Définition
Saillie d’une partie de l’intestin par le canal inguinal dans lequel passe le cordon spermatique chez l’homme et le ligament suspenseur de l’utérus chez la femme.
- Elle intéresse surtout l’homme
- Cela se passe indifféremment à droite comme à gauche.
Ce qu'il se passe
Le canal inguinal en temps normal passe dans une sangle abdominale tonique et correctement musclée. Il garde donc toujours le même calibre, juste ce qu’il faut au cordon spermatique qui va des testicules à la verge pour se sentir à l’aise.
Seulement voilà, il arrive que les fibres de la paroi abdominale à l’endroit où passe le cordon perdent de leur tonicité. Les fibres s’écartant, le canal prend ses aises, se distend au point que l’intestin toujours avide d’espace tente sa chance et s’engage comme si de rien n'était. C’est l’intestin grêle qui se présente en priorité à la porte. En temps normal, il est le seul à sortir de la cavité abdominale. Exceptionnellement il est suivi par un fragment de côlon.
Il existe plusieurs causes à ce relâchement :
- Une malformation congénitale.
- Une toux chronique qui provoque des coups de butoir sur une paroi déjà fragile.
- Des charges soulevées beaucoup trop lourdes qui agissent sur un principe équivalent.
- Une prise de poids importante.
- La perte de la tonicité avec l’âge.
- Une intervention chirurgicale.
Une évolution imprévisible
- En temps normal la hernie ne laisse pas passer grand chose et c’est assez facilement qu’avec le doigt, on arrive à refouler le peu d’intestin qui s’est infiltré. Cela ne laisse aucune trace aucune séquelle.
- Si l’on ne fait rien, la hernie avec le temps peut devenir volumineuse au point de laisser passer un bonne partie de l’intestin. Cela n’a rien de génial sur le plan esthétique ainsi que pour le bon fonctionnement du transit car la possibilité de refouler dans l’abdomen la partie d’intestin qui est sortie, devient de moins en moins facile.
- Dans un cas comme dans l’autre, le vrai danger vient du risque d’étranglement. La hernie peut brutalement fermer la porte empêchant l’intestin de reprendre sa place naturelle. Si rien n’est tenté chirurgicalement pour dégager la passe dans les heures qui suivent, c’est l’occlusion avec des dégâts qui peuvent devenir irréversibles. Les vaisseaux étant pris au piège, l’intestin, par absence de vascularisation, se nécrose obligeant le chirurgien à supprimer la partie morte.
Ce qui vous amène à consulter
- Au mieux une gêne, au pire une douleur intense dans l’aine, juste à droite ou à gauche de la base de la verge, chez l’homme ; chez la femme, c’est à droite ou à gauche de la limite des poils du pubis.
- Cette douleur est accentuée à la toux, lors du rire ou des éternuements et à la palpation en y posant le doigt. C’est pourquoi, souvent lors de ces mouvements, la personne se met spontanément une main sur le bas-ventre pour renforcer sa paroi abdominale déficiente.
- Parfois une petite masse apparaît, rétrocédant ou non spontanément. C’est en général à ce moment-là qu’on consulte le médecin.
Au cabinet
Le médecin fait le diagnostic en sentant au niveau de l’orifice herniaire une petite masse qu’il remet en place la plupart du temps. Les choses en restent là. Il vous rappelle les conseils d’usage (lutter contre la constipation en particulier) et vous prescrit des séances de kinésithérapie pour tonifier la paroi. En principe, il ne vous conseillera pas de porter de ceinture herniaire qui n’empêchera ni la récidive ni l’étranglement. Il suggèrera plutôt de vous faire opérer en cas de récidive surtout si votre sangle abdominale présente des signes de faiblesse importants.
Vous appelez en urgence pour :
- Une douleur aiguë au même endroit, permanente.
- Une masse à la base de la verge ou des poils pubiens chez la femme, très sensible au toucher. Elle peut ne pas être perçue ce qui piège le patient et parfois le médecin.
- Un arrêt des matières et des gaz.
- Des vomissements.
- Elle ne peut pas être réduite avec le doigt.
Le médecin sur place en palpant l’orifice provoque une douleur suraiguë. Au bout du doigt il sent une masse dure, extrêmement sensible. Il fait le diagnostic de hernie étranglée et vous hospitalise en urgence.
À l’hôpital
- Le diagnostic d’occlusion est confirmé. Le premier geste consiste à placer une sonde gastrique par voie orale pour aspirer le liquide en amont de l’occlusion et rétablir l’équilibre cardio-vasculaire par une perfusion et des médicaments appropriés.
- Puis rapidement trouver la cause pour pouvoir faire un geste chirurgical le plus rapidement possible : ainsi une occlusion sur strangulation nécessite une intervention dans les 6 heures.
- L’abdomen sans préparation et l’échographie abdominale sont des examens praticables immédiatement, permettant de prendre une décision chirurgicale dans l’urgence.
L’intervention
Elle est chirurgicale. Son nom est l’herniorraphie. Elle consiste à retirer son contenu et à suturer la paroi abdominale. Si cela ne suffit pas (persistance d’une trop grande souplesse pour ne pas dire mollesse), on met soit une plaque en matière synthétique (exactement comme on mettrait une pièce sur un tissu usé à la limite d’y voir à travers), soit on ferme l’orifice à l’aide d’une prothèse en matière synthétique.