Définition
C'est une spondylarthrite, donc une inflammation des articulations vertébrales ; elle est appelée ankylosante en raison de la raideur qu'elle provoque au niveau de la colonne vertébrale. Elle est particulière en raison de son évolution chronique par poussées, et le terrain génétique qui semble la gouverner.
On l'appelle encore pelvispondylite rhumatismale.
Les chiffres
- C'est la deuxième cause de rhumatisme inflammatoire après la polyarthrite rhumatoïde .
- Elle touche environ 200.000 malades en France, soit 0,37% de la population. Ce n'est donc pas une maladie rare (inférieure à 30.000). Dans les autres pays les chiffres sont à peu près les mêmes.
- Les personnes les plus touchées sont les hommes jeunes. Sont prédisposés, ceux qui sont du groupe tissulaire (l'équivalent des groupes sanguins pour les tissus) HLA B27. Ils ont beaucoup plus de risques que les autres de développer un rhumatisme inflammatoire comme la spondylarthrite ankylosante.
XSpondylarthrite ankylosante en vidéo
Spondylarthrite ankylosante: définition (1/3) Le professeur Pierre Bourgeois, chef de service au CHU de la Pitié-Salpêtrière à Paris, explique ce qu'est une spondylarthrite ankylosante: une maladie inflammatoire qui touche essentiellement la colonne vertébrale et le bassin. La maladie se traduit par des douleurs inflammatoires qui apparaissent surtout la nuit. L'ankylose n'est pas toujours très visible. La maladie apparaît souvent au début de l'âge adulte et touche à la fois les hommes et les femmes.
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Ses particularités
- Ses atteintes préférées, en plus de la colonne vertébrale, sont les sacro-iliaques (jonction entre le sacrum et le bassin), et le calcanéum (os du talon).
- Elle touche l'homme jeune sans raison particulière, mais plus souvent s'il est porteur du groupe tissulaire HLA B27 (c'est comme les groupes sanguins, mais au niveau des autres tissus).
- Une fois sur dix seulement, cela sera une maladie familiale (le risque pour les parents atteints de transmettre la maladie à leur descendance est de 1 pour 10.000.
- Dans 3 cas sur 4, la spondylarthrite commence chez l'homme entre 20 et 30 ans. Dans les autres cas, il peut s'agir aussi bien d'une femme, d'un enfant ou d'une personne âgée.
- L'appartenance au groupe HLA B27 est un facteur prédisposant. Mais il semblerait également que des bactéries digestives soient à l'origine d'une réponse anormale et démesurée de l'organisme à cette atteinte infectieuse intestinale.
Les symptômes
Le début
- Les tout premiers symptômes sont des douleurs dans le bas du dos, étiquettées "lombalgies" par le médecin. La douleur peut également descendre dans les fesses.
- La douleur prédomine en fin de nuit. Elle n'est pas calmée par le repos, bien au contraire, puisque c'est le matin au réveil que la douleur est maximale. Lors des poussées, elle va nécessiter un dérouillage plus ou moins long pour se lever du lit.
- Les signes révélateurs peuvent être également une sciatique ou des douleurs sur toute la colonne vertébrale. Le bas du dos est particulièrement raide ; au fil de l'évolution, l'atteinte vertébrale remonte vers les cervicales.
- Parfois, ce sont les hanches, les genoux, ou les épaules qui peuvent être concernés par des douleurs, mais avec un gonflement articulaire très modéré.
- Il arrive enfin, rarement, que les manifestions soient des douleurs au talon, au niveau de l'insertion du tendon d'Achille .
Les signes évolués
- Au premier plan se trouvent les douleurs du dos. Sont atteintes les articulations des vertèbres, ainsi que celles du bas du dos, entre le sacrum et le bassin. Les douleurs descendent dans les fesses exactement comme une sciatique. Elles réveillent au cours de la nuit et sont majorées dès le lever du lit. Le dos est raide et douloureux. Mais d'autres articulations peuvent aussi être atteintes : la jonction entre le sternum et la cage thoracique, les vertèbres du cou. En fait c'est tout l'axe du corps dans son ensemble qui est touché. Les grosses articulations sont parfois sujettes à ces poussées inflammatoires : les doigts et les orteils qui sont gonflés, les hanches douloureuses. Enfin, ce sont les douleurs au niveau des points d'insertion des tendons (talon, genoux, épaules) qui sont touchées.
Traitement
Le but du traitement est de diminuer la douleur, de limiter la
progression de l'inflammation, et d'empêcher que surviennent des
complications.
Les médicaments
Pour soigner la douleur et la raideur qui sont les symptômes essentiels
et pénibles, on dispose essentiellement
Dans une optique plus sur le long terme, on utilise des médicaments qui
permettent de ralentir l'évolution de la maladie :
D'autres traitements sont possibles : les anti-TNF alpha qui ont une
action plus rapide que les précédents.
- Les traitements non médicamenteux
- La rééducation est importante, car elle permet d'éviter que la raideur et l'ankylose s'installent.
Il peut être utile de porter des corsets , qui permettent de mettre certains segments de la colonne vertébrale au repos.
Chirurgie
- Dans certains cas, on peut recourir à la chirurgie pour bloquer les articulations douloureuses. Cela rend la raideur effective, mais la moindre sollicitation de la colonne vertébrale permet de diminuer les douleurs. Le calcul du bénéfice/risque avec le chirugien est très important.