Point de départ
Le zizi est une préoccupation essentielle de l'enfant entre 2 et 5 ans. L'intérêt qu'il marque pour cette zone n'a rien à voir avec une quelconque déviance ou perversion, mais l'investigation naturelle et normale d'une zone qu'il découvre. Cette exploration fait partie du stade génital décrit par Freud.
La situation
- Le problème pour les parents est que cet intérêt à tout bout de champ marqué par leur enfant les met souvent en position délicate, en particulier en public.
- Autre point de perplexité quelles peuvent être les répercussions de ces explorations mutuelles ? Jusqu'à quel âge peut on laisser des enfants d'âge très proche jouer ensemble dans le bain ? Doit-on les laisser seuls alors qu'ils sont si intéressés par leur différence ? Faut-il les réprimander ? Que comprennent-ils vraiment à toutes ces choses ? Etc.
Ce qu'il a dans la tête
- L'enfant part à la découverte de son corps et de celui de l'autre. Il y trouve du plaisir. la nudité, la chaleur, les jeux, les frottements, les attouchements excitent son imagination. Tout cela commence dès l'âge de 2 ans de façon très floue.
- Vers 3-4 ans l'intérêt est marqué : l'enfant est voyeur, curieux, sans gène et exhibitionniste. Il pose des tas de questions, surtout en public. Tout cela est absolument normal.
- Ce n'est que vers l'âge de 5 ou 6 ans qu'il marquera de la pudeur . Ses allusions au sexe se feront alors en catimini et avec une certaine gêne.
L'interprétation du psy
- Vers 3 ans l'enfant traverse une phase passionnante qui est la découverte du corps et des plaisirs qu'il peut apporter. Il mesure également à cette période le corps des autres, en particulier celui du sexe opposé. Il découvre également le sexe de ses parents qui lui procurent à la fois une impression un peu effrayante et en même temps une admiration importante.
- Pour l'enfant, les organes sexuels n'ont pas la valeur génitale que les adultes leur accorde, d'où la perplexité des parents. C'est au cours de cette même période que l'enfant qui sort juste du stade anal est hypnotisé par les gros mots qui sont pour lui une autre façon d'explorer la "chose sexuelle" : les alliances "pipi-caca" ou "zizi-quéquette" le mettent en joie.
- L'enfant mesure également à cette période que le corps transmet des sentiments : la tendresse, l'amour, la joie, mais aussi la honte ou la retenue. Cette découverte des sentiments contradictoires vont l'amener peu à peu à en faire le tri, et c'est naturellement que la pudeur va s'installer.
- Vers 6-7 ans, l'enfant maîtrise le langage et sait exprimer une variété importante de sentiments. Les interdits posés autour de la sexualité deviennent compréhensibles pour lui. Il a dépassé le stade du désir oedipien et comprend mieux les notions d'identité propre et de respect qu'il doit à son corps. La pudeur devient alors marquée, voire extrême, ce qui risque par un effet de balancier de rendre à nouveau perplexes les parents devant cette attitude à l'opposé de celle à laquelle ils avaient fini par s'habituer.
Votre attitude
- Pour les bains entre frères et soeurs ou entre enfants de moins de 8 ans d'âge proche, une simple surveillance de loin et du coin de l'oeil suffit, ces jeux étant bien innocents.
- Toutefois, il est préférable devant des jeux de "touche-pipi" de marquer et poser précisément les limites : "on ne se tripote pas". cela n'a rien à voir avec une homosexualité naissante ni avec un inceste débutant, il s'agit d'une simple exploration naturelle où il faut savoir poser des interdits . En effet, l'enfant n'y voit aucun mal et n'y trouve aucune gêne. Il est donc nécessaire de lui faire comprendre que le corps de l'autre appartient à lui seul et que l'on ne peut en disposer comme on veut.
- Par la suite, la pudeur se mettra naturellement en place et ce sont les enfants eux-mêmes qui souhaiteront désormais prendre leur bain seul.
- Quel vocabulaire utiliser pour parler du "zizi" ? En fait il n'y en a pas de préférable à d'autres, chacun ayant en ce domaine des traditions personnelles ou familiales. Une précision toutefois, l'emploi de zizi concerne le garçon et la zezette par exemple la fille. il est nécessaire de bien marqué la différenciation masculin/féminin dans le mot que vous employez selon qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. Par la suite les vrais mots de pénis, vulve, etc. seront tout aussi compréhensibles pour l'enfant.
Les pièges
La sexualité n'est ni sale ni dégoûtante, elle est normale et c'est grâce à cela que l'espèce humaine se perpétue. Le choix des mots et la façon d'en parler compte pour beaucoup et peut être ressentie comme négativement par l'enfant. Employez plutôt des mots directs et positifs.
Termes associés : enfant - zizi - découverte - tripoter - masturbation infantile - verge - pénis -
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.