Point de départ
C’est une perte involontaire d’urine qui peut survenir au cours d’un effort ou se manifester à la suite d’un besoin impérieux que l’on ne peut retenir. Ces « fuites » sont fréquentes puisque selon les estimations 3 millions de femmes en souffriraient en France. Mais le sujet est tabou car elles sont très mal vécues, obligent parfois à se garnir et les femmes croient souvent à tort que c’est une fatalité. Ce qui est regrettable car il existe des traitements médicaux et chirurgicaux.
Fuite à la suite d'un effort
La fuite se produit à la suite d’un effort, sans avoir ressenti le besoin d’uriner, quand on rit, tousse, soulève un poids, éternue ou court…La fuite est mécanique, c’est la pression soudaine et importante de l’abdomen sur la vessie non contrebalancée par les muscles du périnée qui la soutienne qui provoque l’issue d’urine. Les facteurs favorisants : un nombre de grossesse élevée, des gros bébés, des accouchements difficiles et tout ce qui augmente la pression abdominale, la toux, la constipation, le port de charges, l’obésité, …..
XIncontinence urinaire en vidéo
Incontinence urinaire et anale Reportage sur l'incontinence urinaire et anale . | 2 vidéos |
Fuite à la suite d'un besoin impérieux d'uriner
La fuite se produit à la suite d’un besoin impérieux d’uriner que l’on ne peut pas retenir. Elle est déclenchée par le bruit d’un robinet qui coule, le contact des pieds nus sur du carrelage, ou dès que l’on rentre chez soi et que l’on met la clef dans la serrure. Souvent la femme urine dans la journée un nombre de fois important, plus de 8 fois et même aussi la nuit. La vessie n’est donc pas pleine. Ces fuites révèlent un dysfonctionnement du contrôle nerveux entre la vessie et l’urètre qui évacue l’urine. Elles sont favorisées par des infections urinaires, la prise de médicaments (en particulier ceux qui agissent sur le systéme nerveux), des interventions chirurgicales dans le petit bassin et certains facteurs constitutionnels.
Une fois sur trois, les deux mécanismes sont en jeux.
Ce qu'il faut faire
Un examen des urines pour éliminer une infection urinaire
Un bilan urodynamique dans les incontinences par impériosité qui mettra en évidence le mécanisme d’origine vésicale ou urétrale et
Une cystoscopie (introduction d’un tube dans la vessie pour visualiser la cavité) dans certains cas pour vérifier son intégrité.
Le bilan uro dynamique
Il permet de mesurer les pressions, les débits et les volumes dans la vessie et dans l’urètre ainsi que l’activité musculaire. Il est indolore mais nécessite votre participation active.
Les petits moyens pour limiter les fuites urinaires
Boire 1,5 litres par jour en répartissant bien la quantité sur toute la journée et en évitant de trop boire avant de sortir et d’aller se coucher.
Uriner régulièrement pour éviter d’avoir une vessie pleine.
Diminuer la consommation de thé et de café. Les boissons gazeuses, le jus d’agrume favorisent un meilleur contrôle vésical.
Diminuer la pression abdominale en évitant la constipation, l’excès de poids, le port de charge lourde.
Contracter le périnée pour bloquer les fuites avant de tousser, de rire ou de faire un effort de portée,
Faire régulièrement (environ 50 fois) plusieurs fois par jour des exercices répétés de contraction et décontraction du périnée, comme si vous reteniez un gaz. Vous pouvez le faire debout en attendant le bus.
Dans certains cas, la pose d'un pessaire vaginal peut améliorer les fuites urinaires liées à l'effort qui sont liées à une descente d'organe.
Les traitements
La rééducation périnéale est le traitement de première intention de l’incontinence urinaire.
La rééducation périnéale
Elle précède tous les traitements et est effectuée par des kinésithérapeutes ou des sages femmes. Elle commence toujours par une évaluation de la musculature du périnée. Ce sont les muscles releveurs de l’anus que la femme doit apprendre à contracter.
Elle se fait soit manuellement soit par impulsion à l’aide d’une sonde de stimulations électriques qui permettent à la femme de bien reconnaître les muscles qu’il faut contracter, c’est la technique du bio feed back.
Un traitement local d’estrogènes permet de remédier à la sécheresse ou à l’atrophie vaginale (2 ovules par semaines de Colpotrophine, Trophicrème, Physiogine). 10 séances sont prescrites.
Une alternative, la rééducation à domicile
Une auto rééducation à domicile avec Keat, électrostimulateur sans fil. Il est indiqué dans les IU d’effort et par impériosité mictionnelle ou mixte. Une sonde introduite dans le vagin donne des impulsions électriques et se recharge sur un boitier. Il y a deux programmes différents qui peuvent s’ajouter, un pour l’incontinence urinaire d’effort, l’autre pour l’impériosité.
La rééducation se fait 30 minutes par jour pendant 2 mois pour une IU légère, en pré- et post-opératoire ou en traitement d’entretien. L’appareil est remboursé à 65%.
Les traitements médicamenteux
Ils agissent sur l’impériosité et du fait de leur mécanisme d’action sur la transmission nerveuse, ils sont contre indiqués en cas de certains glaucome. Leurs noms Ditropan, Driptane, Détrusitol, Céris, Vésicare. On commence par de faibles doses.
La chirurgie
C’est la pose d’une bandelette sous urètre qui remonte le col vésical et l’empêche de descendre au cours des efforts. Elle se fait au cours d’une hospitalisation de 48 heures.