Point de départ
Les promesses sont un moyen simple utilisé par les parents pour amadouer l'enfant et l'amener à faire une action souhaitée ou à modifier son comportement.
Elles sont un instrument de négociation entre parents et enfants. Il ne faut toutefois pas qu'elles soient un outil de marchandage. On négocie, mais on ne marchande pas.
A l'inverse, il y a les promesses faites par l'enfant à ses parents. Lorsque celles-ci ne sont pas tenues, cela a pour effet de mettre les parents en fureur.
On voit donc bien que la valeur d'une promesse est liée à la confiance que l'on a qu'elle soit respectée. De part et d'autre.
La situation
Les promesses faites à l'enfant
La situation se reproduit quotidiennement, selon le principe de la « carotte et du bâton ». « Si tu fais ceci, alors je te donnerai cela ». A cette version positive succède souvent la version coercitive : « Si tu ne fais pas ceci, alors tu sera puni ».
Le problème est de ne pas tomber dans les nombreux pièges que recèle cette arme souvent très efficace.
Les promesses faites aux parents
L'enfant promet, oublie et recommence ses bêtises ou ne respecte pas la promesse qu'il a faite. Les parents se sentent floués, non respectés, manipulés . Et si l'enfant –qui le sait très bien au fond de lui-même en prend conscience, il sait qu'il peu à peu de frais obtenir ce qu'il veut sans respecter sa parole. Les promesses doivent être tenues, sinon elles sont un instrument de manipulation.
Ce qui se passe dans sa tête
L'enfant n'assume pas encore bien les conséquences de ses actes et mesure mal encore la nécessité de respecter sa parole. Cela se comprend, car pour lui, il est un enfant (vous lui répétez) et donc sa responsabilité est limitée, alors que vous, vous êtes des adultes (vous lui répétez également), et donc votre responsabilité est entière. Autrement dit, vous devez respecter vos promesses, mais la réciproque n'est pas forcément vraie.
La conséquence est que si vous, ne respectez pas vos promesses, l'enfant perd ainsi totalement confiance en votre parole, ce qui finalement fragilise votre autorité .
L'interprétation du psy
C'est à partir de l'âge de 2-3 ans, que l'enfant intègre les notions de mérite et d'effort. Il comprend très bien la relation faite entre l'acte qu'on lui demande de faire (ou de ne pas faire) et la récompense qui s'ensuit.
Toutefois ce modèle de communication a ses limites, surtout si la notion de marchandage se substitue à la notion de promesse. Les parents doivent être vigilants à ne pas user de la « carotte » avec leurs promesses comme ils ne doivent pas abuser du « bâton » avec les fessées ou les punitions. En effet l'abus de promesses finit par saper l'autorité des parents, et positionner l'enfant sur le mode du chantage. L'enfant peut alors très facilement tenir ce raisonnement : « je sais que mes parents m'achètent avec leurs promesses parce qu'ils ont envie que je fasse ce qu'ils veulent. Donc il suffit que je fasse des bêtises pour qu'en retour ils me fassent des promesses. Et donc en arrêtant les bêtises que j'ai mises en route, j'obtiens ce que je veux ». Le raisonnement peut sembler tortueux, mais c'est une simple stratégie politique de « billard à trois bandes » qu'un enfant est tout à fait en mesure de comprendre et de mettre en application. Les promesses ont donc leurs limites.
Votre attitude
- Les promesses–comme les punitions sérieuses ou les châtiments corporels doivent conserver leur caractère exceptionnel. En d'autres termes, à acte exceptionnel, promesse exceptionnelle. Par exemple : si tu arrêtes de lever de table tout le temps au cours du repas pendant un mois, tu auras un vélo. La récompense est importante, mais l'exigence de la demande des parents l'est aussi pour l'enfant. Ce peut être un moyen pour aider l'enfant à corriger certains défauts ou à franchir certaines étapes difficiles.
- Les promesses peuvent également permettre à l'enfant de comprendre qu'il faut savoir patienter : « tu auras ces bonbons quand nous irons à la boulangerie, mais sûrement pas maintenant ». L'enfant sera tout à fait en mesure de gérer cette frustration et apprendra par là même la vertu de la patience.
- Vous pouvez également substituer une récompense à une autre. Par exemple à la place de bonbons ou de jouets, proposez-lui autre chose : un livre, une histoire que vous lui racontez, une sortie avec lui, etc. Dans ce cas la promesse prend une toute autre valeur car vous y mettez de vous-même et vous participez ainsi à l'effort que vous lui demandez.
Sachez user aussi du « bâton » comme on l'a vu plus haut, et alterner les deux.