Définition
Par définition, les tics sont des mouvements rapides, brusques, répétés et involontaires. 10% des écoliers en auraient et certaines estimations avancent même le double.
Ce qu'il faut savoir
- Les manifestations en sont très variées. Parfois, ce sont les yeux qui clignent ou les sourcils qui se haussent ; d'autres fois le nez se fronce ou le menton s'anime comme pour dire oui ou non. Ces mouvements du visage sont les plus fréquents. Les tics peuvent aussi se manifester par des claquements de doigts, des bâillements, des toussotements, des mouvements de tête, etc.
- Les tics apparaissent dès l'âge de quatre ans et sont parfois accompagnés d'une grande agitation motrice ou de maladresses répétées. Il s'agit bien souvent de manifestations transitoires (qui durent plus d'un mois et moins d'un an) en relation avec des perturbations émotionnelles passagères. La rentrée des classes, un frère ou une soeur qui arrive dans la famille, la grand-mère qui disparaît, les parents en conflit, toutes ces tranches de vie chargées d'émotions peuvent devenir des facteurs déclenchants. Le mouvement qui vient de l'intérieur traduit l'impossibilité qu'a l'enfant à trouver une issue à ses conflits profonds.
- Si les tics se multiplient ou s'intensifient au point de devenir insupportables aux proches ou surtout à l'enfant lui-même, mieux vaut alors consulter un psychologue ou un médecin. Deux ou trois entretiens suffisent en général pour lui faire repérer l'origine de la gêne. À lui de préférer garder son handicap ou de s'y attaquer de front. Des exercices de relaxation peuvent s'avérer tout aussi indiqués.
- Il est indispensable d'envisager une véritable thérapie lorsque les tics deviennent chroniques, qu'ils gênent l'enfant et exaspèrent l'entourage, car dans ce cas, c'est l'enfant qui est mal supporté.
- En France, la préférence va aux thérapies douces essentiellement basées sur la relaxation ; elles sont souvent accompagnées d'une psychothérapie qui vise à révéler un sens à ces gestes. Dans la thérapie comportementale, l'enfant répète devant le miroir le tic plusieurs minutes tous les jours afin de provoquer en lui un déconditionnement.
- La réponse des parents aux premières manifestations du tic est très importante, car elle va en grande partie déterminer l'évolution du trouble. Ils interprètent à tort et trop souvent, ces bâillements incontrôlés ou ces reniflements à répétition comme une intention hostile et agressive de l'enfant à leur égard, surtout s'ils reconnaissent chez celui-ci, un geste ou une manie qui les affectent personnellement. Leurs remarques acerbes ou ironiques, le fait de caricaturer l'enfant pour lui montrer à quel point il est ridicule, le rendent encore plus anxieux et peuvent même contribuer à faire de ce tic passager un symptôme chronique.
- Empêcher le tic par des remontrances ou pire des menaces serait tout aussi risqué qu'injuste. L'interdiction ne fait qu'augmenter la tension directement liée au tic lui-même, et cela devient un cercle vicieux.
Quelques exemples
Le suçotement des vêtements
Le fait de mordiller un vêtement permet à la tension psychologique interne de s'évacuer. C'est un procédé plus doux que celui de l'auto-agressivité qui consiste à se ronger les ongles, se mordre les petites peaux des doigts, se tortiller les cheveux ou se mordre la main. Ces signes extérieurs d'angoisse révèlent que l'enfant n'a pas trouvé le moyen d'exprimer ses conflits au sein de la famille ou de l'école. C'est une façon aussi de montrer qu'on est au bord de ses limites et de ce que l'on peut supporter.
Le mieux : être attentifs à ce signal et se faire alors un peu moins exigeant vis à vis de son enfant.
L'enfant trop sage
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il faut suivre de près un enfant trop sage. Entre deux et six ans, il est naturel qu'il débute ses phrases par des moi... , je... , non ! , encore ! , etc. Cette période d'opposition et d'affirmation permet à l'enfant de se constituer en tant qu'être singulier, différent des autres. Trop de sagesse et de consentement peuvent masquer une souffrance, et signaler que l'enfant s'interdit toute la richesse d'une vie intérieure imaginative.
Le mieux : afin d'en avoir le coeur net, si cela persiste au delà de son entrée au CP, une consultation chez le psychologue permettra de repérer une dépression larvée.