Pellicules
Une étude Tns-Sofres sur 4000 personnes dans quatre grands pays européens a montré que 8 personnes sur dix souffrent de pellicules, dont 53% des hommes. Une personne sur 2 rend le
stress et la fatigue responsables de l’apparition des pellicules.
La prolifération de certaines levures et
bactéries perturbe l’écosystème microbien. Devenant majoritaires, elles génèrent un état chronique d’irritation cutanée, ce qui induit une fragilisation de la barrière cutanée et une accélération du processus de renouvellement cellulaire qui devient jusqu’à 3 fois plus rapide, se réduisant à 7 jours. Un véritable cercle vicieux : ce renouvellement accéléré entraine une amplification de la desquamation, générant de nouvelles pellicules et une intensification des démangeaisons.
Facteurs favorisant et pathalogies
Parmi les facteurs favorisant, on note l’irritation et le manque d’aération du cuir chevelu, la pollution, le stress, la fatigue, un déséquilibre hormonal.
Ces manifestations sont souvent confondues avec un
psoriasis (anomalie familiale se localisant sur le cuir chevelu mais aussi les
articulations coudes genoux, mains, ongles… ) ou une dermatite séborrhéique (secrétions grasses qui deviennent irritantes sur le cuir chevelu mais aussi les sourcils et les ailes du
nez – zone en T).
Microbiome
Le microbiome est la communauté des micro-organismes qui vivent en écosystème dans notre corps et sur notre
peau et qui interagissent avec notre organisme mais aussi entre eux. Sa population est estimée à cent mille milliards de bactéries,
champignons et virus, soit 10 fois plus que le nombre de cellules humaines et représentant près de 2kg !
On a longtemps cru qu’il fallait éliminer ces bactéries, mais on sait aujourd’hui que cet écosystème joue un rôle important dans le bon fonctionnement de notre propre organisme. Chaque cm2 de notre peau est ainsi colonisé par 1 million de bactéries en moyenne et ce sont plus de 500 espèces différentes qui ont été identifiées sur une peau saine. Les récentes techniques de séquençage des génomes (métagénomique) ont permis de poser un nouveau regard sur ces micro-organismes et sur leur implication dans la modulation immunitaire, la santé des cellules épithéliales et l’intégrité cutanée. On assiste à l’émergence d’un nouveau paradigme : c’est bien le déséquilibre de l’ensemble de l’écosystème microbien (et non à un microbe
pathogène isolé) qui s’associe au problème cutané ou à la pathologie.
Le microbiome : un "ADN" modulable
La signature bactérienne constituant le microbiome est propre à chaque individu au même titre que son patrimoine génétique. Mais il présente deux particularités :
• il évolue au cours d’une vie selon l’âge, l’environnement et la profession, l’alimentation, la consommation de certains médicaments, etc.,
• il diffère, sur la peau d’un même individu, selon les zones anatomiques. Ainsi, le microbiome de la peau des aisselles, celui des cuisses ou celui du cuir chevelu sont tous différents les uns des autres.
Contrairement à l’ADN qui est inaltérable, il est possible d’agir sur le microbiome pour rééquilibrer sa composition et sa diversité lorsque celles-ci sont altérées lors d’un désordre cutané.
Sur le cuir chevelu, nous disposons d’un microbiome spécifique. Jusqu’à présent, nous avons très largement étudié un seul des acteurs du microbiome : Malassezia, la levure proliférant sur le cuir chevelu pelliculaire. Mais cette levure n’agit pas seule. Nous savons aujourd’hui qu’il existe 10 fois plus de bactéries sur le cuir chevelu dont certaines sont impliquées dans la prolifération de Malassezia. Dans les états pelliculaires, c’est bien un déséquilibre global du microbiome que l’on observe.
Traitement
Il est recommandé l’usage d’un shampoing limité à deux fois par semaine ; une fréquence plus importante provoque des irritations. L’objectif d’un shampoing anti-pelliculaire est de retrouver un bon état de microbiome par un contrôle fongique et bactérien par cure de 4 à 6 semaines. Différents actifs agissent en ce sens, par exemple : acide salicylique (action kératolytique), disulfure de
sélénium (action antifongique), Céramide R (restaure la cohésion culiculaire, renforce la fibre),
Tocophérol antiradicalaire (antioxydant réputé)…