Complications
Il y a plusieurs stades : l'usage, l'usage à risque, l'usage nocif et la dépendance.
- Le simple usage est normal tant qu'il reste en deçà d'un certain chiffre (3 verres par jour).
- Au delà, c'est "l'usage à risque", la conséquence la plus grave étant l'accident de voiture. La consommation est dite à risque au delà de 6 verres pour les garçons, et 5 pour les filles.
- L'usage devient nocif lorsqu'il y a un retentissement sur la santé (perturbation des analyses sanguines, modification du comportement, violence, cirrhose , polynévrite , qui constituent toute la panoplie des signes d'alcoolisme chronique.
- On passe à la dépendance au stade ultime, lorsqu'il devient impossible de s'arrêter de boire, malgré les signes d'alcoolisme chronique.
Conséquences
Les conséquences fâcheuses de la consommation excessive sont nombreuses :
- La répétitivité de ces consommations excessives.
- Les dérives sexuelles.
- L'accidentarité routière. Avec le cannabis, le risque est multiplié par 1,8. Avec l'alcool, il est multiplié par 8. Avec l'alcool et le cannabis, il est multiplié par 15
- Les complications sociales (difficultés scolaires, problèmes de délinquance…). Elles sont le plus souvent révélatrices.
Les signes d'alerte
- Le fait qu'un jeune arrive aux urgences pour ébriété.
- La baisse du rendement scolaire.
- Les conduites délinquantes ou déviantes
Ces signes nécessitent une consultation médicale.
L'addiction
Elle peut être double, voire triple :
- L'addiction comportementale et l'addiction psychologique. Dans ce cas, il y a une perte du contrôle des mécanismes naturels de recherche du plaisir et d'évitement de la souffrance, ainsi qu'une difficulté à la gestion des émotions positives et négatives.
- L'addiction au produit : les drogues viennent se greffer sur les voies du plaisir et de la récompense. Les produits deviennent alors de véritables « leurres pharmacologiques ».
On parle d'addiction quand les conséquences nocives sont supérieures au plaisir qu'on en retire. L'addiction pose problème quand elle devient la seule motivation et que la consommation se fait au détriment de la vie sociale et professionnelle.
Le circuit plaisir-récompense
Le phénomène d'addiction est dû au circuit plaisir-récompense présent dans notre cerveau. Les voies dopaminergiques sont celles du plaisir. Dès qu'on sécrète de la dopamine, on se sent bien. La dopamine est secrétée à tous les niveaux de notre cerveau. Les drogues ne font qu'activer ces circuits dopaminergiques.
- Les drogues (alcool inclus) vont d'abord vers la partie du cerveau qui gère les sensations ; ensuite elles activent le cerveau émotionnel et enfin celui qui gère les sentiments. La partie antérieure du cerveau qui gère les actions est active en dernier. C'est elle qui va aboutir à des comportements excessifs, voire délictueux.
- Les drogues viennent prendre à ces divers niveaux la place des émotions raisonnables. C'est ce qui fait la différence entre un cerveau addict et un cerveau non addict.
- Un cerveau non addict mémorise le plaisir et la récompense obtenue et il est capable de contrôler ce circuit. Le cerveau addict ne peut contrôler raisonnablement le souvenir qu'il a du plaisir, ce qui provoque un mauvais fonctionnement du contrôle raisonnable.
Facteurs de risque et gravité des addictions
L'addiction est due à de multiples facteurs :
- Facteurs de risque liés au produit qui entraîne une dépendance et des complications spécifiques.
- Facteurs de vulnérabilité individuelle, physiques, psychiques, comportementaux.
- Facteurs environnementaux.
Ces différents facteurs de risque interagissent les uns sur les autres.
Risques de devenir dépendant
Une personne a plus de risques d'être dépendants si :
- Sa consommation a été précoce (avant l'âge de 18 ans).
- Sa consommation est autothérapeutique. Cela signifie une consommation pour la recherche de sensations excessives, le besoin d'excès, ou le besoin de diminuer sa souffrance.
- Elle cumule ses consommations : Plus de 250 ml à 40° par soirée.
- Elle répète cette consommation à risque : plus de 10 « cuites » par an.
- Elle a des conduites d'excès aboutissant à la délinquance.
En pratique
- La première des choses à faire est la prise de conscience du phénomène d'alcoolisation excessive : plus on boit, plus on glisse lentement mais sûrement vers la dépendance.
- La seconde est la prise de conscience des signes d'alerte (précocité de l'alcoolisation, comportements délictueux...)
- La troisième est l'instauration du dialogue avec l'adolescent. C'est quelque chose de très difficile à accomplir pour les parents qui doivent au besoin se faire aider par un tiers de confiance, le médecin en particulier.
- La quatrième est la transmission de l'information auprès des parents qui n'en n'ont peut-être pas totalement conscience.
- La cinquième est la réalisation de tests qui permettent de juger de la dépendance. Elle existe pour le tabac (Test de Fagerström , mais aussi pour l'alcool.
- Enfin des soins et un suivi sont proposés au jeune pour éviter qu'il répète ses expériences.