Qu'est-ce que le lymphome ?
Le lymphome, ou plutôt les lymphomes, est une forme de
cancer développée
à partir des cellules lymphoïdes. Il peut s'agir de
lymphocytes B et
dans ce cas, on parle de lymphome B, ou de lymphocytes T et on parle de
lymphome T. Il y a plus d'une soixantaine de lymphomes différents,
certains étant fréquents, d'autres beaucoup plus rares.
Quelle est la différence entre le lymphome Hodgkinien et le lymphome non Hodgkinien ?
Le lymphome Hodgkinien est une pathologie bien particulière de par son
épidémiologie (pic de fréquence entre 20 et 30 ans, puis au-delà de 50
ans) et sa
présentation clinique (très majoritairement ganglionnaire,
sus-diaphragmatique, avec parfois de la fièvre, des sueurs nocturnes, un
prurit sans lésion cutanée). Le diagnostic est porté, comme pour tous
les lymphomes, par l'analyse anatomopathologique d'une
adénopathie. Tout
ce qui n'est pas Hodgkinien est… non Hodgkinien ! Encore une fois, il
s'agit d'un groupe de maladie (plus d'une soixantaine) très hétérogène
sur le plan de l'épidémiologie, de la clinique, de la biologie et de la
prise en charge thérapeutique.
Quels sont les symptômes du lymphome qui doivent alerter ?
Aucun symptôme n'est spécifique du lymphome. Il s'agit le plus souvent
d'un ganglion de taille augmentée ou d'une polyadénopathie. Il peut y
avoir de la fièvre, typiquement peu élevée et vespérale, des sueurs
nocturnes, une altération de l'état général, un prurit sans lésion
cutanée. Le lymphome peut
toucher n'importe quel organe et peut donc se
manifester par des lésions cutanées, une hypertrophie des amygdales, des
symptômes digestifs, des douleurs osseuses…
Quelles sont les personnes les plus vulnérables au lymphome ?
Les lymphomes peuvent toucher n'importe qui, quel que soit l'âge (de
l'enfant à la personne très âgée, même si l'incidence croit avec l'âge)
et, globalement, de la même manière les hommes et les femmes. Il
n'existe pas de facteur de risque ou de cause forte comme peut l'être le
soleil pour le
mélanome ou le
tabac pour le
cancer du poumon.
Quels sont les causes du lymphome non hodgkinien ?
Il existe quelques causes, plus ou moins bien identifiées :
•
Premier groupe : les pathologies infectieuses. L'exemple caractéristique
étant le lien entre
infection gastrique avec Helicobacter pylori et
lymphome de l'estomac. Le simple traitement antibiotique peut guérir
l'infection, et guérir le cancer. Il existe aussi un sur-risque chez les
patients infectés par le
virus de l'hépatite C. D'autres virus sont la
cause directe de certains lymphomes, virus EBV et HTLV1 en particulier.
•
Deuxième groupe : l'immunodépression. Toutes les causes
d'immunodépression exposent à un sur-risque de lymphome :
immunodépression innée (déficit immunitaires congénitaux) et acquise
(traitement immunosuppresseur dans le cadre d'une transplantation
d'organe, infection par le VIH). Certaines maladies exposent les
patients à un sur-risque de lymphome : syndrome de Sjogren, maladie
cœliaque… Enfin, mais cela est beaucoup plus complexe, il existe des
causes environnementales probables comme l'exposition à certains
pesticides, au trichloréthylène…
Comment est fait le diagnostic du lymphome ?
Le diagnostic est anatomopathologique : il nécessite une biopsie d'un
ganglion ou d'un organe atteint. Cette biopsie peut être chirurgicale ou
réalisée par voie percutanée sous le contrôle de l'échographie ou du
scanner.
Quel est le traitement du lymphome ?
Comme il y a DES lymphomes, il y a DES traitements, et, finalement,
chaque lymphome a ses propres caractéristiques de prise en charge. On
peut retenir qu'un traitement local, chirurgical ou radiothérapique
n'est jamais indiqué ; que le traitement de base fait appel à la
chimiothérapie (souvent plusieurs
médicaments administrés ensemble)
souvent associée à des traitements ciblés,
anticorps monoclonaux en
particulier. Parfois, une
greffe de moelle est nécessaire. Ces
décisions, complexes, sont prises en réunion de concertation
pluridisciplinaire après relecture du prélèvement anatomopathologique
par un spécialiste hématopathologique (en France, le réseau Lymphopath)
et réalisation du bilan d'extension initial.
Le pronostic du lymphome de Hodgkin est-il généralement bon ?
Oui, c'est un des cancers avec le pronostic le plus favorable. La
guérison est la règle. Dans ce sens, des efforts sont faits aujourd'hui
pour essayer de diminuer la toxicité, en particulier à long terme, des
traitements, et par là même essayer que ces patients puissent avoir une
espérance de vie identique à la population du même âge.
Quels sont les axes de recherche sur les lymphomes ?
Ils sont multiples. Avant tout il s'agit de mieux comprendre la physiopathologie de la maladie, ses mécanismes, et ils sont multiples au
sein d'un même lymphome. La conséquence est la recherche de nouvelles cibles pour des traitements dit « ciblés » dont nombre d'entre eux sont aujourd'hui dans des phases avancées de recherche clinique. Enfin, prendre en charge les patients avec le meilleur traitement veut aussi dire essayer de diminuer les conséquences à long terme de nos thérapeutiques.