Définition
C’est l’inflammation aiguë ou chronique des glomérules, minuscules petits tubes dont le rôle est de filtrer dans le rein le sang de ses déchets.
Ce qui se passe
Le glomérule est une unité fonctionnelle minuscule du rein qui filtre le sang pour former l’urine.
- Pour assurer cette tâche, il existe à peu près 1 million de glomérules dans chaque rein.
- L’atteinte des glomérules n’empêche pas l’urine de se former d’une part, ni le sang d’être filtré d’autre part.
En revanche, suivant son type d’atteinte (aiguë ou chronique), elle va poser des problèmes dus à l’excès de passage dans les urines d’éléments sanguins qui vont de la plus petite molécule (l’albumine) aux plus grosses (globules rouges, protéines). On observe alors :
- Au niveau sanguin : une baisse du taux de l’albumine .
- Au niveau urinaire : une diminution du débit, un excès d’albumine et de protéines (protéinurie ) et la présence de sang (hématurie ) qui peut être visible (urines rouges) ou invisible (hématurie microscopique) et détectée alors grâce aux bandelettes urinaires ou à l’examen cytobactériologique des urines .
- Au niveau vasculaire : une répercussion sur la qualité de la vascularisation avec hypertension artérielle, et en aval un oedème des membres inférieurs.
Dans le pire des cas, les glomérules sont totalement dépassés, les déchets sont mal filtrés et s’accumulent dans le sang. C’est l’insuffisance rénale .
Les glomérulonéphrites aiguës :
- Elles se produisent brutalement.
- Elles sont généralement d’origine infectieuses.
- Le responsable est un streptocoque ce qui explique qu’une glomérulonéphrite aiguë se révèle au cours d’une infection à streptocoque (généralement mal soignée) comme l’angine ou l’impétigo .
L’infection guérit bien sous pénicilline, et la glomérulonéphrite elle même grâce au traitement anti-hypertenseur.
Cette affection du rein est actuellement rarement observée en raison de la bonne prise en charge antibiotique des infections à streptocoque.
Les glomérulonéphrites chroniques :
Elles apparaissent plus sournoisement :
Leur mode de traitement dépend de leur manifestation qui va :
- De la simple présence de protéines dans les urines,
- À l’insuffisance rénale,
- En passant par l’hypertension artérielle et les oedèmes.
Les signes les plus fréquents
Au cabinet
- L’ECBU, qui fait partie du bilan rénal de base, montre déjà des anomalies (augmentation de l’albumine, des protéines et des globules rouges) mettant le médecin sur la voie d’une souffrance rénale et le guidant vers la ponction biopsie rénale , après avoir fait le bilan radiographique classique (échographie et urographie intraveineuse ).
- La ponction biopsie rénale est généralement pratiquée à l’hôpital. Elle consiste, après une petite anesthésie locale, à prélever une carotte de tissu rénal grâce à une aiguille assez large (trocart). C’est la seule façon de pouvoir explorer le glomérule.
Le traitement
- Au stade de la simple présence de protéines dans les urines sans symptômes déclarés, on ne fait rien et on surveille.
- À un stade supérieur, on traitera spécifiquement l’hypertension artérielle et les oedèmes (anti-hypertenseur, régime sans sel, etc.) en y associant en cas de poussées sur une évolution chronique, un traitement agissant directement sur la membrane des glomérules (cortisone, immunosuppresseurs).
Si aucun traitement n’agit et que les déchets s’accumulent dans le sang faute d’être bien filtrés (insuffisance rénale), on aura recours à l’ultime secours : la dialyse .
La prévention
Pour ne pas en arriver là :
- Consultez sans attendre pour toute angine ou affection de peau.
- Si vous êtes diabétique ou hypertendu, faîtes vous suivre régulièrement.
- Ne laissez pas des oedèmes de jambe évoluer doucement sans consulter.
- Même chose pour une fatigue anormale mise trop facilement sur le compte d’un surmenage.
Ces précautions simples font de la glomérulonéphrite une maladie devenue de plus en plus rare.