Signes
- C'est une gène respiratoire s'installant progressivement ou brutalement chez une personne reconnue comme asthmatique.
- La personne sent que depuis quelques heures, elle fait un effort inhabituel pour respirer.
- L'air passe bien mais elle sent monter en elle une inquiétude qu'elle ne parvient pas surmonter.
- C'est une urgence
Si la personne est asthmatique
- On peut savoir tout de suite si on démarre une crise :
- Sensation d'angoisse
- Suivi insuffisant du traitement, voire abandon.
- Contact avec un allergène (chat, pollens, poussière, etc.)
- La gêne respiratoire s'accompagne de sifflements dans la gorge et les poumons.
- Difficulté à chasser l'air des poumons.
Votre attitude
Immédiatement
- Allez chercher votre spray bronchodilatateur . Vérifiez bien les doses qui conviennent. A haute dose cela peut faire un effet contraire (effet paradoxal) et cela provoque des palpitations très gênantes.
- Restez bien assis les jambes touchant bien le sol.
- Essayez de respirer tranquillement en restant calme le plus possible, bougez le moins possible pour concentrer toute votre énergie sur votre respiration
- Dites-vous bien qu'il n'y a aucune raison que ça ne passe pas.
- Rassurez votre entourage. Cette façon d'agir ne peut que vous être bénéfique car elle montre que vous prenez cette crise en charge.
Dans les instants qui suivent
- Soit la crise cède peu à peu en une quinzaine de minutes. C'est le cas généralement. La respiration devient plus tranquille, les sifflements diminuent, et l'air se vide mieux de vos poumons. Il suffit de patienter encore un peu et la crise va céder complètement en une heure environ. Un point important : si la crise semble s'apaiser, mais qu'une somnolence et des troubles de conscience apparaissent, il faut appeler immédiatement le 15, car cela signifie une crise d'asthme sévère entraînant une baisse d'oxygène importante au niveau du cerveau.
- Soit la crise se prolonge au delà d'une demi-heure. Dans ce cas, il faut faire appel à votre médecin pour éviter un état de mal asthmatique
- Soit la crise s'aggrave nettement, et il faut appeler sans attendre le 15.
XRéagir face à une crise d'asthme en vidéo
Asthme: symptômes et traitements (2/3) Le professeur Gérard Huchon, chef de service de pneumologie à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris et Président du comité national de lutte contre les maladies respiratoires, explicite les symptômes de la crise d'asthme et décrit les traitements à la fois d'urgence et de fond. | 4 vidéos |
Prise en charge en urgence
Traitement immédiat
D'une manière générale, le médecin va :
- Vérifier que la pièce soit bien ventilée que le calme règne et déjà vous rassurer en vous disant ce qu'il va faire.
- S'enquérir de la façon dont vous avez pris votre bronchodilatateur , vos antécédents concernant votre asthme, la façon dont vous le vivez et le prenez en charge.
- Vous injecter en intra-veineux ou en intramusculaire une à deux ampoules de corticoïdes et un bronchodilatateur en sous-cutanée.
Tout dépend ensuite de l'évolution :
- Si la crise passe, il vérifiera alors que votre traitement est bien ajusté et le réadaptera dans le cas contraire.
- Si la crise ne passe pas il renouvellera son injection 20 minutes plus tard et vous mettra sous oxygène.
- En cas d'échec il vous fera hospitaliser, par ambulance de réanimation le plus souvent.
Evolution immédiate
- Il consiste à répéter les inhalations de bêta2 mimétiques d'action brève, de préférence avec une chambre d'inhalation pour limiter les effets secondaires des bronchodilatateurs (accélération cardiaque, palpitations)
- En cas d'échec, le recours à l'injection sous-cutanée d'un bêta 2 mimétique est indispensable. Cette injection est couplée à une injection de corticoïdes à effet immédiat. L'action de ce corticoïde ne se manifeste que 2 à 3 heures après l'injection.
- S'il n'y a aucune amélioration de la crise au bout de 20 mn à une demi-heure, ou si la crise s'aggrave, le médecin fera appel au SAMU ou aux Pompiers pour transport par ambulance médicalisée.
A l'hôpital
- Lorsque les fortes doses de bêta 2 mimétiques n'apportent aucune amélioration, la personne est mise sous anticholinergiques (ipatropium) en nébullisation.
En résumé
- En cas de crise d'asthme prise en charge immédiatement : si vous ne constatez pas une légère amélioration passée 30 minutes, n'attendez pas et appelez tout de suite votre médecin ou à défaut le service médical de garde.
- Lorsqu'une crise s'installe n'abusez pas de votre spray d'un bronchodilatateur . Vous risquez de provoquer l'effet inverse à savoir une constriction accrue des bronches et non pas la dilatation salvatrice. C'est ce qu'on appelle l'effet paradoxal du médicament.
- Restez en à 5 à 6 bouffées par heure au maximum. N'insistez pas au delà.
- Dans certains cas d'asthme grave ou récidivant, le médecin peut vous conseiller de vous pratiquer vous-même une injection de corticoïdes. Cette initiative ne doit être prise que si le médecin a montré précisément la procédure et encadré les indications.
- Quoiqu'il en soit à ce stade il faut déjà appeler votre médecin traitant ou à défaut le service médical de garde. N'attendez jamais plus de 30 minutes. C'est comme cela qu'on évite de passer à l'état de mal asthmatique qui est une urgence absolue.