Définition
Le rejet de greffe est une réaction de l’organisme contre l’organe ou les tissus qui ont été implantés (les greffons). Elle est provoquée par une compatibilité insuffisante du greffon avec ce que l’on appelle les groupes tissulaires du receveur. Ces groupes tissulaires sont les antigènes spécifiques des cellules de l’organisme.
Les mécanismes du rejet
Les rejets du greffon :
L’organisme receveur fabrique des anticorps contre les antigènes du greffon, et multiplie ses lymphocytes de type et spécialisés dans la destruction des cellules. Ceux-ci vont faire tomber le greffon en attaquant ses artères nourricières qui vont peu à peu se boucher.
Mais il existe aussi le mécanisme inverse : le greffon qui réagit contre l’hôte :
Ce mécanisme est spécifique des greffes de moelle .
Le receveur a eu toute ses cellules immunitaires détruites par la chimiothérapie intensive et la radiothérapie destinées à détruire la tumeur cancéreuse. Ce n’est pas le cas du greffon, qui lui, possède encore toutes ses cellules immunitaires actives. Celles-ci vont reconnaître les cellules du receveur comme étrangères, et s’y attaquer. Ici, c’est tout l’organisme qui va en subir les conséquences.
Les rejets de greffe
Le rejet suraigu :
Il est immédiat, et le greffon est perdu.
Ce type de rejet survient quand le receveur possédait avant la greffe, des anticorps contre les système HLA ou ABO groupe sanguin du donneur.
Le traitement du rejet est impossible dans ce cas. Seule la prévention est possible, dans le but de chercher la plus grande compatibilité possible entre les deux.
Le rejet aigu :
C’est un passage quasiment obligé, car la compatibilité parfaite n’existe pas entre deux personnes différentes, sauf s’il s’agit de vrais jumeaux.
Spontanément, après la première semaine, plusieurs rejets vont se développer, qui vont aboutir à un dysfonctionnement de l’organe.
Ce problème est prévenu et traité le mieux possible par le traitement immunosuppresseur à vie, à doses importantes, comprenant en particulier des corticoïdes et un médicament anti-rejet, la ciclosporine, qui a beaucoup fait progresser la tolérance des greffes.
Le rejet chronique :
Il est l’aboutissement logique de la répétition d’accès aigus, au bout d’un nombre variable d’années, qui se comptent plutôt en dizaines d’années grâce au traitement immunosuppresseur.
Le rejet se manifeste par une détérioration fonctionnelle progressive du greffon, jusqu’à sa destruction totale. Le but du traitement est de rendre ce rejet le plus tardif possible.
La réaction du greffon contre l’hôte
La forme aiguë :
Elle survient 10 à 40 jours après la greffe.
Les symptômes sont cutanés avec de grosses démangeaisons, des troubles digestifs importants, et parfois une hépatite .
Les formes chroniques :
Les lésions cutanées, systématiques, sont épaisses et indurées, sur les paumes et plantes des pieds, le tronc, les cuisses.
Une hépatite chronique ou une fibrose pulmonaire peuvent aussi se développer. L’évolution spontanée est très grave.
Le traitement est basé sur les immunosuppresseurs à fortes doses, donc le même protocole que pour les rejets classiques.