Définition
Les tumeurs bénignes du sein, comme leur nom l'indique, ne sont pas cancéreuses. On parle de mastopahie simple ou complexe avec ou sans atypies cellulaires. Le risque relatif de
cancer du sein est de 1,5 en cas de mastopathie bénigne avec prolifération et de 1,27 en l’absence de prolifération.
Toutefois, certaines d'entre elles peuvent le devenir.
C'est pourquoi la surveillance du sein est si importante.
Les signes
Chaque tumeur selon son type donne des signes qui lui sont spécifiques.
- La tumeur est de taille variable (de moins de 1 cm à plusieurs centimètres).
- Elle est ferme ou molle.
- Elle peut être arrondie ou dans certains cas bosselée.
- Elle est généralement indolore, mais peut parfois devenir inflammatoire, voire infectieuse, dans le cas de l'abcès du sein et devenir douloureuse.
- Il n'y a généralement pas (sauf inflammation ou infection) de ganglions dans l'aisselle.
XTumeur bénigne du sein en vidéo
Cancer du sein : importance du dépistage Du 1er au 31 octobre, de nombreuses manifestations se déroulent dans toute la France, ayant pour objectif de sensibiliser la population au dépistage du cancer du sein. Ces événements permettent aussi de récolter des dons pour la recherche.
58500 femmes sont concernées chaque année par le cancer du sein soit 1 femme sur 8 sera confrontée au cours de sa vie à cette maladie. Détectée à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri 9 fois sur 10. C’est un immense espoir et surtout une véritable preuve de l’importance et l’efficacité du dépistage. Plus il est fait régulièrement, plus les chances de guérison sont fortes. | 1 vidéos |
Le diagnostic
- Il est effectué par le médecin qui procède d'abord par un examen clinique soigneux. Les caractéristiques à la palpation sont évocatrices de divers diagnostics.
- Le passage obligé est la mammographie qui permet souvent de faire directement le diagnostic lorsque les images sont évidentes. Parfois une échographie complémentaire est nécessaire.
A partir de là, deux possibilités se présentent :
- La cytoponction est un examen simple qui permet de recueillit les cellules de la tumeur mais elle n'est pas fiable à 100% car elle peut avoir des faux positifs ou des faux négatifs.
- La biopsie de la tumeur assure le diagnostic et peut amener si nécessaire à une intervention ultérieure. Le but est de limiter les gestes invasifs tout en ayant une certitude diagnostique.
- C'est sur le résultat histologique que l'on determine si la mastopathie est simple, complexe avec ou sans prolifération.
- Une exérèse chirurgicale d'emblée (on retire la tumeur au cours d'une intervention) est rare. Elle permet d'examiner la tumeur au microscope et de confirmer le diagnostic,
L'évolution
- Certaines tumeurs comme les tumeurs phyllodes peuvent dégénérer.
- D'autres comme les adénofibromes , les adénomes ou les lipomes peuvent nécessiter une simple surveillance.
- D'autres enfin imposent d'être retirées chirurgicalement.
- Certaines d'entre elles peuvent récidiver.
Les diverses tumeurs bénignes
Les vraies tumeurs du sein
- Les adénofibromes du sein se développent aux dépens du tissu conjonctif du sein.
- Les tumeurs phyllodes représentent 2% des tumeurs mammaires et surviennent le plus souvent après 40 ans. Ce sont les plus sérieuses en raison de leur risque de cancérisation (20 à 50% des cas).
- Les kystes du sein sont des tumeurs le plus souvent à contenu liquide.
- L'adénome du sein est une simple prolifération des cellules de la glande mammaire. Le diagnostic est porté à la suite de l'examen sous microscope effectué après avoir retiré chirurgicalement la tumeur. Cette tumeur ne dégénère pas en cancer.
- Le lipome du sein survient vers l'âge de 45 ans. Il est totalement bénin et sans le moindre risque de dégénérer en cancer. Cette tumeur est constituée d'une boule de graisse entourée d'une capsule. La masse est molle indolore et mobile. Le diagnostic est suspecté par la mammographie. Aucune biopsie ni aucune intervention chirurgicale n'est nécessaire. Si le lipome est retiré c'est simplement parce que la femme s'en inquiète ou si elle passe son temps à la palper ce qui risque de le faire grossir ou de provoquer une réaction inflammatoire.
- Le papillome intracanalaire est une tumeur bénigne développée à partir d'un canal de la glande mammaire. Il survient à partit de 50 ans. La tumeur peut être unique (70% des cas) ou multiple (30% des cas). Le risque de dégénérescence cancéreuse n'est pas négligeable. Il peut provoquer un écoulement par le sein, incolore, brun, vert, ou sanglant ce qui le rend plus suspect. On peut être amené en plus de la mammographie et de l'échographie de faire une galactographie (radio des canaux de la glande mammaire) et un examen sous microscope de l'écoulement. L'exérèse chirurgicale est systématique, car certains cancers du sein présentent les mêmes signes.
Les pseudo-tumeurs du sein
Il s'agit de boules dans le sein qui ne sont pas à proprement parler des tumeurs du sein :
- Glande axillaire accessoire : c'est une sorte de glande mammaire supplémentaire. Elle gonfle au moment de l'allaitement . On n'y fait rien de spécial.
- Ganglion intramammaire : c'est en fait un ganglion lymphatique qui se trouve dans le sein au lieu de se trouver dans l'aisselle. On n'y fait rien de particulier.
- Certaines formes de mastoses .
- Les hamartomes ou les adénofibrolipomes correspondent à du tissus mammaire séparé du reste de la glande par une capsule. Elle peut être à prédominance fibreuse ou graisseuse comme un lipome. Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter sauf si la gêne ressentie est importante.
- Mastite à plasmocytes ou ectasie canalaire (dilatation des canaux qui transportent le lait).
- Maladie de Mondor ou thrombophlébite superficielle du sein.
- La cytostéatonécrose correspond à une destruction du tissus mammaire qui fait suite le plus souvent à un choc sur le sein ou à une intervention chirurgicale (esthétique ou autre).
- Les hématomes survenant à la suite d'un traumatisme du sein disparaissent totalement avec le temps.
Tumeurs rares
- Hémangiome : découverte par hasard lors d'une biopsie.
- Myoblastome : tumeur ayant un risque cancéreux
- Fibromatose : sorte de cancer local
Contraception
La
pilule n'est pas contre indiquée en cas de mastopathie bénigne. Elle diminue même le risque d'adénofibrome et de maladie fibrokystique.
Cet effet n'est pas retrouvé avec les pilules progestatives.
Il faut utiliser des pilules faiblement dosées en éthinyl
estradiol (20µg)