Définition
C’est la présence anormale d’air (épanchement) dans la plèvre au niveau d’un poumon.
- Le pneumothorax n’intéresse qu’un coté, exceptionnellement les deux.
- Dans la majorité des cas, il n’a pas de cause et guérit spontanément.
Ce qui se passe
La plèvre qui entoure le poumon est composée de deux feuillets qui glissent l’un sur l’autre avec les mouvements du thorax. Entre ces deux feuillets, il n’y a rien. C’est le vide.
L’introduction d’air décolle le feuillet interne du feuillet externe repoussant le poumon vers le centre. En fonction de l’importance de la quantité d’air, le poumon peut se décoller :
- légèrement (pas ou peu de gène respiratoire, douleur discrète à forte)
- moyennement (gène conséquente, douleur généralement importante en coup de poignard )
- ou totalement jusqu’à ce recroqueviller sur l’arbre bronchique (gène très importante, douleur toujours aiguë).
Pourquoi l’air entre t-il ?
Dans la majorité des cas, on ne sait pas. Cela peut intervenir chez n’importe qui mais tout particulièrement chez l’adulte jeune (à l’exclusion de l’enfant). On parle alors de pneumothorax idiopathique de l’adulte jeune. Il est généralement discret ou d’importance moyenne et se résorbe spontanément (les deux feuillets se recollent sans intervention médicale).
Dans certains cas, il existe une cause :
- Une ponction de plèvre difficile.
- Une plaie pénétrante du poumon.
- Une affection pulmonaire : emphysème , fibrose pulmonaire.
- Un excès de pression dans les poumons. C’est ce qui peut se passer chez les joueurs de hautbois et de cor anglais qui soufflent dans leur instrument pourvu d’une double anche très fine. À l’occasion de cette hyper pression, une alvéole pulmonaire très superficielle peut s’ouvrir dans la plèvre, créant immédiatement un pneumothorax.
Comment le fait-on sortir ?
Dans la majorité des cas (pneumothorax peu ou moyennement important), on ne fait rien. La résorption de l’air (qui se trouve la plupart du temps sous forme de bulle dans ces cas là) se fait spontanément.
Sinon, on pose un drain (passé sous anesthésie entre deux côtes) pour aspirer l’air à l’aide d’un aspirateur. On le fait :
- en cas d’échec d’une résorption que l’on espérait spontanée et qui n’a toujours pas eu lieu au bout d’une à deux semaines (voire moins parfois).
- systématiquement en cas de pneumothorax complet.
XPneumothorax en vidéo
Pneumothorax Opérations sur un pneumothorax. | 1 vidéos |
Les signes en urgence
- Une douleur thoracique apparue violemment
- associée à une gène respiratoire sans détresse.
Il s’agit le plus souvent d’un adulte jeune. En cas de facteurs de risques cardio-vasculaires , ou chez le sujet âgé, le médecin sur place fera toujours un électrocardiogramme pour éliminer un infarctus du myocarde , injectera un calmant et fera faire une radiographie en urgence.
Les signes d’extrême urgence
- Une douleur thoracique évoquant un infarctus du myocarde.
- Une détresse respiratoire avec état de choc .
La réanimation (ventilation assistée) commencera à domicile et se poursuivra en milieu hospitalier.
À l’hôpital
La confirmation diagnostique sera faite par la radiographie pulmonaire qui montre au minimum quelques bulles d’air en périphérie et au maximum une poche d’air prenant toute la place d’un poumon.
Le traitement :
- Rien de particulier dans la majorité des cas si ce n’est un traitement contre la douleur et l’anxiété.
- Le patient sera gardé à l’hôpital jusqu’à la résorption spontanée.
- Dans certains pneumothorax de moyenne importance et dans les pneumothorax complets, on pratique la ponction évacuatrice de l’air pour retrouver une ventilation correcte et éviter une rétraction définitive du poumon.
Les suites
- Les pneumothorax idiopathiques récidivent dans 25% des cas, plusieurs mois voire plusieurs années après le premier épisode.
- Les autres pneumothorax ne récidivent quasiment jamais, sauf s’il existe une maladie pulmonaire comme l’emphysème par exemple.
- Il arrive que les récidives posent un problème tel (trop rapprochées ou invalidantes) que l’on soit obligé d’intervenir chirurgicalement. On effectue alors ce qu’on appelle une symphyse pleurale qui consiste à accoler définitivement les deux feuillets de la plèvre en injectant un produit irritant comme le talc. Cette intervention se fait de plus en plus sous pleuroscopie ce qui évite les aléas de l’intervention conventionnelle qui obligent à toucher aux côtes.