Comment évalue t-on la gravité de la BPCO ?
Les médecins se fondent sur les symptômes et sur les
épreuves fonctionnelles respiratoires qui permettent de quantifier la gravité en fonction de ce qu'on appelle le rapport de Tiffeneau. Plus celui-ci est bas, plus grande est la gravité. Il existe 4 niveaux de gravité : de 1 à 4 (à ne pas confondre avec l'échelle de Sadoul).
Le deuxième élément à apprécier est la gazométrie sanguine, ou au moins la mesure de la saturation du
sang en oxygène, avec un petit appareil très pratique qui se met au bout du doigt, montrant les répercussions de la BPCO sur l'oxygénation du corps
Quand faut-il consulter le médecin quand on est atteint de BPCO ?
Une consultation est nécessaire :
Lorsqu'on est fumeur et que la
toux devient chronique avec des crachats
Lorsqu'on est fumeur et que les examens montrent une altération du
souffle
Lorsque apparaît une gêne respiratoire à l'effort.
Quand faut-il appeler le médecin dans un délai assez bref (la demi-journée au maximum)
Une poussée de fièvre, surtout si elle est modérée (38°-38°5)
Une augmentation nette de l'essoufflement
Une aggravation de la toux
Des crachats jaunes ou verts
Quand faut-il appeler le médecin dans un délai très bref (dans l'heure au maximum)
Une aggravation importante de l'essoufflement
Une
fièvre mal tolérée
Les jambes qui gonflent
Des sueurs
Les lèvres qui deviennent bleutées.
Des troubles de la
conscience ou une somnolence anormale
Puis-je faire du sport, même souffrant de BPCO ?
# Oui, mais tout dépend de votre stade. A un stade précoce, aucun problème. A l'inverse, au stade d'
insuffisance respiratoire , il est évident que le sport classique est contre-indiqué, ce qui n'exclut pas l'activité physique de façon à développer les capacités musculaires importantes pour la respiration, et des activités douces comme la
marche. Il existe des programmes de
rééducation à l'effort, visant à améliorer les capacités, des
muscles mieux entrainés exigeant moins d'apport d'oxygène pour un même niveau d'effort
# Il faut donc voir cela avec votre médecin : si votre manque de souffle est dû à la BPCO, il vous proposera un programme de
réhabilitation respiratoire ; s'il s'agit en revanche d'un simple manque d'entraînement, certains sports d'endurance comme le vélo ou la marche vous permettront d'améliorer vos performances et donc de diminuer votre essoufflement à l'effort.
J'ai une BPCO, puis-je subir une intervention chirurgicale ?
Oui. Mais il faudra avertir l'anesthésiste. Il vous fera passer des tests. Par ailleurs si vous subissez une intervention sur l'abdomen, vos efforts de toux seront douloureux et moins efficaces, ce qui risque à la fois de vous gêner pour respirer, et de favoriser la stagnation du mucus et donc les risques de surinfection.
A fortiori, si l'intervention touche le thorax, tous les paramètres respiratoires seront pris en compte. Ainsi, une
épreuve fonctionnelle respiratoire qui montre un VEMS inférieur à 1 litre ou à 40% des valeurs théoriques contre-indique toute intervention à
thorax ouvert (sauf si cette intervention consiste en une
greffe du poumon).
Souffrant de BPCO, je vais avoir une intervention chirurgicale. Quelles précautions faut-il prendre ?
Les précautions à prendre avant l'intervention sont :
L'arrêt du tabac 3 semaines avant l'intervention (vous en profiterez ainsi pour vous arrêter de fumer)
Faire des épreuves fonctionnelles respiratoires
Faire des séances de kinésithérapie
Adapter à la hausse votre traitement bronchodilatateur .Si on a une BPCO, quand faut-il prendre de l'oxygène ?
C'est votre médecin qui décide de la prescription en fonction du résultat de tous vos examens. En particulier, si votre sang manque d'oxygène, on sera obligé de vous passer de l'oxygène environ 16 heures sur 24.
Indépendamment de ce cas, une fois prescrit, c'est vous qui sentez le moment où cela est nécessaire.
Si je commence à dépendre d'une machine qui apporte de l'oxygène pour soulager ma BPCO, est-ce que je pourrai m'en passer après ?
L'oxygène n'est pas une drogue, au même titre que l'air que l'on respire. Il n'y a pas « d'accoutumance » à l'oxygène. En revanche, ce qui peut se passer c'est que le fait d'être éloigné de votre machine créée une
anxiété. Il est alors important d'en parler au médecin, mais aussi à un psychothérapeute qui vous fera une
psychothérapie de soutien pour vous aider à diminuer cette anxiété.
A t-on découvert de nouveaux traitements pour soigner la BPCO ?
