Quelle différence entre fuites et incontinence urinaire ?
Il y a en fait peu de différence entre ces deux notions, la notion d'incontinence étant plutôt réservée aux fuites urinaires entrainant un retentissement social sans nécessairement avoir de connotation liée au volume ou à l'importance de la fuite. Quoiqu'il en soit, le terme d'incontinence urinaire est souvent mal compris par les patientes qui se réfèrent à cette terminologique en cas d'incontinence urinaire très importante.
Quelle différence entre incontinence urinaire et hyperactivité vésicale ?
L'hyperactivité vésicale se caractérise principalement par la survenue d'envies pressantes et soudaine d'uriner appelée urgenturies et qui parfois peuvent être responsables de fuites, et donc entraîner une incontinence urinaire. L'hyperactivité vésicale est donc une des causes possibles d'incontinence urinaire.
A quoi est due l'hyperactivité vésicale ?
Un certain nombre de cause d'hyperactivité vésicale ont été identifiées. Notamment l'existence d'une maladie neurologique peut être à l'origine de la cause de l'hyperactivité vésicale. Néanmoins, dans l'immense majorité des cas, l'hyperactivité vésicale est dite idiopathique, c'est-à-dire qu'aucune cause n'est retrouvée. Il s'agit dès lors probablement d'un dysfonctionnement du muscle de la vessie.
L'hyperactivité vésicale commence à combien de mictions par jour ?
On considère que dans des conditions normales de boisson et d'hydratation, le nombre de mictions ne doit pas dépasser 8 par 24 heures. En fait, ce qui est anormal, c'est d'aller uriner pour de très petites quantités d'urine. Il est ainsi utile avant de rencontrer votre médecin de noter sur une ou deux journées l'horaire exacte des mictions ainsi que la quantité d'urine émise. Ce test simple s'appelle le catalogue mictionnel.
Faut-il boire moins ou différemment en cas d'hyperactivité vésicale ?
Il est avéré que certaines boissons augmentent les symptômes de l'hyperactivité, c'est le cas notamment du café et du thé. Il semble également que le champagne et les vins blancs majorent également la sensation d'urgences mictionnelles.
En ce qui concerne la quantité de boisson, il n'y a pas lieu de réduire de manière importante, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le plan médical. En revanche, il convient de vérifier qu'il n'y a pas un excès de boisson. La quantité d'urine normalement émise par 24 heures doit être comprise entre 1L200 et 1L500.
Comment s'organiser en cas d'hyperactivité vésicale ?
Effectivement, une des astuces pour limiter les effets néfastes de l'hyperactivité vésicale est de se mettre en situation de confiance et donc de savoir si les toilettes seront disponibles sur les trajets effectués. Cependant, si vous constatez que systématiquement vos déplacements sont perturbés par cette notion d'hyperactivité de vessie, alors il convient certainement de consulter pour trouver une solution.
Quels "trucs" pour se retenir d'uriner ?
Il existe quelques petits trucs pour essayer de faire passer une envie pressante. Ainsi par exemple le fait de détourner sa pensée, d'effectuer un calcul mental peut faire « oublier » l'envie d'uriner . Par ailleurs, la contraction des muscles du périnée qui peut être apprise avec un kinésithérapeute spécialisé ou une sage femme permet également de limiter la sensation d'hyperactivité vésicale.
Quel médecin pour l'hyperactivité vésicale ?
Il convient de vous adresser en priorité à votre médecin généraliste qui fera le diagnostic, vous proposera un traitement de première approche. Il vous adressera si nécessaire à un spécialiste qui peut être un chirurgien urologue par exemple.
Comment diagnostiquer une hyperactivité vésicale ?
Le diagnostic de l'hyperactivité vésicale est fait principalement sur les données de l'interrogatoire. En effet, en premier approche tout ou moins, très peu d'examens complémentaires sont nécessaires et c'est principalement la description de ce que vous ressentez qui permettra au médecin d'effectuer le diagnostic.
Quelle rééducation pour l'hyperactivité vésicale ?
L'hyperactivité vésicale peut être très améliorée par un très bon verrouillage « des muscles » du périnée. Il s'agit donc d'une rééducation périnéale qui sera d'autant plus utile que l'hyperactivité vésicale est associée à des petites fuites à l'effort comme lors de la pratique sportive.
Faut-il s'entraîner au "stop pipi"?
Non, le "stop pipi" qui consiste à interrompre sa miction par la contraction périnéale n'est pas recommandée, au contraire, il risque d'entraîner un mauvais fonctionnement de la vessie. Les contractions périnéales doivent s'effectuer en dehors de la miction pour ne pas perturber le fonctionnement d'évacuation vésicale.
Quels médicaments contre l'hyperactivité vésicale ?
Il existe principalement une classe médicamenteuse indiquée pour le traitement d'hyperactivité vésicale, ce sont des médicaments qui s'appellent anticholinergiques qui agissent sur la commande neurologique de la vessie et qui permettent de diminuer la sensation d'envie d'uriner soudaine et brutale.
Quels effets secondaires du traitement de l'hyperactivité vésicale ?
Comme tout médicament, les traitements d'hyperactivité vésicale peuvent avoir des effets secondaires, le principal en termes de fréquence est la sensation de bouche sèche. Ces traitements peuvent également favoriser la constipation. Ils sont rarement contre-indiqués, principalement en cas de maladie ophtalmologique et notamment de glaucome.
Un médicament pour un jour de tranquillité vésicale ?
Il est souvent recommandé d'avoir plutôt un traitement d'attaque qui consiste à prendre tous les jours le médicament pendant 3 mois environ afin d'obtenir la rémission des symptômes. Une fois cette rémission obtenue, le traitement pourra éventuellement être utilisé à la demande. Ceci sera établi avec votre médecin.
Peut-on opérer en cas d'hyperactivité vésicale ?
C'est tout à fait exceptionnel, la chirurgie est le traitement de l'incontinence urinaire d'effort et non de l'hyperactivité vésicale. Il est donc très important que votre médecin fasse bien le diagnostic différentiel entre une incontinence urinaire par hyperactivité vésicale ou par incontinence urinaire d'effort car le traitement n'est pas du tout le même. L'hyperactivité vésicale est soignée principalement par des recommandations, des médicaments, éventuellement de la rééducation périnéale. L'incontinence d'effort est prise en charge par la rééducation périnéale, et éventuellement par une intervention chirurgicale dont la plus fréquente est la mise en place d'une bandelette sous urétrale.