Point de départ
Bien que composé de kératine, le cheveu est différent du poil. Il est constitué d'une racine qu'on appelle le bulbe, et d'une tige. Seule cette dernière partie est visible, le bulbe n'étant accessible qu'en arrachant le cheveu.
Quelques chiffres
- Il existe environ entre 100.000 et 150.000 cheveux sur le crâne.
- Leur nombre dépend de leur calibre (entre 100 et 150 microns), de leur localisation (le duvet se voit sur tout le crâne chez l'enfant et sur le pourtour du crâne chez l'homme chauve) et enfin de leur implantation (serrée, éparse, etc.). Le nombre de cheveux diminue avec l'âge.
- Le cheveu pousse un peu moins de 0, 5 mm par jour, soit 1,5 cm par mois environ, les femmes ayant une repousse plus active que les hommes. Les enfants à la naissance ont 100 % de leurs cheveux en phase anagène, ce qui est nécessaire pour éliminer le duvet de leur crâne. Puis au bout de quelques semaines, le cycle se modifie pour se calquer sur celui de l'adulte. La repousse a lieu vers le 6ème mois, ce qui correspond d'ailleurs souvent avec le moment où l'enfant commençant à passer à la position assise, n'a plus sa tonsure due au contact permanent de sa tête avec l'oreiller. Le pourcentage de cheveux anagènes qui était de 90%, va peu à peu tomber à 80%, qui est le pourcentage normal.
- La surface de cheveux est importante : un chevelure de 20 cm de long représente une surface de 6 à 8 mètres carrés !
- Les saisons auraient une influence, les cheveux poussant plus au printemps et tombant plus en automne. Au delà de la symbolique que l'on pourrait chercher entre les cheveux et les feuilles des arbres, il semble plus sérieusement que cela soit dû à des variations hormonales sous la dépendance d'influence lumineuse (soleil) enregistrées par le cerveau.
- En revanche, l'idée selon laquelle la tonte fortifierait le cheveu, n'a jamais été mis en évidence et reste une idée reçue.
Structure
- Le bulbe pilaire est la partie initiale et renflée du cheveu. Elle est insérée dans une cavité creusée dans la peau où le bulbe vient se loger. Chaque bulbe est nourri par des petits vaisseaux très fins et des capillaires. Le cheveu est en mesure de se redresser grâce à un muscle arrecteur commandé par les catécholamines qui sont des hormones fabriquées par la glande médullosurrénale et qui sont libérées en cas de stress. C'est ainsi que la peur fait se dresser les cheveux sur la tête . Est annexée à ce bulbe une glande sébacée dont l'excès de fabrication de sébum donne les cheveux gras.
- La tige est constituée de kératine organisée en trois couches : la cuticule, externe, composée de sortes d'écailles disposées un peu comme les ardoises d'un toit ; la couche moyenne est la corticale. C'est elle qui referme la mélanine qui va donner aux cheveux leur couleur ; la médullaire, enfin, se trouve au centre et donne au cheveu sa tenue.
Le cycle de vie du cheveu
Il existe 3 phases :
- La phase de croissance (dite anagène), au cours de laquelle un bulbe pilaire se met à pousser dans sa loge, grâce à l'apport sanguin des vaisseaux du bulbe pilaire. Le vieux cheveu en place est alors éliminé. Le nouveau cheveu va se développer et croître. Cette période dure de 3 à 10 ans.
- La phase de disparition du cheveu (phase catagène) : le vaisseau sanguin ne délivre plus autant de nutriments au cheveu, ce qui fait que le bulbe est moins bien nourri : sa base a tendance à s'amincir, ce qui l'amène naturellement à moins bien tenir dans sa loge. Cette période dure 2 à 3 semaines.
- La phase de repos (phase télogène). Le cheveu ne pousse plus, il n'est plus nourri par le vaisseau car il s'en est trop éloigné. Le bulbe pilaire doit attendre 3 à 4 mois qu'un nouveau cheveu en dessous se mette à pousser.
Ces phases sont mise en évidence par le trichogramme .
- Environ 80% des cheveux sont en phase anagène, 10 à 15% en phase télogène. Cela signifie qu'il y a peu de cheveux en phase catagène.
- On ne perd en général que 40 à 100 cheveux par jour, ce qui est une perte normale, non pathologique, immédiatement compensée par l'apparition de nouveaux cheveux. Il existe donc un équilibre parfait. C'est la rupture de cet équilibre qui aboutit à une alopécie .
Les influences hormonales
- Le bulbe pilaire est sous influence directe des hormones mâles, celles-ci ayant une responsabilité évidente dans la chute des cheveux : c'est ce qu'on appelle l'alopécie androgénétique qui se manifeste par une perte des cheveux systématique chez tous les hommes de la même famille. On voit la même chose chez les femmes qui fabriquent trop d'hormones mâles. Les femmes en fabriquent en faible quantité, ce qui explique sans doute qu'elles soient rarement chauves.
- Les oestrogènes ont en revanche une action différente : ils retardent la croissance du cheveu, mais prolongent la durée de la phase anagène. Lors de la ménopause , et en raison de la chute de leurs hormones sexuelles, les femmes ont tendance à perdre un peu leurs cheveux : ceux-ci deviennent plus ternes et cassants. De même, lors du 2ème et 3ème trimestre de la grossesse, 90% des cheveux sont en phase anagène. La conséquence après l'accouchement peut être une chute des cheveux très angoissante, mais tout à fait normale. Tout rentre dans l'ordre 3 mois après. Cette chute de cheveux est importante à connaître car elle participe à l'effet dépressif qui existe après la grossesse, le baby blues . Dernier point, les femmes (sauf maladie particulière) ne deviennent jamais chauves, ce qui confirme l'influence de ses hormones sur la croissance de ses cheveux.
- Les hormones thyroïdiennes ont une action certaine, puisque les hypothyroïdies entraînent une perte des poils, une chute de cheveux et des cheveux qui deviennent fins et secs.