Point de départ
Les ménorragies sont des règles trop abondantes. Elle sont plus longues, plus abondantes que la normale et présentent des caillots. Elles s'accompagnent parfois de cycles irréguliers.
Les règles correspondent à une perte de
sang difficile à évaluer facilement.
- Elles représentent environ 50 ml sur 5 ou 6 jours, soit l'équivalent d'un demi verre à moutarde.
- Cette perte de sang étalée sur la durée des règles remplit généralement une moyenne de 4 tampons ou couches par jour, sachant qu'au début ce sera plus et les derniers jours de règles beaucoup moins.
- Au delà de 6 à 8 changements de garniture par jour, ou d'un changement au cours de la nuit, on considère que ce sont des règles trop abondantes.
Régles abondantes et saignements entre les règles
- Si vous perdez du sang en excès au moment où doivent venir vos règles, ce sont des ménorragies.
- Par contre, si ces pertes de sang se situent entre les règles, ce sont des métrorragies.
- Et si ces saignements consistent en alternance des règles et de saignements entre les règles, ce sont des ménométrorragies.
- La cause de ces pertes de sang excessive est généralement soit un problème local au niveau de l'utérus ou de l'ovaire, soit un déséquilibre hormonal au cours duquel l'ovaire fabrique trop d'oestrogènes par rapport à la progestérone .
Points particuliers
À priori, vous n'êtes pas enceinte puisqu'il s'agit de vos règles.
- Si ce sont vos règles (saignements venant régulièrement à la date prévue, faits de sang rouge sans caillots), il n'y a pas de problème, c'est normal.
- Si ce sont vos règles, mais qu'elles sont plus abondantes que d'habitude, vous obligeant à changer de garniture plus de 6 à 8 fois par jour, ce sont des ménorragies. Ce n'est pas normal. Il en est de même, si au cours de la nuit vous êtes obligée de changer de garniture une ou deux fois.
- À plus long terme, la répétition de ces saignements risquent d'entraîner une anémie .
Il est préférable de consulter le médecin.
Conduite à tenir
En cas de règles trop abondante, il est nécessaire de consulter votre médecin.
- Il effectuera un examen gynécologique par observation du vagin et du col utérin grâce à un spéculum , et un toucher vaginal . Il s'assure ainsi que le saignement provient bien de l'utérus Comme toutes les causes d'hémorragie vaginale ont à peu près les mêmes effets (pertes, douleurs), cet examen suffit généralement à faire connaître le diagnostic.
- Il demande des examens complémentaires: un test de grossesse et une prise de sang à la recherche d'une anémie, un frottis lorsque les saignements auront cessé, une échographie pelvienne . Les dosages hormonaux ne sont pas nécéssaires.
- Selon la cause retrouvée, il pourra demander une hystéroscopie qui vérifie l'intégrité de la cavité utérine ou mets en évidence des polypes ou fibromes sous muqueux passés inapercu à l'échographie pelvienne
- L' IRM peut être utile pour le diagnostic de l'adénomyose. L'hystérographie n'est effectuée pour rechercher l'adénomyose si l'échographie est normale et L IRM indisponible ou dans le cadre d'un bilan pour infertilité.
Raisonnement du médecin
- Il rechercher:
- Une [infection génitale{D=INGEN}] avec pertes jaunes, saignements, douleurs du bas-ventre et fièvre.
- Une inflammation du col utérin.
- Un fibrome utérin avec saignements répétés et parfois importants, métrorragies ou ménométrorragies.
- Un polype qui est une petite tumeur bénigne de la cavité utérine, ou un kyste de l'ovaire avec des saignements imprévisibles.
- Une hyperplasie de la muqueuse utérine due à un déséquilibre hormonal.
- Il pourra s'agir aussi d'un stérilet au cuivre ou hormonal mal supporté ou déplacé,
- Une adénomyose qui est un développement de la muqueuse utérine dans le muscle utérin.
- Un traitement anticoagulant ou un traitement par oestrogène , peuvent également être responsables.
- Le cancer du col de l'utérus en général avant 40 ans se manifeste le plus souvent des saignements entre les règles. Ils sont moins fréquents depuis les dépistages systématiques par les frottis réguliers.
- Si aucune cause locale n'est retrouvée il faut rechercher un trouble de la coagulation et en particulier une maladie de Willebrand.
Les ménométrorragies fonctionnelles
On pose le diagnostic de méno métrorragies fonctionnelles lorsque après tous les examens aucune cause n'est retrouvée. La femme ne présente aucune lésion organique, ni utérine ni générale. Le traitement peut associer différents
médicaments en fonction du
désir de la femme de
contraception ou grossesse.
La complication
- L'anémie et la fatigue qu'elle entraine, en particulier au moment des règles.
- Les règles trop abondantes sont la cause principale d'anémie chez la femme.
Le traitement
- Le traitement consiste à soigner la cause lorsqu'elle existe.
Meno métrorragies fonctionnelles
Divers traitements existent pour les prendre en charge.
- Des médicaments qui agissent sur la coagulation du type Exacyl®, Spotof® et qui réduisent l'abondance des saignements.
- Une
contraception hormonale, pilule ou stérilet à la progestérone qui va
diffuser cette hormone en permanence. Les médicaments à base de
progestérone réduisent l'épaisseur de la muqueuse de l'utérus. Moins
de muqueuse, donc moins de vaisseaux sanguins, donc moins
d'hémorragies.
- Si ces traitements sont inefficaces ou mal
supportés, on peut envisager un traitement chirurgical. Lorsque les
saignements sont handicapants, voire entraînent une anémie ,
il faut retirer l'excès de muqueuse.
- Soit une destruction locale de la muqueuse sous hystéroscopie sous anesthésie générale.
- La
seconde, plus légère consiste à introduire sous anesthésie locale ou
générale un ballonnet par les voies naturelles et de le pousser
jusqu'au fond de l'utérus. il est alors envoyé un liquide à 80°C
maximum (ce qui fait très chaud tout de même) durant 8 mn. On peut
aussi utiliser un ballonnet chauffant. Le résultat est une véritable
fonte de la muqueuse. Ces techniques ne sont pratiquées que dans
certains centres.
- Ces techniques ont permis de diminuer le recours à la solution ultime qui consiste à retirer tout l'utérus.