Point de départ
La manœuvre dite de la carpe est une manœuvre glosso-pharyngée qui imite les mouvements de bouches de la carpe dans un objectif de distendre au maximum le
thorax afin d’accumuler un maximum d’air en réserve, dans les
poumons.
Ainsi, de nombreux pratiquant d’apnée, pratique cette manœuvre avant l’immersion.
Mise en garde
La pratique de la carpe, dans un cadre professionnel, encadré et surveillé, peut améliorer les performances en apnée et permettrait de plonger plus profond.
Toutefois, cette manœuvre ne doit en aucun cas être testée par l'apnéiste inexpérimenté, car mal contrôlée, elle l' expose à des risques dont les conséquences peuvent être dramatiques.
Bénéfices de la manoeuvre
En théorie, cette manœuvre permet d’augmenter le volume pulmonaire avant la plongée sans pratiquer une hyperventilation de départ.
D'une part en effet, par ces mouvements de
bouche répétés, l’air entre progressivement et permet une réelle distension du thorax, permettant d’augmenter la capacité pulmonaire totale.
D'autre part on considère qu’en plongée en apnée, il existe une profondeur limite maximale théorique, propre à chaque individu qui dépendrait de la capacité pulmonaire totale.
Ainsi, en jouant sur ce paramètre, on décale le seuil de profondeur limite et on permet ainsi d’aller plus loin en profondeur.
Risques
Cependant cette manœuvre exige une technique parfaite pour ne pas favoriser certains accidents, notamment les barotraumatismes thoraciques.
Ce qui se passe
L' accumulation d’air dans les poumons provoque des
tensions au niveau des alvéoles qui, distendues, peuvent rompre sous la pression et permettre le passage d’air soit au niveau du médiastin (pneumomédiastin), soit au niveau de la
plèvre (pneumothorax), soit au niveau sous cutané (emphysème sous cutané) et dans certains cas graves, laisser passer des
bulles d’air dans le
sang pouvant engendrer des embolie gazeuses.
De plus, on a constaté que cette manœuvre, par hyperpression au niveau des poumons, peut comprimer le cœur avec comme conséquence une baisse majeure du débit cardiaque et de la pression sanguine et provoquer ainsi des troubles du rythme avec risque d’arrêt cardiaque. Ces phénomènes sont à l’origine de malaise avec perte de connaissance pouvant conduire à la noyade.