Point de départ
La vaccination contre l'hépatite B a été fortement conseillée sous l'impulsion du Ministère de la Santé Français de 1994. Une vaccination systématique de la population a été mise en place dès cette date dans le but de prévenir l'hépatite B . Or une polémique importante s'est installée depuis 1996, mettant en cause ce vaccin dans la survenue de certaines maladies dégénératives de la moelle épinière parmi lesquelles la sclérose en plaques .
Les effets secondaires imputés au vaccin
Un certain nombre de troubles ou maladies ont été imputés au vaccin :
On lui a également imputé une responsabilité dans :
La polémique
- Elle tourne autour de la question de savoir si le vaccin serait directement responsable de ces maladies, s'il ne fait qu'en augmenter le fréquence, ou si les troubles rapportés ne sont qu'une coïncidence.
- En revanche, ce qui n'est pas remis en cause, c'est l'efficacité du vaccin et sa nécessité pour lutter contre l'hépatite qui reste une maladie grave, invalidante et parfois mortelle.
- Le problème qui se pose est donc l'évaluation du rapport bénéfice /risque qui doit être le plus élevé possible pour que la vaccination conserve sa nécessité.
- Quoi qu'il en soit, toutes les études y compris la synthèse faite par l'ARSEP elle-même montrent que le risque absolu de sclérose en plaques est non aggravé par le vaccin, la fréquence d'apparition des scléroses en plaques étant comparable entre les groupes vaccinés et les non vaccinés. il serait un simple facteur révélateur, comme beaucoup d'autres événements sollicitant l'immunité. Fort heureusement la majorité des personnes n'est pas prédisposée aux maladies auto-immunes.
Les mécanismes évoqués
- Plusieurs hypothèses sont avancées en ce qui concerne la responsabilité du vaccin.
- Le vaccin accélérerait l'apparition de la maladie que les personnes possédaient de toute façon à l'état latent et qui aurait de toute façon fait son apparition tôt ou tard. Cet effet accélérateur serait dû à une stimulation soudaine et excessive du système immunitaire.
- Le vaccin provoquerait la production d'anticorps qui se retourneraient contre l'organisme et détruiraient la gaine de myéline autour des nerfs. Ce phénomène auto-immunitaire expliquerait également les atteintes des articulations de la polyarthrite rhumatoïde et de la peau au cours du lupus.
- Ce seraient les conservateurs et les adjuvants fortement dosés en mercure et en aluminium qui seraient responsables de l'atteinte des nerfs.
- Les anticorps fabriqués par l'organisme lors de la vaccination formeraient des amas qu'on appelle les immuns-complexes , qui se déposeraient dans des zones sensibles (nerfs, peau, articulations, etc.).
- Dernière hypothèse : ne seraient touchées que des personnes susceptibles de développer la maladie. On se rapproche en cela de la première hypothèse. Ce sont les personnes portant les gènes DR2 et BL7 qui seraient plus susceptibles de développer une sclérose en plaques.
Stratégie et action
(Source ANAES Septembre 2003)
Pour les nourrissons
La vaccination de tous les nourrissons est fortement recommandée pour les raisons suivantes : bénéfice individuel, diminution du risque, diminution du risque collectif, très bonne réponse du vaccin à cet âge, absence d'effet secondaire grave.
Pour les enfants et adolescents
Il faut envisager pour les enfants non vaccinés en raison de la polémique autour du vaccin, un programme de rattrapage de la vaccination. Les raisons sont les mêmes que pour les nourrissons.
Pour les personnes ayant un risque élevé
Il s'agit :
- des nouveaux-nés de femmes ayant déjà une hépatite B. La vaccination est alors obligatoire.
- des professionnels de santé : leur vaccination est obligatoire.
- des personnes exposées en raison de leur situation ou de leurs comportements : toxicomanes par voie intraveineuse ou en snif, piercings, personnes en contact avec une personne ayant une hépatite B, personne infectée par le VIH ou par le virus de l'hépatite C, hémodialysés, transfusés chroniques, personnel dans les services accueillant des handicaps mentaux, personne ayant des partenaires sexuels multiples, voyageurs dans les pays de forte endémie, détenus, candidats à une greffe. Pour toutes ces personnes, la vaccination est particulièrement recommandée.
Bibliographie
1 - Neurology. 2004 Sep 14;63(5):838-42.
2 - Neurology. 2004 Sep 14;63(5):772-773
3 - OMS Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'Organisation mondiale de la Santé: réponse à l'article de Hernán et al. intitulé "Vaccin Hépatite B recombinant et risque de sclérose en plaques"
4 - Conférence internationale - Management of patients with viral hepatitis. Paris, 9 septembre 2004
5 - N Engl J Med. 2004 Sep 16;351(12):1206-17.
6 - www.arsep.org