Point de départ
Les affections opportunistes constituent le risque principal du sida ; d'où la nécessité de les prévenir autant que possible. Chaque affection opportuniste possède la prévention qui lui est propre.
La prévention de la tuberculose
- On ne peut pas prendre les traitements spécifiques trop longtemps contre la tuberculose . Selon les cas, le médecin décidera d'un traitement court de 2 ou 6 mois, avec un ou deux produits, comme on le fait pour les contaminations habituelles au bacille de Koch .
- Les mycobactéries atypiques, qui ressemblent au bacille de Koch peuvent être prévenues soit par la rifampicine (anti-tuberculeux), soit par certains macrolides, qui sont des antibiotiques de génération récente. Ils sont pris durant très longtemps, si les lymphocytes CD4 sont à moins de 100/mm3.
Contre les salmonelloses récidivantes
En cas de salmonellose , le médecin prescrit soit l'AZT, soit une fluoroquinolone qui est un autre antibiotique récent.
Contre les infections ORL et pulmonaires récidivantes
Les immunoglobulines qui sont des concentrés d'anticorps injectables, sont utilisées chez l'enfant contre ces diverses infections.
La prévention des viroses
- Contre le cytomégalovirus : la prévention est nécessaire quand les LT4 sont à moins de 100/mm3 avec une charge virale importante. Le ganciclovir ou le foscarnet par voie orale arrivent à assurer la prévention de la rétinite à CMV, qui est une localisation très fréquente. Contre les récidives, ils sont préférés en intraveineux. Si cette voie d'administration n'est pas supportée, le ganciclovir est employé soit par voie orale, soit en injections hebdomadaires dans l'oeil (c'est impressionnant, mais l'anesthésie locale en collyre est efficace).
- La prévention de l'herpès récidivant est réservée aux cas très gênants, pour ne pas trop favoriser les résistances.
La prévention des parasitoses :
- La pneumocystose est une infection pulmonaire progressive avec un essoufflement et une toux sèche très invalidants. La prophylaxie avant toute infection est décidée si les LT4 sont à moins de 200/mm3 ou en cas d'autre infection opportuniste. Le cotrimoxazole est l'antibiotique le plus efficace. Il est pris tous les jours ou 3 fois par semaine. En cas d'allergie ou de baisse des globules du sang, la pentamidine en aérosols le remplace. Mais on l'évite chez les patients ayant aussi du bacille de Koch dans leur expectoration, ceci pour préserver l'entourage soignant.
- D'autres traitements sont utilisables et efficaces, mais difficiles à manier ou moyennement tolérés.
- Pour la prophylaxie secondaire, contre les récidives de la pneumocystose : le premier choix est le cotrimoxazole et la pentamidine ou la dapsone en cas d'intolérance. Le traitement est permanent.
- La prévention de la toxoplasmose chez les patients qui ont des anticorps contre la toxoplasmose et qui ont moins de 200 LT4/mm3, se fait avec le cotrimoxazole, ou en deuxième intention la dapsone, médicament plus polyvalent. Elle est parfois associée à un autre antiparasitaire, la pyriméthamine.
- Pour la prévention des rechutes après un premier épisode de toxoplasmose cérébrale : on choisit le traitement curatif, adiazine-pyriméthamine, à doses réduites. Plusieurs alternatives existent si besoin.
- Les anguilluloses sont des infestations par des vers qui circulent partout. Cette maladie est systématiquement dépistée en cas de voyage en zone d'endémie, car elle peut provoquer une infection disséminée très grave en cas de dépression immunitaire.
La prévention des infections à champignons :
- La prévention des méningites à cryptocoques se fait avec le fluconazole, malgré le risque de sélection de Candida albicans résistant. On n'hésite généralement plus du tout après un premier épisode infectieux.
- La prévention de l'aspergillose se fait avec l'itraconazole.
Les vaccins :
Les vaccins tués sont seuls utilisables, avec une efficacité correcte, la fabrication d'anticorps étant peu touchée au cours du Sida.