Définition
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire qui touche les
bronches et les alvéoles pulmonaires.
C'est une maladie chronique qui s'installe sur plusieurs années et dont le responsable principal est le
tabac .
Epidémiologie
La BPCO, c'est 600.000 patients sévèrement atteints en France, dont 120.000 sous oxygène.
1.9 millions de Français présenteraient une BPCO modérée.
Elle toucherait donc 5% de la population adulte mais seulement 25% seraient diagnostiqués et 10% pris en charge !
En 2000, c'était 2.7 millions de mort dans le monde. L'OMS en prévoit qu'elle devienne la 3ème cause de mort par maladie dans le monde en 2020.
Mécanisme
La BPCO se caractérise par deux éléments associés :
Une
inflammation et un encombrement chronique des bronches qui fait obstacle au passage de l'air vers les poumons : c'est la bronchite chronique.
Une distension permanente des alvéole, par destruction de ses cloisons : c'est ce qu'on appelle l'emphysème.
Ces lésions deviennent persistantes et provoquent une diminution de la circulation de l'air dans les poumons, comme si l'on respirait dans une paille.
Les patients ont donc progressivement besoin d'une machine à oxygène pour respirer.
Les examens complémentaires dans la BPCO
La radio des poumons
Elle ne permet de voir que les lésions avancées, au stade d'emphysème essentiellement.
Le peak flow
Le premier examen très simple est la mesure du
peak-flow réalisé au cabinet du médecin. Il va immédiatement montre les signes d'obstruction au passage de l'air.
La spirométrie
Les
épreuves fonctionnelles respiratoires permettent de confirmer et de quantifier la BPCO. Elles sont réalisées d'abord sans ajout de médicament, et ensuite après un
spray de
bronchodilatateurs de façon à voir l'incidence de ces
médicaments sur la
respiration.
La valeur qui est mesurée est le VEMS (Volume expiratoire maximum en une seconde). Rapporté à la "capacité vitale" (le volume maximal que la personne peut inspirer ou expirer), on mesure le rapport de Tiffeneau.
Celui-ci, pour être normal doit être au minimum de 75 %. Toute diminution en dessous de 75 % témoigne du "syndrome obstructif", c'est à dire de la difficulté que la personne éprouve pour souffler l'air hors de ses poumons.
La fibroscopie bronchique
La
fibroscopie bronchique permet de voir l'état des bronches. Elle ne sert pas au diagnostic. Il en est de même du
scanner thoracique .
La gazométrie artérielle
Les
gaz du sang sont surveillés régulièrement pour évaluer le retentissement de l'insuffisance respiratoire sur l'oxygénation du sang.
Les stades de la BPCO
L'échelle de Sadoul
Les différents stades de gène respiratoire de la maladie sont donnés par l'échelle de Sadoul qui est un moyen simple de mesurer le retentissement de la maladie sur la respiration.
Au stade 0, la personne tousse et crache. La gène respiratoire n'apparaît qu'après le 2ème étage.
Au stade 1 la gène respiratoire devient plus nette et apparaît lors de la
marche rapide ou de la marche sur un terrain en pente.
Au stade 2 la personne a du mal à marcher sur terrain plat au même rythme qu'une personne de son âge. Elle est obligée de s'arrêter pour reprendre haleine.
Au stade 3, la personne marchant à son propre rythme en terrain plat est obligée de s'arrêter au bout d'une centaine de mètres.
Au stade 4, le moindre effort quotidien (habillage, déshabillage) pose problème et confine la personne à son domicile.
La définition de la sévérité
Les médecins évaluent la sévérité de l'affection grâce à d'autres critères (Gold):
Stade 0 : toux, expectoration. Les épreuves fonctionnelles respiratoires et en particulier le VEMS sont normaux.
Stade I (BPCO peu sévère ou légère) : Le peak flow est diminué et les épreuves fonctionnelles respiratoires montrent un rapport de Tiffeneau inférieur à 70 %, qu'il y ait ou nom des signes (toux et crachats).
Stade II (BPCO moyennement sévère). Le rapport de Tiffeneau est inférieur à 70%. La VEMS est comprise entre 30 et 80% de la valeur théorique. Ce stade II est subdivisé en deux sous-stades : IIA, où le VEMS est compris entre 50 et 70% ; IIB, où le VEMS est compris entre 30 et 50%, qu'il y ait ou non des signes (toux expectoration et gène respiratoire).
Stade III (BPCO sévère) : le rapport de Tiffeneau est inférieur à 70%. La VEMS est inférieure à 50% avec des gaz du sang perturbés ; autre définition de ce stade, des signes d'
insuffisance respiratoire ou des signes d'
insuffisance cardiaque .
Symptômes
Stade 0
Les signes sont assez discrets :
toux grasse et chronique (en général 3 mois par an) qui perdure avec des crachats. C'est le stade de "bronchite chronique". Généralement ces signes inquiètent peu, d'autant plus qu'ils surviennent le plus souvent chez un fumeur. Or un fumeur... tousse.
Ce qui alerte, c'est en fait la régularité de ces périodes de toux avec crachats. C'est dès cet instant qu'il faut consulter.
Stade 1 et 2
Apparaît une gène respiratoire qui débute d'abord pour des efforts importants puis de plus en plus modérés.
Stade 3
La gène respiratoire est permanente, survenant à l'effort, mais aussi au repos.
Evolution
L'évolution évolue lentement, de manière irréversible.
Mais elle évolue également par crises, notamment au cours de l'hiver, le patient étant plus sujet aux
épidémies.
On parle alors de décompensation de BPCO.
Mécanisme de la BPCO
Sous l'influence de facteurs irritants (tabac, pollution, vapeurs toxiques, fumées, poussières), les bronches vont s'irriter.
Cela signifie que la
muqueuse devient inflammatoire : le mucus est fabriqué en plus grande quantité, ce qui entraîne de la toux et des crachats pour éliminer ce mucus en excès.
Mais surtout, la paroi de la bronche s'épaissit, ce qui a pour effet de réduire le calibre des bronches atteintes.
On est alors au stade 0 de la BPCO qui est dite "débutante".
Au stade 1 et 2, le mucus devient très abondant et le calibre des bronches rétrécit nettement. Les cellules des bronches perdent leurs cils, lesquels sont chargés de drainer en permanence le mucus vers le haut.
Résultat : le mucus stagne, et parfois se surinfecte, ce qui provoque des poussées de
fièvre avec des crachats purulents.
Ce sont les
épreuves fonctionnelles respiratoires qui permettent de faire la différence entre les stades 1 et 2.
La BPCO est alors dite "évoluée".
Le dernier stade (stade 3) est celui où la quantité de mucus est très abondante et les bronches très rétrécies. Mais ce qui apparaît surtout, c'est l'essoufflement permanent, qui est dû à la destruction de la trame de soutien pulmonaire responsable de l'emphysème.
Lorsque la gène respiratoire est permanente : on est au stade d'
insuffisance respiratoire . La BPCO est dite "sévère".
Traitement
Arrêter de fumer
C'est évidement le traitement le plus efficace !
Bronchodilatateurs
A courte ou longue durée d'action, ils permettent d'augmenter le diamètre des bronches.
Corticoïdes inhalés
Ils luttent
contre l'inflammation locale et facilitent donc le passage de l'air.
L'oxygénothérapie
En augmentant la concentration d'oxygène dans l'air inspiré, elle permet de pallier aux problème de débits respiratoires lorsque les lésions sont trop importantes.