Définition
Le tétanos est une maladie infectieuse due à une bactérie, le bacille de Nicolaier. Ce microbe s'attrape par une plaie souillée. C'est sa toxine qui provoque les symptômes, qui sont sévères.
Contamination
- Cette bactérie vit dans la terre sous forme de spores. Elle se retrouve dans les intestins des mammifères et des chevaux en particulier. Cela explique le risque plus grand de contamination dans les écuries ou dans les sols qui ont été souillés par du crottin de cheval, mais il est ubiquitaire, il faut donc se méfier de toute plaie souillée si le vaccin remonte à trop loin.
- Toute plaie étant potentiellement contaminée, on peut attraper la bactérie par des voies très détournées comme : une piqûre, notamment de rosier, un accouchement effectué dans de mauvaises conditions de stérilité, une brûlure, une morsure, une intervention chirurgicale sur les intestins, une IVG, etc. Cela explique que toute plaie nécessite une vérification de la vaccination antitétanique .
Epidémiologie
Rare dans les pays développés grâce à la vaccination (tous les cas connus sont chez des personnes ayant négligé leurs rappels), il fait encore des ravages dans les pays en voie de développement (en particulier le tétanos néonatal, via la plaie ombilicale)
Mécanisme
- Le bacille va en se développant libérer des toxines dans le sang. Cette libération met entre 3 jours et 1 mois à se faire. Elle va se fixer sur les récepteurs nerveux des muscles, ce qui explique que l'atteinte musculaire soit la première des manifestations.
- L'atteinte se fait généralement en premier sur les muscles de la mâchoire, qui deviennent le siège d'une contracture douloureuse. On appelle cela le "trismus". La personne ne peut ouvrir la bouche, elle bave, a du mal à déglutir et ne peut s'alimenter.
- D'autres muscles peuvent alors être atteints : les muscles du dos qui en se contractant provoquent une cambrure permanente et douloureuse. On appelle cela l'attitude en "opisthotonos". Les muscles des bras et des jambes peuvent également être atteints.
- Le pronostic vital est en jeu lorsque les muscles respiratoires sont atteints. Dans ce cas, en l'absence de traitement, la personne meurt asphyxiée dans des souffrances terribles liées à la contracture.
- A cela s'ajoute une fièvre élevée qui s'installe après les contractures.
Les signes
- Entre 3 jours et 1 mois après la plaie, un trismus apparaît. Il est caractéristique : la personne ne peut pas ouvrir la bouche ni desserrer les dents. La mastication devient douloureuse en quelques jours, puis impossible. Les muscles du visage deviennent contracturés, ce qui donne à la personne un faciès inquiétant. Ces signes sont suffisamment bruyants et caractéristiques pour que le diagnostic soit fait, en particulier si la personne n'a pas de vaccination antitétanique à jour.
- Une fièvre commence à s'installer avec beaucoup de sueurs et des palpitations cardiaques.
- Puis en l'absence de traitement, le tétanos se généralise : cambrure douloureuse du dos, bras et jambes contracturées. Toutes ces contractures sont exacerbées par le bruit
- Parfois surviennent des troubles respiratoires par spasme du larynx ou par contracture du diaphragme qui nécessitent une réanimation respiratoire urgente.
- Il peut arriver que les contractures soient généralisées, avec en sus une paralysie faciale du côté de la plaie quand elle siège au visage: tétanos de Rose.
- Enfin la contracture peut rester limitée à un membre, et la gravité est alors moindre.
Diagnostic
Il est évident pour le médecin dès la phase de contracture des mâchoires. Cela peut toutefois être plus difficile, notamment lorsque la personne ne se souvient pas s'être fait une piqûre minime 2 ou 3 semaines auparavant.
Quoi qu'il en soit l'absence de vaccination antitétanique à jour permet de porter assez facilement le diagnostic.
Le traitement
- Il se fait toujours à l'hôpital, en raison du risque d'évolution rapide vers des contractures généralisées. Il est effectué soit en service de réanimation, soit dans un service proche de la réanimation.
- Le traitement sera local en ce qui concerne la désinfection de la plaie si celle-ci est encore visible.
- Une antibiothérapie sera mise en route, bien qu'au stade des contractures, cela soit un peu tardif.
- Le sérum antitétanique humain sera délivré à très fortes doses, lui aussi débuté au plus tôt.
- Pour faire céder les contractures, on utilise des myorelaxants : barbituriques, sédatifs du type benzodiazépines. Dans les cas très grave, on utilise le curare pour paralyser les muscles, soulager les contractures, et permettre une assistance respiratoire. La vitamine C peut aussi être administrée à forte dose en injectable pour mieux lutter contre les contractures
- En cas d'asphyxie, une réanimation respiratoire intensive sera pratiquée, le temps que les effets de la toxine s'atténuent et disparaissent. Cette réanimation nécessite alors une intubation (mise d'un tuyau dans la gorge en passant par le bouche ou le nez) ou une trachéotomie (mise en place d'un tuyau directement dans la gorge à travers la peau sur le devant du cou).