Point de départ
Le mal des montagnes est un trouble réversible, dû à l'altitude. On appelle également cela le "mal d'altitude". La raison est liée au manque d'oxygène.
Mécanisme
- Plus on monte en altitude, plus la quantité d'oxygène décroît dans l'air inspiré. Par ailleurs la pression atmosphérique diminue : au niveau de la mer, elle est de 760 mm de mercure, alors qu'en haut du Mont-Blanc elle est de 416 mm de mercure.
- Enfin, la température diminue. En altitude la température baisse, à raison de 6,5° tous les 1 000 m.
L'organisme est alors en "hypoxie", c'est à dire un manque d'oxygène dans le sang. La conséquence est que les cellules sont moins bien oxygénées.
Les conséquences sont multiples
- Pour compenser ce manque d'oxygène, le coeur va s'accélérer. Le travail supplémentaire demandé au coeur peut être préjudiciable aux personnes ayant des problèmes cardiaques (insuffisance cardiaque ou angine de poitrine . Cela explique que l'on demande aux cardiaques de ne pas dépasser 2000 m d'altitude. Toutefois cette décompensation d'une maladie cardiaque ne fait pas partie spécifiquement du "mal des montagnes".
- Le cerveau manque d'oxygène, ce qui va entraîner des troubles neurologiques, essentiellement à type de vertiges ou d'hallucinations. Ces troubles font partie du mal des montagnes.
- Les poumons manquent d'oxygène, ce qui va entraîner une augmentation de la fréquence respiratoire, avec une gène respiratoire importante. C'est ce que ressentent les alpinistes non acclimatés à la grande altitude (supérieure à 3500 m).
- L'organisme, de façon à lutter contre le manque d'oxygène va multiplier le nombre de transporteurs d'oxygène dans le sang, donc le nombre de globules rouges. La rate va libérer dans le sang des globules rouges pour "dépanner". Mais il faut attendre quelques jours (1 semaine en moyenne minimum) pour que la moelle osseuse fabrique les globules rouges nécessaires qui vont compenser ce manque d'oxygène.
- L'ensemble de l'organisme est soumis au froid, ce qui provoque un ralentissement de tous les métabolismes.
- Le rayonnement solaire en particulier les rayons ultraviolets augmentent et la peau va en souffrir.
- La sécheresse de l'air augmente, ce qui provoque une déshydratation et une sécheresse accrue de la peau.
Les personnes touchées
Le mal des montagnes menace 15% des personnes à 2000 m d'altitude, 60% à 4000 m et 99,… % au-delà. Les 0,..% des personnes qui résistent, sont les alpinistes entraînés de très haut niveau, qu'on appelle les « hymalayistes ». Toutefois, même parmi eux, les personnes qui parviennent à résister à ces altitudes (au-delà de 7000 m) sont peu nombreuses et n'y parviennent que grâce à un entraînement forcené à la très haute altitude.
Signes
Ils n'apparaissent que 4 à 8 heures après l'arrivée en altitude. Ces signes ne se manifestent (pour une personne ne souffrant par ailleurs d'aucune pathologie) qu'au-delà de 3500 m.
Les signes de moyenne gravité
- Maux de tête (constants chez toutes les personnes)
- Insomnie (60% des cas)
- Nausées et vomissements (30%)
- Vertiges (30%)
- Perte d'appétit (30%)
- Respiration courte
- Sensation de coeur rapide
- Parfois oédèmes des mains, des chevilles et du visage.
- A cause du froid, de la sécheresse de l'air et de l'altitude, on urine moins.
Les signes de gravité
- La crise d'oédème pulmonaire pour une personne saine ne survient qu'au-delà de 3000-3500 m d'altitude. En revanche, les personnes cardiaques peuvent ressentir ces troubles pour des altitudes de 2000 m.
- Les signes d'oédème cérébral : nausées, maux de tête très violents, grande fatigue, vertiges, vomissements. Ces signes ne surviennent qu'à partir de la haute altitude (3500-5500 m). Au delà de 5500 m, ces signes sont constants s'il n'y a pas eu une période d'adaptation à l'altitude d'au moins 15 jours. Ces signes peuvent dans 50% des cas aboutir à un coma, lui-même mortel une fois sur deux.
Signes d'alerte
Il existe des signes avant-coureurs qui doivent alerter, même à altitude modérée (3000-3500m). Pour calculer le risque, répondez à ce petit questionnaire.
Evaluation
- Maux de tête avec nausées, vertiges et insomnie. (1 point)
- Maux de tête violents qui ne cèdent pas aux médicaments antalgiques (2 points)
- Gène respiratoire au repos, fatigue jugée importante. (3 points)
Votre attitude
- Score de 1 à 3 : prenez seulement des antalgiques. Si le lendemain tout va bien, continuez. Sinon, restez au refuge d'altitude pendant 1 journée.
- Score de 4 à 5 : Les antalgiques n'ont donc aucun effet, il faut rester au refuge ou redescendre.
- Score supérieur à 5 : il est impératif de redescendre. Si la gène respiratoire est importante, il est indispensable de vous faire rapatrier pour mise dans un caisson hyperbare.