Définition
La toux est un phénomène banal et fréquent. C’est d’ailleurs un réflexe de l’organisme pour chasser les secrétions de l’arbre respiratoire et il doit être respecté.
Les différentes tou
- La toux sèche : c’est une toux qui ne ramène pratiquement aucune sécrétion. Elle témoigne le plus souvent d’une irritation de l arbre respiratoire. Elle peut évoluer en toux grasse.
- La toux grasse : elle ramène beaucoup de secrétions, qui sont avalées par l’enfant. Ce genre de toux doit être absolument respectée car elle a pour but d’éliminer les secrétions qui encombrent les voies respiratoires. Bien souvent les encombrements bronchiques sont dus à la prise d’antitussifs chez un enfant ayant une toux grasse.
- La toux rauque : elle fait un bruit comme un aboiement. Elle est caractéristique des inflammations du larynx comme la laryngite ou l’épiglottite . C’est une cause très fréquente chez le nourrisson et le jeune enfant.
- La toux ferrine : c’est une variante de la toux sèche. Elle fait un bruit caractéristique, un peu comme si on toussait dans un tuyau en métal qui résonne. D’où son nom. Elle est caractéristique de la rougeole .
- La toux sifflante : elle signifie que le diamètre des bronches est rétréci. L’air sort en sifflant. C’est une toux caractéristique des crises d’asthme .
XToux chez l'enfant en vidéo
Toux: diffrents types Le docteur Elisabeth Yira, médecin généraliste détaille les différents types de toux et lde prise en charge thérapeutique de celles-ci. Elle précise aussi les recommandations actuelles sur la prise en charge de la toux chez les enfants. | 1 vidéos |
Les signes d’alerte
- Une gène respiratoire, un battement des ailes du nez avec des sueurs froides, témoigne d’une insuffisance respiratoire dont la toux est l’un des symptômes.
- Des crachats jaunes, surtout s’ils sont accompagnés de fièvre : ils témoignent d’une infection respiratoire.
- La respiration sifflante. Elle orientera vers une crise d’asthme .
- Une toux rauque, avec une voix blanche ou éteinte oriente vers une laryngite .
- Si la toux s’accompagne d’un gonflement des lèvres du visage, avec des démangeaisons, cela évoque un oedème de Quincke .
Le raisonnement du médecin
Pour les toux sèches
La première préoccupation du médecin, sera d’abord d’éliminer une urgence :
- La crise d’asthme : c’est la deuxième cause le plus fréquente.
- La bronchiolite . Cette maladie, en progression croissante sévit d’Octobre à Février.
- Pneumothorax . C’est une cause assez peu fréquente et qui peut entraîner une détresse respiratoire très importante.
Mais le plus souvent il s'agit de problèmes simples
- La trachéite : c’est la cause la plus fréquente. Elle se manifeste par une toux violente, douloureuse, déchirante, au début sèche, puis devenant grasse.
Parfois le médecin demande des examens complémentaires : radio des poumons , examen cytobactériologique des crachats. D’autres examens comme les tomographies , la bronchoscopie , ou la fibroscopie , sont effectués par la suite si nécessaire.
Cela permet de poser les diagnostics plus difficiles comme la hernie hiatale : la toux a pour particularité de survenir après les repas. La fibroscopie et le transit oesogastroduodénal font le diagnostic.
Pour les toux grasses
L’auscultation suffit pour faire le diagnostic :
Des examens sont parfois nécessaires (radiographie, scanner, tomographies) pour les diagnostics plus rares.
Pour les toux rauques
Là aussi l’auscultation suffit :
- Laryngite . Très fréquente et généralement bénigne quoique spectaculaire.
- Epiglottite . Très rare heureusement car elle est grave et nécessite une réanimation urgente avec transport par le Samu.
- Oedème de Quincke .
- Trachéite . La toux est rauque et caverneuse, et dans ce cas elle ne ramène généralement pas de crachats.
Le traitement
La toux
D’une manière générale :
- Une toux grasse justifiera la mise sous fluidifiants bronchiques dont le rôle est de diminuer la viscosité des glaires pour en permettre une élimination plus facile. En revanche une toux sèche, donc non productive, nécessitera des antitussifs. C’est pourquoi il faut se méfier des sirops pour la toux : certains en cas de toux sèche sont indiqués et d’autres non, alors que ce sera le contraire en cas de toux grasse.
- Les toux rauques peuvent nécessiter des corticoïdes pour diminuer l’oedème du larynx. Parfois il sera nécessaire de l’encadrer par un traitement antibiotique.
- Les toux sifflantes enfin, sont traitées comme de l’asthme.
- Lorsqu’une toux s’accompagne de fièvre, il ne mettra l’enfant sous antibiotiques que s’il est très jeune, fragile, ou s’il pense que l’infection le nécessite.
Les crachats
Tant que les crachats sont blancs, il est rare que le médecin mette la personne sous antibiotiques, sauf s’il pense qu’il y a une infection pulmonaire qui évolue sans émettre de pus. Mais en général dans ce cas, il y a de la fièvre.
À l’inverse, lorsque les crachats sont jaunes ou verts ou purulents, le médecin met sous antibiotiques, sauf s’il pense qu’il s’agit d’une trachéite, laquelle guérit le plus souvent sans antibiotiques. Le problème, c’est que certaines trachéites sont d’origine virale et se surinfectent par la suite, nécessitant alors la mise sous antibiotiques.
Finalement
Tout cela pour bien faire comprendre que le traitement des affections pulmonaires et de la toux en particulier nécessitent l’intervention du médecin. La seule chose que vous pouvez faire, c’est donner des mucolytiques en cas de toux grasse ou des antitussifs en cas de toux sèche, et ceci pendant 2 jours maximum, tant que d’autres signes n’apparaissent pas. La poursuite de la toux au delà, ainsi que l’apparition d’autres signes imposent la consultation du médecin.
L’évolution
Il faut être patient avec la toux. En effet, les cellules de l’arbre respiratoire mettent du temps à se reconstituer. De plus, la muqueuse est sans cesse agressée par l’air puisque l’on respire en permanence. C’est pour cela que certaines toux, en particulier quand elles sont dues à des trachéites peuvent durer 3 semaines, voire 1 mois, parfois plus.