La situation
Les jouets font partie des outils indispensables à l'enfant pour
expérimenter, découvrir ses capacités et évoluer. Ils sont aussi un
plaisir de l'enfance, et l'un des modes relationnels entre parents et
enfants, que ce soit au travers des cadeaux ou des jeux. Ceux-ci
finissent par envahir la chambre de l'enfant au point que les parents
finissent par se demander si ce n'est pas parfois trop…
Les enfants sont de super consommateurs et leur
désir en ce domaine n'a pas de bornes. Ils sont prêts à toutes les
promesses –qu'ils ne tiendront jamais -, toutes les concessions possibles pour obtenir le fruit de leur convoitise. Et cela d'autant plus que les petits copains ont tous la console dernier cri, et le dernier jouet vu à la télévision.
Mais les parents et l'entourage considèrent souvent avec effroi le fait que leur enfant est vraiment « pourri-gâté ». Les adultes sont alors tiraillés entre le besoin naturel de faire plaisir à leur enfant, la raison qui les pousse à ne pas tout donner, et la culpabilité de ne pas donner assez, surtout quand les autres parents donnent beaucoup.
Et puis à cela s'ajoute l'idée qu'à force de tout lui donner il va perdre tout désir, se blaser et sans cesse en demander plus. Un peu comme une drogue.
Ce qui se passe dans sa tête
En fait l'enfant perçoit très bien votre dilemme. Et c'est par là qu'il vous tient, car il sait très bien qu'il finira le plus souvent par vous avoir à l'usure.
Il mesure de plus de façon très intuitive que ses parents culpabilisant de ne pouvoir être suffisamment présents ou disponibles vont compenser cette absence –toute relative - par des cadeaux en surabondance.
Il en joue… et il gagne !
L'interprétation du psy
- Refuser un jouet pour certaines raisons, c'est marquer une limite , ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi à partir du moment où le refus est justifié par les parents : « tu as déjà eu une voiture de pompiers il y a une semaine, attends un peu pour avoir autre chose ». De la même façon, l'enfant comprendra très bien que tout n'est pas possible. C'est un moyen de lui apprendre la maîtrise de la frustration . Et c'est une bonne chose en soi qui servira plus tard à l'enfant : il comprend que dans la vie on ne peut pas tout avoir et tout de suite.
- Ce qui dérange l'adulte, c'est la culpabilisation : en fait si certains adultes sont dérangés par le fait de refuser, c'est parce que au fond d'eux-mêmes ils mesurent par là leurs insuffisances (présence insuffisante, absence de participation aux jeux…).
- C'est aussi une façon indirecte de dire « je t'aime » à son enfant. Et dans ce domaine, les mots et les gestes sont bien plus importants que les jouets que l'on donne. Chaque jouet amoncelé dans la chambre de l'enfant, c'est un bout d'amour. Mais ce bout d'amour, c'est l'idée que vous vous en faites, vous. Votre enfant n'y voit qu'un jouet, rien de plus. Et s'il n'a pas ce jouet, il ne vous en aimera pas moins.