Insomnie
L'insomnie est le
trouble du sommeil le plus fréquent. Elle touche environ une personne sur trois et, sous une forme chronique, elle compromet la qualité de vie et le bien-être psychique. L'insomnie, c'est « ne pas dormir » ou « mal dormir » et en ressentir les conséquences pendant la journée. Nous avons tous connu l'insomnie une nuit ou l'autre, à cause d'une perturbation dans l'environnement, d'un souci, d'un événement stressant, d'un enfant malade, etc. Mais si l'insomnie se répète nuit après nuit, elle devient un véritable trouble, son degré de sévérité dépendant de sa fréquence et de son ancienneté ainsi que de l'ampleur du déficit en sommeil qu'elle induit.
Insomnie occasionnelle ou transitoire
Cette insomnie ne dure pas plus de quelques nuits et n'a pas de conséquences importantes dans la mesure où l'on pourra récupérer un sommeil normal dès que les circonstances qui sont à l'origine du trouble se seront améliorées. Ces circonstances peuvent être environnementales (bruit, lumière, chaleur ou froid, mauvaise qualité de la literie), biologiques (douleurs, rhume), psychologiques (anxiété) ou encore liées à l'absorption de substances excitantes courantes comme le café, le thé, les boissons à base de coca, etc.
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Sommeil : personnes agées Le docteur Fannie Onen, responsable du groupe de travail sommeil, Société Française de Gériatrie et Gérontologie explique que la qualité du sommeil , sa répartition dans le temps et sa rythmicité évoluent avec l'âge. Cette évolution est souvent source de plainte. Mais il faut bien distinguer les évolutions simplement liées à l'âge et celles révélatrices d'une pathologie. En cas d'insomnies la solution n'est pas forcément la prescription d'hypnotiques. | 3 vidéos |
Insomnie chronique
Elle se manifeste presque toutes les nuits (au moins 3 nuits par semaine) et durant plusieurs mois (au moins un mois) voire plusieurs années ou dizaines d'années. Elle est définie par une ou plusieurs des difficultés de sommeil suivantes :
• le temps mis pour s'endormir (plus de 30 minutes) ;
• les réveils pendant la nuit (au moins deux fois) avec des difficultés pour se rendormir ;
• un réveil trop matinal (au moins une heure avant l'heure voulue) ;
• l'impression de ne jamais dormir vraiment profondément.
Ces difficultés deviennent une véritable insomnie lorsqu'elles retentissent sur le bien-être pendant la journée. L'insomnie chronique affecte à des degrés divers 20 à 30 % de la population (10 % de la population souffrent d'une forme sévère d'insomnie). Elle incite à la consommation de tranquillisants ou de somnifères, domaine dans lequel les Français battent des records par rapport aux autres pays occidentaux. Elle a des répercussions sur la santé et handicape ceux qui en souffrent dans leur vie professionnelle, sociale et familiale.
Causes
Les causes de l'insomnie chronique sont multiples :
• des facteurs génétiques sont impliqués dans la vulnérabilité du sommeil aux événements perturbants ;
• une influence hormonale entre également en jeu, les femmes étant plus touchées par l'insomnie que les hommes, cette différence apparaissant à l'adolescence ;
• des facteurs de personnalité, comme l'anxiété ou la dépression ;
• enfin des facteurs comportementaux, nous le verrons, peuvent transformer une insomnie transitoire en insomnie chronique.
Paradoxalement, l'insomnie relève souvent moins d'un problème de sommeil en soi que d'un problème d'éveil dont la « pression » est trop forte.
Insomnie et anxiété
L'anxiété augmente le niveau d'éveil, de sorte qu'elle empêche les processus de sommeil de s'installer. Ce type d'insomnie se manifeste essentiellement par des difficultés d'endormissement, l'esprit étant préoccupé par des pensées négatives au moment même de s'endormir. Elle s'aggrave avec le
stress (au travail par exemple) et réveille souvent vers 3 ou 4 heures du matin avec impossibilité de se rendormir. Le traitement s'appuie sur des méthodes visant à réduire le niveau d'anxiété par une approche psychologique et/ou médicamenteuse.
Insomnie et dépression
L'insomnie est généralement l'un des premiers symptômes de la dépression. Elle se manifeste surtout par un réveil trop précoce le matin avec impossibilité de se rendormir ainsi que par l'impression d'un sommeil allégé., souvent interrompu et non récupérateur. De ce fait, le type d'insomnie est associé à une diminution significative, voire même à l'absence complète du stade de sommeil lent profond. La personne se réveille fatiguée, sans motivation ni énergie et s'isole de son entourage social habituel.
L'insomnie de la dépression est la forme la plus répandue (elle représente la moitié des cas d'insomnie), mais elle est souvent ignorée en tant que telle caer elle s'installe bien avant que la dépression ne se déclare. Comme on le pense communément, car elle est due à la perturbation des mêmes mécanismes neurobiologiques que ceux qui contrôlent l'humeur. Le traitement de ce type d'insomnie vise à traiter la dépression : si le patient répond bien au traitement anti dépresseur, l'insomnie se résout parallèlement à cette amélioration.
Insomnie psychophysiologique
Elle concerne 20% des insomniaques. Il s'agit d'une insomnie « occasionnelle » qui a perduré malgré la disparition de sa ou ses causes initiales.
L'insomnie s'est déclarée à l'occasion d'un évènement de vie et a conduit la personne à mettre en place un ensemble de stratégies liées à l'angoisse de ne pas dormir. Par exemple, aller se coucher plus tôt et, même si le sommeil ne vient pas, rester dans son lit en s'efforçant de s'endormir. Ne trouvant pas le sommeil, la personne s'inquiète encore plus, ce qui a pour effet de l'empêcher de vraiment de s'endormir, car l'anxiété accroît le niveau d'éveil. Ces stratégies conduisent finalement au maintien et à la chronicisation de l'insomnie plutôt qu'à sa résolution.
Constamment préoccupé par son sommeil, l'insomniaque pense que plus il passera de temps au lit, plus il aura de chances de s'endormir : ainsi, il est fréquent qu'il annule les
sorties en soirée pour se mettre au lit dès son retour du travail, où il prendra son dîner, utilisera son ordinateur ou son mobile, lira ou regardera la télévision. Tout cela renforçant l'idée qu'il ne parvient pas à s'endormir, augmentant l'anxiété et aggravant l'insomnie selon un cercle vicieux qui est caractéristique de l'insomnie psychophysiologique.
Le traitement de ce type d'insomnie repose essentiellement sur des méthodes comportementales et cognitives par lesquelles la personne apprend à gérer ses difficultés. Il s'agit de sortir du cercle vicieux dans lesquels elle s'est enfoncée en croyant bien faire.
Liste des Centres de sommeil en France, services hospitaliers et centres privés (agréés par la société française de recherche et médecine du sommeil) : http://www.sfrms-sommeil.org/centres-du-sommeil/