Définition
Perturbation psychique qui se traduit par la crainte injustifiée d’une action, d’un objet, d’une situation.
C’est un trouble de la personnalité qui a un stade supérieur évolue vers la maladie névrotique : la phobie.
Ce qui la caractérise
- Avant tout une inhibition dont témoigne un manque de dynamisme, une timidité, une attitude particulièrement réservée.
- Passer le plus possible inaperçu, éviter les situations qu’il redoute (foule, moyens de transport, hôpitaux).
- En revanche, la personne phobique est capable d’adopter des conduites paradoxales (contra-phobiques) : attitudes de défi, d’affrontement des situations redoutées, de suroccupation.
Mécanisme
La situation redoutée symbolise la tentation d’une pulsion interdite. Exemple la peur de la foule (agoraphobie) serait une défense contre l’exhibitionnisme.
Évolution
- Les choses peuvent en rester là, la personne vivant en bonne adéquation avec son trouble.
- Mais tout peut basculer vers la maladie : la phobie .
Ça ne va plus. Ce qui doit attirer votre attention
- Réclusion à son domicile.
- Peurs tellement marquées ou incontrôlables que cela perturbe la vie relationnelle et les habitudes de vie. La personne devient le jouet de ses attitudes phobiques ou contra-phobiques.
- Absentéisme professionnel ou au contraire frénésie anormale dans tous les domaines d’où fatigue, amaigrissement, sommeil très perturbé, agitation.
- Peur panique avec un comportement incontrôlable.
Ce que vous pouvez faire
- Appeler son médecin ou son psychiatre si la personne en a un.
- Amener peu à peu la personne à consulter un médecin dans un premier temps, et un psychiatre dans un second temps.
- À défaut le service de garde si vous sentez une nette aggravation de la décompensation.
- Les pompiers (18) ou le Samu (15) en cas de peur panique.
La médicalisation du problème
- Elle n’est pas facile à mettre en place pour l’entourage et la famille en particulier. Une personne qui souffre d’un trouble et qui le refoule, refuse de l’admettre. Il lui est facile de dénoncer les paradoxes ou les propres faiblesses de son entourage pour estimer qu’elle n’est pas folle et qu’il n’a nullement besoin d’un médecin et encore moins d’un psychiatre. Il est en effet souvent difficile de faire la part des choses entre ce qui est un trait de caractère, une personnalité, et le début d’une véritable névrose.
- D’une manière générale, l’entourage et la famille ne peuvent souvent pas grand-chose. Il faut en général essayer indirectement d’amener la personne à consulter. Le plus efficace pour cela est de faire passer le message par une personne extérieure au cercle immédiat de la famille et de l’entourage, mais qui a une autorité morale ou affective sur cette personne (parent éloigné, ami de la famille, relation).
- Ne pas culpabiliser la personne, cela aboutirait à une cristallisation de son attitude, à un rejet de la confiance et à l’enfermement dans des stratégies d’évitement ou de négation encore plus forte du problème.
- Les personnes de l’entourage deviennent crédibles lorsque elles-mêmes souffrant de problèmes dans lesquels la personne peut trouver à redire, ont pu trouver un réconfort et une aide visible de la part d’un psychiatre ou d’un psychothérapeute. Cette sorte de preuve par les faits fera réfléchir la personne bien mieux que tous les discours.