DEFINITION
Les apnées du
sommeil sont des arrêts répétés de la
respiration au cours du sommeil. Ces pauses respiratoires résultent le plus souvent d'un blocage au passage de l'air dans les voies aériennes supérieures, on parle alors d'apnées « obstructives ». Elles sont pathologiques lorsqu'elles durent plus de 10 secondes.
Lorsque l'obstruction est complète, on parle d'apnées, lorsqu'elle est partielle, il s'agit alors d'hypopnées. Apnées et hypopnées peuvent survenir des centaines de fois au cours de la nuit, entraînant une baisse d'oxygénation du
sang. On parle de « syndrome d'apnées du sommeil » lorsque ces événements surviennent plus de 10 fois par heure au cours du sommeil.
CAUSE
Au moment de l'endormissement, les
muscles du fond de la
gorge se relâchent, entraînant un affaissement des parois qui rétrécit le conduit des voies aériennes. L'air passe alors difficilement et fait vibrer les tissus relâchés produisant ainsi le ronflement. Si l'obstruction est plus importante, des hypopnées ou des apnées apparaissent. L'amplitude de la respiration diminue et entraîne une chute de l'oxygénation sanguine. Cette baisse de ventilation stimule les centres nerveux de la respiration qui réagissent par une augmentation de l'effort inspiratoire.
Ces anomalies respiratoires sont parfois favorisées par une morphologie particulière du visage ou des
voies aériennes supérieures. Ainsi une petite mâchoire avec un menton fuyant, un visage étroit, de grosses amygdales, un voile du palais épais, une
langue trop épaisse ou, tout simplement, une
obésité qui s'accompagne d'une
infiltration du fond de la gorge par de la graisse contribuent à diminuer l'espace qui permet le passage de l'air.
XApnées hypopnées du sommeil en vidéo
Apnées du sommeil Le docteur Jean-Jacques Larzul, pneumologue explique les dangers liés aux apnées du sommeil et aux micro réveils qu'ils provoquent: somnolence au volant et même troubles cardiaques. Après un diagnostic spécifique de la qualité du sommeil il est possible d'utiliser des appareils à domicile qui permettent de compenser ces déficiences respiratoires. | 1 vidéos |
CONSEQUENCE
Après chaque apnée ou hypopnée, le cœur s'accélère et la
tension artérielle augmente. Les événements respiratoires sont interrompus par des micro-éveils (bref éveil non mémorisé) qui permettent de reprendre le contrôle de la respiration.
Les apnées fractionnent le sommeil qui reste léger et ne peut s'approfondir en¬traînant une diminution du sommeil pro¬fond, le plus réparateur. Ceci favorise l'installation d'une fatigue et d'une somnolence diurne le lendemain.
Une fois constitué, le syndrome d'apnées du sommeil augmente le risque de développer une
hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, troubles du rythme cardiaque, pathologies coronariennes,
accidents vasculaires cérébraux).
FREQUENCE/FACTEURS DE RISQUE
Environ 2 à 4% de la population générale souffrent d'un syndrome d'apnée du sommeil. Les hommes sont plus touchés que les femmes jusqu'à l'âge de la ménopause, ensuite la femme présente les mêmes risques que son homologue masculin. L'obésité, le tabagisme, l'alcool, les
médicaments sédatifs sont des facteurs favorisant l'apparition et le développement de la maladie.
SIGNES
Votre entourage constate :
• Un ronflement bruyant
• Des pauses respiratoires
• Des
réveils nocturnes avec une sensation d'étouffement
• Une
agitation nocturne
La personne elle-même ne se rend pas compte qu'elle fait des apnées du sommeil. La plupart du temps, elle n'a même pas
conscience de ronfler.
Vous-même vous ressentez :
- La nuit :
• Des levers fréquents pour uriner
• Des sueurs nocturnes
• Parfois des suffocations
- Dans la journée :
• Des maux de tête ou une fatigue au réveil
• Une somnolence diurne lors de situations courantes et monotones de la vie quotidienne
• Des troubles de la concentration ou de la
mémoire• Une irritabilité ou parfois une
dépression• Une
impuissance ou une baisse de la
libidoDIAGNOSTIC
Le diagnostic de syndrome d'apnées du sommeil repose sur une étude du sommeil nocturne, effectuée par :
Une polygraphie ventilatoire qui enregistre la respiration par une canule nasale, les efforts respiratoires par des sangles sur le ventre et le thorax, le ronflement et la saturation en oxygène par une pince oxymétrique sur un doigt.
Ou de manière plus approfondie par polysomnographie qui réalise alors une étude conjointe de la structure du sommeil et des paramètres respiratoires.
Dans les 2 cas, un index d'apnées-hypopnées supérieur à 10/heure est pathologique.