Définition
La greffe cardiaque consiste à remplacer le coeur malade d’un receveur par le coeur sain d’un donneur.
La place de la greffe cardiaque
Elle a déjà 30 ans et elle est bien maîtrisée mais le nombre est limité par la difficulté de trouver des donneurs compatibles. La recherche s’oriente donc vers les greffes d'organes d’animaux comme le porc (xenogreffes) et vers le coeur artificiel.
Ses indications
On effectue la greffe cardiaque dans plusieurs circonstances :
L’insuffisance cardiaque terminale, lorsque le traitement médical est sans efficacité.
Quand les poumons ont souffert de cette situation, on peut proposer à la personne une greffe en bloc coeur-poumons.
Les contre-indications :
- L’ostéoporose et l’ulcère gastroduodénal sont des contre-indications relatives, en raison de la nécessité de prendre des corticoïdes pour éviter le rejet. On dispose maintenant de traitements assez efficaces sur ces maladies pour que les contre-indications soient assouplies.
- Les grosses altérations des poumons, si la greffe de poumons n’est pas envisagée.
- L’insuffisance rénale sévère, l’athérosclérose évoluée, et l’âge. Sur ce dernier point, la limite théorique est de 70 ans avec des nuances toutefois, car c’est l’âge physiologique ( l’âge des artères en quelque sorte) qui compte.
- La grosse difficulté est de bien choisir son moment : trop tôt, les risques sont disproportionnés, et trop tard, l’état général est trop dégradé. À présent, en cas d’absence de donneur, les nouveaux coeurs artificiels permettent d’attendre que les conditions physiologiques permettant que la greffe soient optimales.
- La précision du bilan général permet de gérer au mieux ce problème, dont les implications psychologiques sont très importantes.
Le moment de la greffe :
- Du côté du donneur : le coeur bat toujours, de manière automatique, mais le délai maximum pour le maintenir dans des conditions autorisant la greffe est de 10 heures. Pendant ce temps, les médecins effectuent les démarches auprès de la famille du donneur et vérifient le degré de compatibilité immunologique.
- Du côté du receveur : lorsque le greffon arrive au bloc opératoire, le receveur est déjà endormi. Ses gros vaisseaux sont reliés à une machine de circulation extracorporelle. Le chirurgien peut alors retirer le coeur, mais il garde la paroi arrière de l’oreillette et le départ des gros vaisseaux. Le nouveau coeur est mis exactement à la même place, les vaisseaux et les oreillettes sont suturés sur le nouveau coeur. Après avoir vérifié que le greffon fonctionne bien, le chirurgien retire alors la circulation extracorporelle. La greffe proprement dite est terminée. Restent après les suites opératoires et la surveillance contre un éventuel rejet.
En attendant le donneur :
Le coeur est parfois trop peu efficace pour assurer l’entretien des autres organes, ce qui retentit de façon importante sur l’état général.
A présent, des coeurs artificiels portables et peu lourds permettent de rester à domicile en attendant. Il s’agit de petites pompes implantées dans le corps, en communication avec l’aorte, et pilotés par un boîtier externe que la personne porte sur elle.
L’évolution :
Le rejet aigu peut contraindre à une nouvelle transplantation en urgence. Les médicaments anti-rejet diminuent cette éventualité.
Il y a 80% de bons résultats à 1 an d’intervalle. Au delà, la mortalité ne dépasse pas 5% par an, ce qui est inférieur à celle de l’insuffisance cardiaque grave. La reprise des activités sportives est même possible.
La surveillance est régulière : clinique, échographie du coeur , et des biopsies du coeur assez régulièrement pour vérifier l’absence de rejet du greffon .