Point de départ
La canicule sévit de façon "épidémique", et "endémique". Endémique, cela signifie de façon régulière dans des zones exposées (Afrique par exemple). Epidémique cela signifie de façon brutale dans des zones inhabituelles (les canicules de 1976 et de 2003 en Europe).
Les effets de la canicule
Premier effet : le soleil
On le fuit. Par conséquent, tous les problèmes habituels en été de coups de soleil sont peu fréquents et accidentels.
Toutefois, le soleil a un effet immédiat en cas de pollution: les hydrocarbures dus à la pollution sous l'effet du soleil transforment l'oxygène de l'air en ozone. Autant l'ozone est nécessaire à 30 Km d'altitude pour protéger la peau des rayons ultraviolets en provenance du soleil, autant à basse altitude elle provoque des désordres sur nos muqueuses : yeux (picotements des yeux) , rhinopharynx, trachée et bronches (irritations de la gorge, toux, décompensation de maladies pulmonaires.
Deuxième effet : la chaleur
Celle-ci est plus pernicieuse, car on ne peut souvent guère lutter contre, en particulier en cas de canicule.
En raison de la chaleur :
- on transpire
- on respire plus rapidement pour se refroidir (comme les chiens qui tirent la langue quand il fait chaud)
- la température du corps augmente.
Les conséquences sont :
- Déshydratation par perte d'eau.
- Alcalose respiratoire parce qu'on respire plus vite.
- Hyperthermie, c'est à dire dérégulation de la température centrale du corps. Ce phénomène n'apparaît que lorsque les stratégies habituelles de l'organisme (transpiration et respiration accélérée) ne sont pas suffisantes.
XCanicule en vidéo
Coup de chaleur Le docteur Cassan explique ce qu'il faut faire en cas de coup de chaleur: appeler un médecin en urgence et en attendant et rafraichir la victime si elle est consciente. | 6 vidéos |
Les moyens de lutte
Première mesure
Diminuer la température extérieure (climatisation, ventilateurs). C'est évident dès qu'on le peut. Toutefois, il faut bien comprendre le mécanisme : quand on transpire, l'air sur la peau provoque une réfrigération : résultat obtenu ! Mais si la peau n'est pas humidifiée (ce qui se passe en cas de déshydratation, l'air brassé par le ventilateur va accélérer la déshydratation. Cette mesure n'a donc de sens que si l'on applique la deuxième mesure.
Deuxième mesure
Hydrater la peau. Il faut humidifier en permanence la peau, car c'est grâce à cela que l'air brassé peut provoquer la réfrigération. Donc : prendre des douches sans modération et donner un bain aux enfants. Le problème se situe chez les personnes âgées ou dépendantes qui ne manifestent pas forcément ce besoin. Les rafraîchir (brumisateur, serviettes humides et froides...) est donc une mesure essentielle. Cela résoud la question de la "réfrigération", mais pas celle de 'l'hydratation". Il faut donc appliquer la troisième mesure.
Troisième mesure
Réhydrater le corps. De nombreux désordres internes surviennent si les cellules manquent d'eau. Ces désordres peuvent "décompenser", c'est à dire aggraver toutes les maladies au cours desquelles l'eau est essentielle comme le diabète ou les maladies infectieuses.
Les personnes à risque
Tout cela paraît évident et d'un simple bon sens. Toutefois, il faut prendre en compte les cas suivants :
En général
- Les personnes vivant dans des lieux ou des habitations où la chaleur est intense (mansardes, campings, etc.)
- Les personnes qui ne peuvent évacuer la chaleur (endroits confinés, absence de ventilateurs ou de climatisation).
- Les personnes qui sont dans l'incapacité matérielle de boire : grabataire, enfant qui ne parle pas encore, personne hospitalisée ne pouvant appeler ou étant dans le coma, personne très âgée, somnolente ou toxicomane.
Le cas particulier des personnes âgées
- Les personnes âgées (institutions, maisons de retraite, hôpital, personnes isolées) chez qui la sensation de soif est souvent altérée ou diminuée, et qui va, à l'insu de tout le monde, et à son propre insu, se déshydrater peu à peu.
- A ce sujet, la canicule qui a sévi en France en Août 2003 a montré que les personnes âgées étaient particulièrement sensibles au coup de chaleur, ce qui justifie une surveillance accrue, une hydratation et un rafraîchissement régulier durant les périodes de forte chaleur.
Les mesures
- Provoquer des courants d'air dans la maison. Au besoin la nuit, dormir dehors (balcon, jardin)
- Boire (de l'eau). 1 verre toutes les heures est le minimum. L'eau ne doit pas être glacée (elle réhydrate moins car elle est éliminée dans les urines rapidement), mais normalement froide ou tiède.
- Manger salé : le sel retient l'eau. Attention toutefois pour les cardiaques et les personnes sous corticoïdes qui sont au régime sans sel. Pour eux seulement, ne pas modifier l'apport en sel.
- Faire boire (de l'eau) son entourage ainsi que les personnes seules de son voisinage.
- S'asperger d'eau régulièrement (toutes les 2 heures dans la journée, 2 ou 3 fois par nuit)
- Faire prendre des douches très régulières aux personnes à risque.