Recommandations de prise en charge
Pour répondre aux interrogations des professionnels de santé et des patients, la Société française de
dermatologie (SFD) a élaboré ces nouvelles recommandations, labellisées par la Haute
Autorité de Santé (HAS).
Quand traiter ?
Les éléments qui encouragent particulièrement à traiter l'acné sont :
- la sévérité de l'acné,
- le risque cicatriciel (majoritairement causé par les nodules),
- le retentissement psychosocial, si l'acné porte atteinte à la qualité de vie ou si elle interfère dans la relation avec les autres.
Comment traiter ?
• Acné très légère à légère: le traitement d'attaque de première intention sera local (crèmes ou gels). Le peroxyde de benzoyle et les rétinoïdes sont les deux principaux types de molécules proposés en traitement local.
• Acné moyenne à sévère : traitement local ou traitement local associé à une antibiothérapie. On peut débuter d'emblée par un traitement local associé à une antibiothérapie (Doxycycline ou Lymécycline) par voie orale.
• Acné très sévère : Isotrétinoïne. S'il existe un risque cicatriciel important, le médecin pourra prescrire en première intention de l'Isotrétinoïne (plus connue sous l'un de ses anciens noms de commercialisation
Roaccutane®).
Il convient aussi de prendre en considération les préférences des patients.
Spécificité des traitements
• Les traitements ne guérissent pas l'acné (exception faite dans certains cas après un traitement par Isotrétinoïne par voie orale). Ils en atténuent les symptômes et il est nécessaire de poursuivre un traitement local après l'obtention d'une rémission pour éviter ou au minimum retarder la survenue d'une récidive.
• Aucun traitement n'est immédiatement efficace, il faut quelques semaines avant l'obtention d'une amélioration.
• Le bon suivi d'un
traitement de l'acné est gage de sa réussite. Or, seulement 32 à 50% des patients le suivent correctement.
En cas d'échec
Il convient en premier lieu de s'assurer que le traitement prescrit a bien été suivi par le patient. Si le traitement a été suivi correctement, les modifications de traitement dépendent du stade de gravité et des éventuelles difficultés rencontrées par le patient avec son traitement. Dans tous les cas, l'objectif est d'obtenir tant que cela est possible une rémission uniquement grâce à un traitement local à base de peroxyde de benzoyle et/ou de rétinoïdes locaux afin de limiter le recours aux
antibiotiques.
Précautions
1. Traitements locaux : ils ont fréquemment des effets irritants liés à leur mode d'action qui peuvent être atténués par l'utilisation de nettoyants doux et de crèmes émollientes.
2. Antibiotiques : il convient de limiter leur utilisation aux situations où ils sont nécessaires en raison de l'augmentation des souches bactériennes résistantes.
3. Isotrétinoïne (ancien nom Roaccutane®) :
- chez les femmes enceintes, l'usage d'Isotrétinoïne est proscrit, car il provoque des
malformations graves pour le fœtus. Les femmes ne doivent donc en aucun cas débuter une
grossesse pendant un traitement avec ce
médicament ni dans le mois qui suit son arrêt. Il est ainsi demandé de suivre une
contraception efficace et d'effectuer un
test de grossesse avant la prescription d'Isotrétinoïne, test à répéter mensuellement le long du traitement et 5 semaines après l'arrêt. La prescription ne peut se faire que dans les 3 jours suivant le test de grossesse et la
délivrance par le pharmacien dans les 7 jours. Toutes ces étapes sont suivies et annotées dans un carnet remis par le médecin.
- dans la population générale : même si les études sur de larges échantillons de population n'ont pas mis en évidence un risque augmenté de troubles dépressifs, le fait que de tels troubles aient été exceptionnellement observés chez des patients suivant un traitement par Isotrétinoïne justifie de prendre toutes les précautions nécessaires vis-à-vis de ce risque.