Chirurgiens ambulants
On les appelait des lithotomistes. De l'Antiquité au Moyen Age ces chirurgiens ambulants avaient pour spécialité de "tailler la pierre dans la vessie", autrement dit tenter d'extraire ces fameux calculs qui provoquent d'intenses douleurs. Montaigne en a témoigné. Et tant d'autres hommes célèbres (Cromwell, Franklin Darwin, Newton…) en ont souffert !
Aujourd'hui, les calculs urinaires restent l'apanage de l'urologue. Mais c'est loin d'être la principale activité de ce médecin et chirurgien, spécialiste de l'appareil génital et urinaire. Avec la
naissance de l'urologie moderne, le champ d'action de l'urologue a beaucoup évolué.
Domaines d'expertise
L'urologue est médecin et chirurgien (1200 urologues en France). Ses domaines d'expertise concernent :
• la cancérologie,
• les
troubles mictionnels de l'homme et de la femme,
• les dysfonctionnements de l'appareil génital de l'homme,
• l'incontinence urinaire féminine ou masculin,
• les infections (cystites, prostatites, pyélonéphrites…),
• les calculs (lithiases),
• l'insuffisance rénale et la transplantation rénale,
• les
malformations de l'appareil génital de l'enfant et l'adolescent,
• tous les autres troubles de l'appareil génito-urinaire, qu'ils soient d'origine neurologique ou traumatique.
Le chirurgien urologue se consacre au diagnostic et au traitement des atteintes des appareils urinaires masculin et féminin (rein, bassinet, uretère, vessie, urètre) et de celles de l'appareil génital masculin (prostate, testicule, verge), que ces atteintes soient congénitales, infectieuses, traumatiques, dégénératives, hormonales ou tumorales. Il est également le spécialiste de référence pour les troubles de la statique pelvienne chez la femme et pour la transplantation rénale.
Prise en charge globale
'homme est un mauvais acteur de sa santé et nécessite pour sa prise en charge une approche globale et coordonnée.
L'association très forte entre les
troubles urinaires et sexuels et l'existence d'un
syndrome métabolique place l'urologue au cœur d'une prise en charge beaucoup plus globale de l'homme et peut le conduire, à orienter son patient vers un cardiologue. En effet, la dysfonction sexuelle est aujourd'hui considérée comme un
symptôme « sentinelle » pour les maladies cardiovasculaires.
En ce qui concerne le
cancer de la
prostate (56 841 nouveaux cas en 2012) et les autres cancers de l'appareil urinaire et génital (vessie, rein,
tumeur de la voie excrétrice urinaire supérieure…), la cancérologie fait partie intégrante de l'activité de l'urologue. C'est l'urologue qui diagnostique, prescrit les examens complémentaires, et propose la stratégie thérapeutique validée dans le cadre des RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire en oncologie). C'est encore l'urologue qui établit le traitement médical, qui opère si cela est nécessaire, assure le suivi-post opératoire ou encore les
soins de support. L'urologue assure 95 % de la prise en charge initiale du cancer. Pour certains patients, il peut faire appel à d'autres spécialistes comme par exemple les radiologues interventionnels, les radiothérapeutes ou les oncologues pour une prise en charge multidisciplinaire.
L'incontinence d'urine est un autre exemple de prise en charge globale de l'éducation à la santé à la chirurgie. Cette pathologie peut relever de divers mécanismes purement mécaniques, neurologiques ou dégénératifs (incontinence à l'effort, urgenturie, incontinence mixte…). L'urologue va analyser la situation pour proposer une
prise en charge adaptée à chaque situation (traitements médicamenteux, comportemental, rééducation, neuromodulation, chirurgie, pose de bandelettes…).
Urologie pédiatrique
L'urologie pédiatrique se situe elle aussi à la frontière entre deux
spécialités. Exercée par des urologues ou des chirurgiens pédiatres
ayant acquis une compétence particulière, elle se consacre à l'étude et
au traitement des troubles de l'appareil urinaire de l'enfant. La
correction des malformations congénitales (ectopie testiculaire,
hypospadias, épispadias, reflux vésico-urétéral…) constitue le cœur de
la pratique. Mais elle traite également de pathologies infectieuses ou
tumorales.
Andrologie
L'étude et le traitement des troubles de la reproduction masculine,
troubles de l'érection, de l'éjaculation, de la
fertilité constituent
l'andrologie qui est partie prenante de l'urologie. L'urologue joue un
rôle central dans la prise en charge du déficit androgénique lié à
l'âge, un trouble caractérisé par une baisse des
hormones mâles et de
nombreux symptômes associés : fatigue, diminution de la libido, troubles
de l'humeur.
Recherche
La recherche est très active en urologie en particulier dans le domaine
des
facteurs de risque génétiques et environnementaux. L'objectif est de
développer des marqueurs prédictifs, notamment en cancérologie. La
pratique a par ailleurs considérablement évolué ces dernières décennies
avec des interventions de moins en moins invasives : forte réduction des
chirurgies "ouvertes", développement de la chirurgie assistée par robot
(Da Vinci), interventions percutanées, lithotripsie extracorporelle,
biomatériaux, amélioration constante des endoscopes qui sont de plus en
plus fins, de plus en plus flexibles et peuvent aller à l'intérieur même
du rein, apparition des ultrasons focalisés (HIFU, Focal One), des
lasers…
Enseignement
• ECU (Enseignement du collège d'urologie), cycle d'enseignement gratuit
pour les internes en parallèle à l'enseignement de la faculté.
• SUC (Séminaires d'urologie continue) qui sont le pendant de l'ECU pour les médecins installés.
• Gestion du risque : Urorisq.
• Congrès et formation continue des urologues.
L'Association française d'urologie s'est dotée d'un comité d'éthique et de
déontologie propre à la spécialité.
Site à consulter : http://www.urofrance.org