Définition
Comme son nom l'indique, le don d'organes est un acte qui permet à une personne, de son vivant ou après sa mort, de faire don de l'un ou de plusieurs de ses organes. Une loi régit ce don, la loi de bioéthique du 29 Juillet 1994, révisée pour la 3e fois en Juillet 2011.
La pratique du don est très répandue en Espagne (35 donneurs %°°°habitants), alors qu'elle n'est que de 8%°°° en NZélande, 14 en Allemagne, 15 au Canada et UK, 24 en France , 26 aux USA et 28 au Portugal. Cette différence n'est pas que culturelle, elle témoigne d'un manque important d'information.
Une place très à part doit être faite au don de sang qui permet de faire des transfusions sanguines . En effet ce geste est bien accepté par la population, mais il ne s'agit pas à proprement parler d'un organe, le sang étant assimilé à un tissu conjonctif .
Le principe
- Certains organes peuvent être donnés par la personne de son vivant : c'est le cas d'un rein (puisqu'on en possède deux), un lobe de poumon , ou un lobe de foie , la moelle osseuse . Il n'y a aucun obstacle à faire don de l'un de ces organes, l'âge en particulier importe peu. La seule chose qui compte, c'est que cet organe soit sain. Le taux de donneur vivant est de 10% en France, 23 en Allemagne, 38% au Royaume uni et 45% en Suède.
- D'autres, essentiels à la vie ne peuvent être donnés qu'après la mort : par exemple le coeur ou la cornée , les deux poumon , le pancréas , les os , les vaisseaux , la peau , les valves cardiaques ou les intestins .
- Parfois la personne peut décider de faire don de son corps à la science. La plupart du temps, ces organes sont prélevés sur une personne en état de mort cérébrale, c'est à dire une personne dont tous les organes sauf le cerveau, fonctionnent encore grâce à la réanimation. Tout personne dont le cerveau présente un électroencéphalogramme plat et donc en état de mort cérébrale est un donneur potentiel. Ce prélèvement d'organes est effectué selon des règles définies par la loi de bioéthique du 29 juillet 1994. Cela ne concerne que 0,8% des décès en France.
- Seul le don d'organes permet de pratiquer les greffes d'un individu à un autre ; on les appelle des « hétérogreffes », à la différence des « autogreffes » où la personne se fait prélever un tissu pour le placer à un autre endroit de son corps.
Le prélèvement
- Il est effectué exactement de la même façon que pour une intervention chirurgicale. Il est en effet fondamental que le greffon soit sain et non contaminé par des germes. Une fois l'organe prélevé, le corps est refermé selon les mêmes techniques qu'une intervention habituelle. L'aspect extérieur du mort est donc totalement respecté.
- Tous les frais liés à l'intervention et au transport du corps sont pris en charge, la famille n'ayant rien à débourser.
La durée de vie d'un greffon est en moyenne de 12 à 14 ans. - Elle est deux fois plus longue, si la greffe est effectuée à partir d'un donneur vivant.
Les obstacles psychologiques aux dons
Ils sont importants et leurs motivations ne sont pas forcément rationnelles.
- Volonté de conserver l'intégralité de son corps pour des raisons religieuses, notamment le concept de résurrection des morts, répandu dans de nombreuses religions.
- La peur de l'intervention chirurgicale, qui est tout à fait compréhensible.
- La mutilation du mort : prélever une cornée par exemple peut être ressenti comme la « privation du regard » et donc du regard que les vivants portent sur le mort.
- Le refus de la famille qui a l'impression qu'on « pille » son mort.
- Ignorance de la volonté réelle de la personne décédée de s'opposer à un prélèvement.
Il y a donc à la fois un travail de communication à effectuer et un travail d'éducation au don qui devrait être enseigné dès l'école.
L'avis des religions
- Pour les catholiques, les boudhistes, les hindouistes, les musulmans, les mormons et les protestants, le don d'organes est accepté.
- Pour les israélites, il en est de même avec la restriction que le don doit se faire entre personnes vivantes, et à la condition que le don soit sans danger pour le donneur.
- Les orthodoxes sont très réservés.
Les raisons positives au don
- On manque cruellement de donneurs pour soigner les maladies ayant abouti à la perte ou au mauvais fonctionnement d'un organe vital.
- Une personne greffée peut prolonger sa vie de plusieurs dizaines d'années.
Un jour, ce peut être vous qui aurez besoin d'un donneur. - En termes économiques, le coût d'une greffe est beaucoup moins élevé que les traitements pour maintenir en vie une personne malade. L'exemple type est celui de la greffe rénale qui est infiniment moins coûteuse qu'une dialyse.
Les démarches à effectuer
La loi de bioéthique du 29 juillet 1994 stipule qu'à moins d'un refus écrit de son vivant, toute personne est considérée comme consentante au prélèvement de ses organes et de ses tissus.
Le problème se pose si vous n'avez pas fait part de votre décision de refuser le prélèvement. En effet dans ce cas, votre famille sera consultée, et c'est elle qui devra témoigner de votre refus. Bien souvent, la famille ne connaissant pas les volontés de la personne décédée va dire qu'a priori la personne décédée était opposée au prélèvement. Dans le cas d'un mineur, ce sont les parents qui autorisent ou non le prélèvement d'organes.
Qu'il s'agisse d'un refus ou d'une acceptation, il faut savoir que ce n'est pas irrévocable et que vous pouvez revenir sur votre décision à tout moment, dans un sens comme dans un autre.
Pour refuser le don d'organes
- Vous devez en parler à votre famille et le mentionner par écrit.
- Ensuite, ayez toujours sur vous un papier signé de votre main, et mentionnant expressément votre refus de donner vos organes.
- Inscrivez vous sur le Registre National des Refus (service-public.fr ou agence-biomedecine.fr ) :
Registre national des refus
Agence de biomédecine
93212 St Denis Cedex
Le taux de refus est de 15% en Espagne et de 30% en France.
Pour faire don de ses organes