Définition
Les troubles de la conduction sont des anomalies de transmission de l’influx nerveux au sein du coeur. La conséquence est une accélération, un ralentissement ou une irrégularité du coeur.
Les différents troubles
Il peut s’agir soit d’une transmission ralentie (on parle de bloc), soit d’une transmission accélérée (on parle d’hyperexcitabilité).
Les blocs auriculo-ventriculaires
Dans ce cas, l’influx issu du noeud sinusal (le centre automatique du coeur) au niveau des oreillettes ne peut se transmettre correctement aux ventricules . On parle de bloc auriculo-ventriculaire . Il y a alors deux possibilités :
- Soit le bloc est complet, et dans ce cas, c’est le ventricule qui devient le maître du rythme. Le problème, c’est qu’il bat à 30 pulsations /mn, ce qui entraîne une baisse du rythme cardiaque très importante : c’est une bradycardie extrême.
- Soit le bloc n’est pas complet (il ralentit seulement, mais il laisse passer l’influx, ou encore il laisse passer une fois sur deux ou une fois sur trois). Dans ce cas, le coeur sera lent et parfois irrégulier (bradyarythmie), en particulier si le bloc est assez marqué (les médecins parlent de Mobitz II ou de périodes de Luciani-Wenckeback) ; et si le bloc est seulement du premier degré, cela ne se verra qu’à l’électrocardiogramme sans que la, personne en ressente pour autant le moindre trouble. De nombreuses personnes à partir de l’âge de 70 ans vivent avec un bloc auriculo-ventriculaire du premier degré sans le savoir.
Les blocs de branche
- Cela concerne la conduction dans les ventricules. On parle alors de bloc de branche droit, bloc de branche gauche, hémibloc antérieur gauche, hémibloc postérieur gauche. Cela se voit essentiellement à l’électrocardiogramme , sans qu’il n’y ait aucun trouble.
- Toutefois, les blocs de ce type sont dus en général à des suites d’infarctus passés inaperçus ou de dégénérescence du tissu de conduction.
- Il est donc fréquent qu’il y ait en fait plusieurs blocs et c’est là que des signes peuvent apparaître : malaises à répétition, éventuellement avec chute et perte de connaissance très brève. Le coeur a alors tendance à battre lentement et parfois irrégulièrement. Il peut également dans ce cas coexister des blocs de branche et des épisodes au cours desquels le coeur se met en bloc auriculoventriculaire de haut degré, qui peuvent entraîner ou non des signes (perte de connaissance, malaise, etc.).
Les hyperexcitabilités
- Dans ce cas, le coeur est par trop excitable. Cela peut concerner une zone précise des oreillettes et les ventricules.
- Dans le cas des oreillettes, le coeur va se mettre à battre brutalement très vite : c’est une tachycardie qui se voit dans la maladie de Bouveret , dans les extrasystoles auriculaires , et dans le syndrome de Wolff-Parkinson-White .
- Dans le cas des ventricules, il s’agit d’extrasystoles, mais également de problèmes graves comme les torsades de pointe ou les fibrillations ventriculaires au cours desquels le problème vient souvent d’un désordre métabolique grave concernant le potassium ou le calcium, ou d’intoxications médicamenteuses.