La recherche s'oriente vers des
anti-inflammatoires non corticoïdes, c'est à dire ayant les mêmes avantages que les
corticoïdes , sans leurs inconvénients. Ce sont des antimédiateurs, c'est à dire des
médicaments qui s'opposent aux médiateurs chimiques de l'organisme qui sont responsables des phénomènes inflammatoires. # De nouveaux
bronchodilatateurs sont dérivés de l'atropine, ayant les mêmes avantages que la théophylline sans ses inconvénients (accélération cardiaque, agitation…) # Les
antioxydants auraient également des propriétés protectrices des voies respiratoires. # On essaye également de mieux comprendre le rôle de l'alpha 1 antitrypsine, substance fabriquée par le
foie à l'état normal qui serait en quantité insuffisante chez les personnes atteintes d'emphysème . Le dosage chez les fumeurs est intéressant car il permet de mieux mesurer leur risque d développer une BPCO s'ils manquent de cette enzyme. # La recherche consiste également à dépister les personnes susceptibles d'être atteintes par des spiromètres branchés sur internet, permettant à des pneumologues de dépister à distance; ce système peut aussi permettre une surveillance à domicile quand les malades sont un peu isolés. # Parmi les derniers traitements, des inhibiteurs des phosphodiestérases, des protéases et des agents agissant sur le remodelage des voies aériennes tels l'acide rétinoïque semblent être des molécules intéressantes dans un futur relativement proche.
Souffrant de BPCO, suis-je pris en charge à 100 % par la Sécurité Sociale ?
Non. La BPCO ne fait pas partie des ALD (affections de longue durée) qui sont au nombre de 30 seulement. Les traitements prescrits sont peu coûteux et la prise en charge par la Sécurité Sociale suffit. En revanche, si vous avez une insuffisance respiratoire suite à votre BPCO, celle-ci sera considérée comme une ALD. Deux cas théoriques sont pris en charge :
Premier cas : vos
gaz du sang montrent une PaO2 inférieure à 7,33 kPa (ou 55 mm Hg).
Deuxième cas : votre PaO2 est comprise entre 7,33 et 8 kPa (55 à 60 mmHg), mais votre VEMS (mesurée aux épreuves fonctionnelles respiratoires est à la moitié de sa valeur théorique. Ces notions un peu techniques vous seront expliquées par votre médecin lors de la réalisation de ces deux examens.
Néanmoins, certains ont une prise en charge en raison de manifestations asthmatiques donnant un motif supplémentaire.
Autre cas de prise en charge à 100 % : si vous avez plusieurs autres maladies qui elles aussi sont des affections de longue durée.
Est-ce que le tabac entraîne forcément une BPCO ?
Non. Seul 20 à 30% des fumeurs développeront une BPCO. En revanche, mis à part les
maladies professionnelles qui représentent relativement peu de monde, c'est le tabac qui provoque la BPCO. Globalement le tabac est responsable de 10% de la mortalité en France, par
infarctus du myocarde ,
accidents vasculaires cérébraux ,
cancers , en particulier du poumon, de la vessie, de la langue, de la
gorge ou de la langue).
Les femmes sont elles moins atteintes que les hommes de la BPCO (bronchopathie chronique obstructive) ?
C'était le cas quand les femmes fumaient peu ou pas. Actuellement 30% des françaises fument et ce chiffre ne fait que croître alors que chez les hommes ce chiffre diminue. La conséquence est que les femmes font plus facilement que les hommes une BPCO, que l'atteinte est plus précoce, et plus grave.
La BPCO est-elle une maladie fréquente ?
Oui, elle touche 3,5 millions de personnes en France. La proportion est identique dans les autres pays européens. Mais il est vraisemblable que ce nombre est sous-estimé, en particulier parce que le début de la maladie est très lent et qu'on peut avoir un début d'inflammation des
bronches (stades 0 et 1) alors qu'on ne tousse pas et qu'on n'a pas de crachats et un début d'
emphysème alors qu'on n'est pas gêné pour respirer.
L'OMS estime que cette maladie sera en 2020 la troisième cause de mortalité dans le monde.
Est-ce que la BPCO peut gêner le sommeil ?
Oui. Les raisons sont multiples.
D'abord la gêne respiratoire
Ensuite la proportion plus importante qu'ont les personnes atteintes de BPCO, de présenter des apnées du sommeil qui vont les réveiller.
Egalement le manque d'oxygène et l'excès de gaz carbonique qui favorise le sommeil paradoxal et donc le sommeil léger et agité.
Par ailleurs la BPCO peut modifier le caractère en induisant une dépression , laquelle est génératrice de troubles du sommeil. Enfin les médicaments, dont certains (corticoïdes, théophylline) peuvent exciter et donc gêner l'endormissement.Les ronflements sont-ils dus à la BPCO ?
Non il n'y a pas de rapport direct. Les ronflements ont pour origine une
langue trop épaisse et un affaissement du voile du palais favorisé par la fatigue, l'alcool, l'âge, le sur-poids et certains médicaments.
En revanche les ronflements favorisent les réveils nocturnes, la fatigue et surtout les
apnées du sommeil , qui majorent la mauvaise oxygénation du sang et donc les conséquences de la gêne respiratoire.
Peut-on éviter les infections respiratoires quand on est atteint de BPCO ?
# Arrêter de fumer est la première des mesures.
# Ensuite la
vaccination anti-grippale qui évite les décompensations respiratoires chez les personnes atteintes de BPCO.
# Ensuite la
vaccination contre le pneumocoque , ce microbe étant à l'origine de
pneumopathies graves.
La kinésithérapie respiratoire est indispensable puisqu'elle permet l'évacuation du mucus qui de ce fait risque moins de s'infecter.
# Enfin les médicaments immunomodulateurs, les traitements de terrain comme l'homéopathie peuvent apporter une aide