Point de départ
On parle indifféremment de stérilité ou d’infertilité.
L’infertilité est l’incapacité pour un couple de concevoir un enfant alors qu’il désire une grossesse depuis au moins deux ans, en ayant eu des rapports sexuels réguliers (au moins deux par semaine) et en l’absence de toute contraception. Dans les faits, les couples n’attendent pas deux ans pour consulter et les investigations commencent beaucoup plus tôt.
Deux éléments sont à prendre en compte:
La fécondabilité. 10% des couples ont une fécondabilité réduite à 10% par cycle au lieu de 25% pour un couple fertile. C’est l’hypofertilité, la grossesse dans ce cas sera plus longue à arriver alors qu’il n’y a pas d’infertilité. Plus la durée de l’infécondité est longue, moins le pronostic est bon.
L’âge de la femme. L’infertilité augmente après 35 ans. L’âge du père a aussi un rôle, mais moindre, car les spermatozoïdes perdent avec le temps un peu de leur pouvoir fécondant.
L’infertilité ou stérilité est le plus souvent partagée au sein du couple et les traitements ont fait beaucoup de progrès au cours des 20 dernières années, en particulier avec les techniques d’Assistance Médicale à la Procréation.
La démarche diagnostique
Rechercher une cause par un bilan systématique.
Soigner la cause lorsqu’elle est identifiée.
Si aucune cause n’est retrouvée, on parle d’infertilité idiopathique. C’est dans cette circonstance que l’on envisage les techniques d’assistance médicale à la procréation.
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Infertilité masculine Reportage sur l'infertilité masculine. | 2 vidéos |
Le bilan
Il doit être complet et ne pas s’arrêter à la première cause retrouvée.
L’age de la femme. C’est un facteur pronostic important car on sait que la fertilité diminue avec l’age, elle amorce une courbe descendante après 36 ans.
La consommation de toxique : alcool, tabac, drogue, médicaments au long cours et exposition professionnelle à des toxiques.
L’histoire médicale et chirurgicale des deux partenaires.
L’histoire gynécologique et obstétricale de la femme. Les premières règles, la régularité des cycles, la prise de contraceptifs,les IVG, fausse couche, grossesse extra utérine, grossesses et leurs accouchements.
L’histoire reproductive de l’homme, pathologie des testicules, enfants d’unions précédentes.
Un examen médical du couple général et génital termine cette première étape
Les examens à faire
Les examens complémentaires vont du plus simple au plus compliqué.
Chez la femme
La courbe de température pour rechercher l’ovulation.
Le test postcoïtal de Huhner pour visualiser la glaire et les spermatozoïdes.
Les dosages hormonaux en début de cycle : FSH, LH, estradiol, Inhibe B, prolactine et androgènes (testostérone) et TSH éventuellement. Ils explorent entre autre la réserve ovarienne.
L’échographie endo vaginale recherche fibrome, kyste ovarien, ovaires poly kystiques. Au troisième jour des règles, elle permet de compter les follicules qui témoignent de la réserve ovarienne. Elle est indispensable dans la surveillance des traitements.
L’hystérosalpingographie permet de visualiser l’intégrité de la cavité utérine (malformation, fibrome, synéchie, polype, endométriose) et des trompes (obturation, anomalie des plis)
L’hystéroscopie visualise la cavité utérine.
Une coelioscopie s’il y a une anomalie à l’hystérographie ou si au contraire tout le bilan précédent est négatif. Elle visualise la perméabilité des trompes et recherche et traite des lésions d’endométriose ou des adhérences dans le petit bassin.
Chez l’homme
Un spermogramme et spermocytogramme.
Les causes d’infertilité
La consommation d’alcool et de tabac, de drogues augmente les risques d’infertilité chez les adultes en âge de procréer.
Chez la femme un problème hormonal, infectieux ou mécanique aux niveaux de l’utérus des trompes de Fallope (voir fiche), des ovaires avec un trouble de l’ovulation, ou des structures cérébrales, les réponses médicales existent.
Chez l’homme, l’infertilité se diagnostique sur les spermatozoïdes qui peuvent être absents, c’est l’azoospermie, insuffisants en nombre ou en mobilité. Il peut y avoir aussi des infections du sperme, des malformation (de la verge notamment), des problèmes de prostate et des maladies générales (diabète).
Stérilité et psychologie
Les recherches sur la stérilité ne concernent pas exclusivement le biologique (le fonctionnement du corps) et ne passent pas toutes par des examens gynécologiques. Il peut être nécessaire d’aller chercher du côté de l’émotionnel, de l’histoire familiale, du psychisme. « Pour qu’un bébé naisse, il faut que trois désirs soient à l’œuvre, le désir du père, celui de la mère et celui de l’enfant » écrivait Françoise Dolto et quand, quelquefois, l’un des désirs est absent, il suffit à déclancher un blocage.