Définition
Pieds plats, jambes arquées, dos voûté... beaucoup d'anomalies de formes se corrigent spontanément dans l'enfance. Les vraies pathologies demeurent rares mais sont dépistables.
La luxation de la hanche
Fréquence
- Cette instabilité de l'articulation de la hanche touche environ 15.000 bébés par an en France.
- Elle se détecte à la naissance, et non plus comme autrefois, à l'âge de la marche ou plus tardivement encore vers six ou sept ans. C'est le grand progrès de ces dernières années, car plus le dépistage est précoce, plus le traitement est court et efficace.
Le traitement :
- Lorsque la hanche est luxée et qu'elle peut être réduite (c'est à dire remise en place sans aucun effort), le traitement consiste à langer le bébé en abduction , c'est à dire cuisses écartées, un peu en grenouille pendant quatre mois en moyenne. La position obtenue permet un bon centrage de la tête du fémur dans l'articulation de la hanche.
- Si le traitement semble insuffisant, il faut faire appel au harnais de Pavlik. C'est un système de sangles et de bretelles porté par dessus la grenouillère qui maintient les cuisses écartées en permanence, tout en permettant au bébé de mouvoir ses jambes.
- Si la hanche est luxée et ne peut être réduite , le chirurgien orthopédiste attendra que l'enfant ait atteint au minimum le poids de 6 kg pour abaisser la hanche luxée et la réduire progressivement par un système de traction. La contention sera ensuite confiée à un plâtre d'abduction.
Les résultats
- Autrefois le dépistage n'était pas pratiqué et de nombreux enfants atteints de luxation, finissaient pas boiter et souffrir d'arthrose de la hanche.
- Les premiers dépistages systématiques ont conduit à un phénomène inverse, avec une tendance à soigner tous les bébés, à titre préventif. Or il a été montré que traiter une hanche normale et la mettre en abduction forcée comportait aussi des risques. Et l'on voit aujourd'hui des séquelles de ces traitements excessifs.
- À présent, l'attitude consiste à ne traiter que les hanches vraiment instables (qui risquent d'être luxées). Dans les cas douteux, avec des échographies limites , mieux vaut surveiller régulièrement l'enfant et voire l'évolution de sa hanche.
Les jambes arquées
On appelle également cela le genu varum. Il est banal et non inquiétant qu'un enfant ait les jambes arquées, souvent associées avec les pieds qui tournent en dedans . Ce phénomène disparaît avec la croissance.
Les causes plus rares
- De manière beaucoup plus exceptionnelle, l'arcature (le fait d'avoir les jambes arquées) révélée à l'âge de la marche et qui persiste par la suite, résulte d'un phénomène pathologique et constitutionnel d'origine familiale : le grand-père ou l'oncle avait déjà les jambes arquées et souffrait d'arthrose du genou. Des radios permettent alors de confirmer (ou pas) le diagnostic.
- Il est possible, mais tout aussi rare, que les jambes arquées soient le résultat d'un rachitisme . Dans les pays développés, celui-ci est rarement dû à une carence en vitamine D puisque les pédiatres prescrivent systématiquement aux enfants des gouttes de vitamine D depuis la naissance jusqu'à l'âge de 5 ou 6 ans minimum. Le rachitisme en cause est donc le plus souvent héréditaire, dû à un trouble vitamino-résistant, c'est à dire qui ne peut être levé par un traitement à la vitamine D. Le dépistage, là encore, est grandement facilité par le fait de l'hérédité. Des radios, et surtout un bilan sanguin (phosphocalcique), confirmeront le diagnostic.
Le traitement :
- La majorité des jambes arquées se guérissent naturellement avant l'âge de 4-5 ans et sans traitement.
- En cas de déformation pathologique, le traitement sera chirurgical. L'orthopédiste réaxera la jambe (ostéotomie tibiale). Ce traitement reste exceptionnel.
Les jambes en X
- Il s'agit du genu valgum. Cela correspond au fait qu'en position debout, les rotules bien dans l'axe, les genoux se touchent alors que les chevilles ne sont pas jointes.
- Un genu valgum faible se corrige seul. En cas d'écart modéré, une surveillance annuelle s'impose pour vérifier si l'écart diminue progressivement.
- Si l'écart entre les chevilles est supérieur à 8 cm, il faudra peut-être intervenir chirurgicalement en fin de croissance.
- Inutile d'avoir recours aux semelles (quelques fois conseillées à tort et qui coûtent une fortune). Cette pratique ancienne ne change absolument rien au genu valgum.
La cyphose
- C'est une accentuation de la courbure physiologique du dos. Quand on regarde de profil, la colonne paraît anormalement voûtée.
- Le plus souvent, la cyphose est harmonieuse (dos rond), ses conséquences sont seulement d'ordre esthétique. En revanche, si la cyphose est angulaire (de profil, la colonne vertébrale fait un angle) il faut craindre une malformation vertébrale, surtout chez le jeune enfant.
- En cas de cyphose harmonieuse, la gymnastique corrective peut être utile même si l'efficacité d'un tel traitement reste encore à prouver. Il n'y a pas de guérison à proprement parler car il s'agit d'une déformation en relation avec la posture de l'enfant.
- En cas de cyphose angulaire modérée, due à un trouble de la croissance, un corset pendant 18 mois suffit, si le dépistage est précoce vers 10-11 ans.
- Une cyphose angulaire plus sévère, par malformation vertébrale (très rare) nécessite un traitement chirurgical.
Deux idées fausses sur leur dos
- "Le poids des cartables finit par déformer la colonne vertébrale".
Que les parents se rassurent, un cartable lourd, c'est fatiguant pour l'enfant, mais il n'y a aucun risque de cyphose. Pour éviter la fatigue, l'idéal reste le sac à dos.
- "Il faut lui répéter à longueur de journée : tiens-toi droit" .
Ce sera peut-être plus joli esthétiquement mais totalement inutile médicalement, car on ne changera pas ainsi la courbure du dos. En revanche, certains sports comme le basket ou le crawl sont très efficaces car ils font travailler la musculature dorsale de manière harmonieuse en l'étirant. Attention, ce n'est pas le cas de la brasse qui, elle, accentue la courbure lombaire et donc la cyphose dorsale.