipulation consiste à plonger pendant une vingtaine de minutes les deux mains ou les deux pieds dans un bac contenant de l'eau enrichie en sels d'aluminium, et dans lequel circule un courant électrique de faible intensité. L'objectif est d' entraîner une obstruction partielle des glandes sudorales, en réduisant la taille et le diamètre des pores. Cette technique, vieille d'une vingtaine d'années, obtient jusqu'à 95% de réussite. En revanche, elle n'est absolument pas curative et doit être réitérée. Les trois premières semaines, une dizaine de séances sont nécessaires pour obtenir une amélioration satisfaisante. Une séance d'entretien reste indispensable au rythme d'une chaque mois. Heureusement, l'appareil s'achète et l'on peut poursuivre le traitement à domicile. Une prise en charge sécurité sociale est possible après entente préalable.
- Quand cela vire au drame et que l'hyperhydrose devient socialement gênante voire invalidante, la chirurgie peut être envisagée. Bien sûr, en dernier recours, lorsque tout a déjà été tenté sans succès probant.
- La sympathectomie thoracique (c'est son nom médical) consiste à sectionner ou à électrocoaguler quelques filets nerveux sous les côtes qui contrôlent la sudation des paumes et des aisselles. L'intervention est pratiquée sans ouvrir par voie endoscopique et sous anesthésie générale. Un appareil optique relié à une caméra permet de repérer le nerf en question. Une deuxième intervention, de l'autre côté, est généralement pratiquée ultérieurement. Les résultats sont excellents et définitifs. Malheureusement, cela ne marche pas pour les pieds. Il arrive parfois que l'opération stimule la transpiration dans d'autres partie du corps. Cela dit, lorsque l'on n'ose plus serrer la main de quelqu'un parce qu'elle ruissèle, cet inconvénient semble bien minime.
- Les techniques utilisant la toxine botulique sont aussi intéressantes .