Point de départ
La pratique de l'apnée, au même titre de la plongée bouteille, expose à de nombreux risques liés au milieu aquatique (immersion et pression) et aux conséquences d'un arrêt respiratoire plus ou moins long.
On peut diviser ces accidents en 4 catégories :
- Les accidents toxiques
- Les barotraumatismes
- Les accidents d'immersion
- Les accidents neurologiques
Accidents toxiques
La pratique de l'apnée subaquatique peut exposer l'organisme a des accidents dits toxiques, liés au simple fait que la
respiration se bloque pour une durée plus ou moins longue.
En effet, cet arrêt de ventilation va entrainer une baisse de l'oxygène, appelée
hypoxie et une accumulation du CO2 dans le sang, appelée hypercapnie.
La syncope hypoxique
C'est la conséquence directe d'un arrêt de la ventilation avec un manque, au niveau du cerveau, d'oxygène.
La victime fait un malaise avec perte de connaissance, consécutif à l'hypoxie voire l'anoxie (absence d'oxygénation) cérébrale, le risque majeur étant la noyade.
La samba
La samba se manifeste par une série de
convulsions incontrôlables du corps, sans perte de connaissance. Ces mouvements s'apparentent à la danse Samba.
C'est le stade ultime avant la syncope hypoxique et peut se produire jusqu'à 15-20 secondes après la reprise de la respiration. En effet, il existe un délai entre la reprise de la respiration et l'arrivée du
sang oxygéné au cerveau, pendant lequel, le phénomène d'hypoxie s'aggrave.
C'est pour cette raison que la règle en apnée est de toujours surveiller le pratiquant pendant les 30 secondes qui suivent la fin de l'apnée.
L'hypercapnie
L'hypercapnie est la conséquence d'une accumulation de CO2 dans le sang. Les manifestations les plus fréquentes sont des troubles de la vigilance, malaise… Le risque ici aussi est la noyade liés aux troubles de la
conscience qui peuvent être engendrés.
Barotraumatismes
L'apnée subaquatique expose le corps aux mêmes variations de pressions que la plongée bouteille. Ce retentissement se fait au niveau des cavités aréiques et des organes creux tels que sinus, oreille, poumon, tube digestif…
Les barotraumatismes les plus fréquents en apnée sont les barotraumatismes ORL qui touchent plus particulièrement les
sinus et les
oreilles (otite barotraumatique et les lésions de l'oreille interne).
Toutefois, des barotraumatismes thoraciques sont possible et pourrait être favorisés par certaines manœuvres glossopharyngiennes ou encore appelée manœuvre de la carpe.
Accidents d'immersion
Ces accidents peuvent survenir à tout moment de la plongée et sont une conséquence des contraintes liées à l'immersion (modification de la répartition des volumes sanguins dans le corps avec une augmentation de la pression). Il s’agit de l’œdème pulmonaire d’immersion (les
poumons se remplissent d’eau). Dans le cadre de l'apnée, le risque d’œdème est augmenté par le phénomène d'hypoxie, phénomène qui s'apparente à l’œdème pulmonaire de haute
altitude.
Les signes peuvent parfois passer inaperçus mais le risque de récidive est élevé.
Accidents neurologiques et cardiaques
Les accidents neurologiques sont une conséquence directe du manque d'oxygénation du
cerveau pendant la durée de l'apnée. En effet, l'organe le plus sensible à l'hypoxie est le cerveau: Les neurones ne tolèrent pas plus de 3 minutes privés d'oxygène.
Il peut aussi se produire des
accidents vasculaires cérébraux, et ce que l'on appelle le syndrome de Taravana dont les conséquences à long terme peuvent être dramatiques.
Le Taravana touche préférentiellement les pécheurs de nacres et des perles des iles océaniques. Il se produit des paralysies, une cécité, des troubles des la
parole et une
démence précoce consécutive aux micro-lésions.
Au niveau cardiaque, l'hypoxie engendrée par l'apnée peut révéler des problèmes coronariens sous-jacents, à l'origine de troubles de rythme et d'infarctus.