Définition
C'est une maladie infectieuse qui touche les animaux (c'est donc une zoonose) et qui peut se transmettre à l'homme. Elle est due à une bactérie Gram négatif, appelé bacillus anthracis. Autant elle est grave pour les animaux non vaccinés puisqu'elle peut être mortelle, autant l'homme est généralement peu sensible à ce germe.
Transmission
- Le bacille existe sous forme de spores qui se développent en présence d'oxygène et dans une atmosphère humide. Ces spores peuvent vivre très longtemps, parfois 10 ans. Lorsqu'ils pénètrent dans un organisme (humain ou animal), les spores se multiplient dans les globules blancs et fabriquent des substances toxiques qui sont responsables des troubles constatés.
- Les animaux infectés peuvent transmettre la maladie à l'homme par contact direct. La bactérie, présente chez les animaux infectés, se transmet à l'homme par manipulation directe : elle passe par ingestion de viande contaminée ou inhalation des spores de la bactérie en suspension dans l'air. Après une incubation très courte de l'ordre de 2 jours, la toxine produit ses manifestations.
- Le risque est important dans les pays où la vaccination des animaux n'est pas effectuée. C'est ainsi que l'on estime à 100.000 le nombre de personnes contaminées par an dans le monde.
- Dans les pays développés, la vaccination et les règles sanitaires font que les professions à risque (éleveurs, bouchers, vétérinaires, etc.) ne sont touchés que de façon exceptionnelle. De plus, la transmission ne se faisant pas d'homme à homme, c'est une maladie qui n'est pas contagieuse et qui donc n'entraîne pas d'épidémie. Depuis les attaques terroristes de 2001 sur l'occident, le risque est plus important en raison du caractère volatile des spores de la bactéries. Une simple poudre contaminée peut suffire.
XMaladie du charbon en vidéo
Maladie du charbon ou anthrax La maladie du charbon est due à des spores provenant de bacilles qui une fois inhalées s'accumulent dans les ganglions lymphatiques de la poitrine et vont se transformer en bactéries actives du charbon provoquant une gonflement et une hémorragie des ganglions lymphatiques, des lésions dans le tissu pulmonaire, des saignements dans les enveloppes de l'encéphale et de la moelle épinière. | 1 vidéos |
Signes
- Généralement des pustules se développent sur le visage. Elles sont peu nombreuses, noirâtres et elle crèvent en laissant échapper un liquide sombre, d'om le nom de la maladie. Cette pustule repose sur une base rouge, chaude, gonflée mais indolore, qui va provoquer l'apparition d'une adénopathie dans le cou devant l'oreille ou sous la mâchoire selon l'endroit où sont apparues les pustules. Après avoir crevé, la pustule laisse place à une croûte noirâtre et creusée, irrégulière et sale. Il peut rester une cicatrice indélébile si les démangeaisons provoquées par les pustules ont entraîné des lésions de grattage importantes.
- Dans certains cas, la maladie s'étend localement par une augmentation progressive du gonflement de la peau ou par une augmentation du nombre des pustules. Dans les formes plus graves, l'infection passe dans le sang, provoquant une septicémie qui peut être mortelle.
- Dans les cas où la bactérie est passée par voie pulmonaire, la maladie provoque de la toux,, de la fièvre, une fatigue intense et parfois un état de choc . La prolifération rapide de la bactérie en l'absence de traitement détruit les poumons en une semaine, ce qui provoque une toux sanglante et une gène respiratoire.
- Lorsque la bactérie a été ingérée, de la fièvre apparaît, avec des douleurs dans le ventre violentes, des nausées, des vomissements. Cette formes est extrêmement rare car les traitements antibiotiques puissants et administrés de façon précoce enrayent le développement de la maladie.
Le traitement
- L'aspect des lésions de la peau est caractéristique et évoque la maladie. Toutefois sa rareté dans les pays développés fait que le diagnostic n'est pas évoqué spontanément. Ce sont les prélèvements et les hémocultures qui permettent d'affirmer le diagnostic. Les personnes infectées sont porteuses d'anticorps. La contamination directe d'un homme à un autre ne se fait pas, car la bactérie a besoin des animaux comme réservoir pour se développer. La contamination ne peut se faire que par contact direct avec les animaux ou par contact avec des souches essaimées de façon criminelle dans le cadre d'une guerre bactériologique.
- Le traitement consiste à un traitement par des antibiotiques de la famille des pénicillines durant 2 mois et à forte dose. La bactérie y est très sensible et un traitement ultra précoce permet d'éviter la propagation de la bactérie et la destruction des organes où elle s'est introduite.
La prévention
La vaccination des personnes à risques est un moyen, dont on ne mesure pas totalement l'efficacité. Il concerne les professionnels de la boucherie et de l'élevage, ainsi que les personnes qui séjournent dans des pays où sévit le charbon.
Les antibiotiques à titre préventif sont non seulement inutiles mais dangereux car ils risquent de provoquer des résistances.
La protection face aux spores au moyen de masques est totalement illusoire car ceux-ci nécessiteraient d'être portés 24 heures sur 24.
La seule prévention utile réside dans le respect des consignes délivrées par l'OMS :
" Toute personne qui suspecte la présence d'anthrax doit prendre les mêmes précautions que dans la vie normale. Elle doit absolument contacter la police et se rendre soit chez son médecin, soit à l'hôpital.
Mais surtout, elle ne doit pas prendre de médicaments, sans en avoir averti son médecin. C'est très important. Les antibiotiques prescrits contre la maladie du charbon s'attaquent à une forme précise de la maladie.
Or si le diagnostic n'est pas posé avec certitude, des formes résistantes vont se développer.
Et la situation pourrait alors se révéler catastrophique. "
La maladie du charbon depuis 2001
Faisant suite à la vague de terrorisme qui s'est abattue sur les USA depuis le 11 Septembre 2001, des cas de maladie du charbon ont été dépistés. Le traitement antibiotique, ainsi que la vaccination des animaux sont des armes efficaces pour enrayer le développement de la maladie.
Il ne faut surtout pas céder à la psychose de la maladie du charbon, pour deux raisons : d'abord elle n'est ni épidémique ni contagieuse. Toute contamination ne peut donc concerné que des cas isolés (enveloppes contenant une poudre contaminée), ou des contaminations à l'échelle d'une population, ce qui supposerait des moyens terroristes assez considérables peu plausibles. Ensuite, dans un cas comme dans l'autre, la précocité des signes caractéristiques, et la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques garantit d'un risque mortel extrêmement faible. Il y a plus lieu d'avoir peur de la grippe que du charbon.