Diabétiques
Il existe deux types de diabète : celui qui se traite avec des médicaments et celui qui nécessite des piqûres d'insuline. Ce dernier est le plus difficile à gérer et les spécialistes déconseillent aux personnes qui en souffrent d'effectuer des expéditions dans des milieux isolés.
Toutefois, plusieurs expérimentations sur le terrain et l'amélioration des dispositifs injectables ont permis de rendre la montagne accessible aux personnes atteintes de diabète, sous certaines conditions.
- Préparer le voyage avec le spécialiste habituel.
- Conserver sur soi un carnet contenant toutes les informations concernant son diabète, les posologies de son traitement (si possible en anglais).
- Être accompagné par une personne connaissant le cas du diabétique et à qui celui-ci confie une partie de son traitement au cas où il perdrait ou se ferait voler son matériel. Cette personne accompagnante doit être capable d'administrer les doses d'insuline ou de glucagon en cas d'urgence.
En cas de malaise, deux situations sont à suspecter :
- Hypoglycémie (+++) : le diabétique a mal évalué ses besoins énergétiques ou, s'il est traité par insuline, a fait un excès dans le dosage quotidien.
Lorsqu'il n'est pas possible de mesurer le taux de sucre dans le sang du patient, suspecter l'hypoglycémie d'abord : c'est le cas le plus fréquent et cas le plus urgent (toutefois, le diabétique doit avoir sur lui des bandelettes permettant de contrôler la glycémie).
- Hyperglycémie (+/-) : le diabétique ne se surveille pas bien, son apport d'insuline est insuffisant. Il a trop de sucre dans le sang et se déshydrate.
Ce qu'il faut faire :
- En cas d'hypoglycémie, donner des boissons sucrées, un fruit et des aliments à base de sucres lents (biscuits, céréales).
- En cas d'hyperglycémie, donner à boire et organiser une évacuation.
Si la personne accompagnante connaît le traitement du diabétique, si elle dispose d'une partie de son matériel, et si elle est en situation isolée, administrer au diabétique des doses progressives de son insuline (5 UI/doses) par voie sous-cutanée en prenant soin de vérifier sa glycémie toutes les 30 minutes jusqu'à ce qu'il retrouve toute sa conscience.
Asthmatiques
L'asthme n'est pas une contre-indication systématique.
Beaucoup de personnes considérées comme asthmatiques sont parfaitement équilibrées et peuvent prétendre jouir des plaisirs des trekkings et des expéditions, à condition de bien gérer leur pharmacie personnelle.
Un kit complet contenant des réserves suffisantes de médicament doit être confié à une autre personne du groupe pour suppléer la pharmacie de l'asthmatique en cas de vol, de dégradation ou de perte.
Les asthmatiques sévères non stabilisés devront renoncer aux tribulations en milieu hostile. L'asthme sévère est malheureusement une maladie très difficile à gérer, sensibles à de nombreux paramètres environnementaux et psychologiques. La gravité et la brutalité des crises peuvent parfois aboutir à des situations catastrophiques.
Allergiques
L'allergie peut se manifester de façons diverses, depuis la simple manifestation localisée jusqu'à la décompensation rapide mettant en jeu le pronostic vital (œdème de Quincke et choc anaphylactique).
Heureusement, la plupart du temps, l'allergie se manifeste uniquement par l'apparition de signes cutanés désagréables (plaques rouges, démangeaisons, œdème).
Elle répond généralement bien à des traitements de type corticoïdes ou/et antihistaminiques disponibles dans toute bonne trousse d'expédition digne de ce nom
Les manifestations graves de l'allergie – œdème de Quincke et choc anaphylactique – sont difficiles à traiter sur le terrain, même en ayant à disposition les traitements adéquats.
C'est la raison pour laquelle il est important de connaître, avant de partir en trekking ou en expédition, les susceptibilités individuelles pouvant être à l'origine d'une allergie connue. Quiconque ayant déjà manifesté une allergie grave doit être muni d'un kit auto injectable d'adrénaline et apprendre à se l'injecter.
En voyage, alors qu'il n'est pas toujours facile de comprendre l'environnement, un sujet se sachant allergique doit pourtant toujours être attentif à ne pas se retrouver au contact de l'allergène (allergie à l'arachide, aux fruits de mer…). Informer soi-même les cuisiniers et vérifier qu'ils ont bien compris le message. Si c'est possible, passer en revue avec eux ou avec le chef d'expédition, la liste des vivres avant le départ.
Épileptiques
Deux grandes catégories d'épilepsie sont à différencier ; l'épilepsie idiopathique que l'on subit depuis l'enfance et dont l'origine n'est pas vraiment élucidée, et l'épilepsie secondaire à une cause évolutive identifiée (fièvre du nourrisson, tumeur cérébrale, anévrisme…)
En altitude, les épileptiques peuvent être déséquilibrés et faire des convulsions plus facilement qu'au niveau de la mer. Il arrive que certaines personnes fassent l'objet d'une première crise révélant malheureusement la présence d'une pathologie.
La crise convulsive chez une personne épileptique peut paraître impressionnante mais ne réclame pas en elle-même de geste médical. La seule chose à faire pour le bien de la personne en crise est d'écarter les objets dangereux autour d'elle.
Ce n'est pas la crise qui fait la gravité de la maladie mais sa cause. Si elle a été déclarée sans cause primitive par un spécialiste et si les crises sont rares, il est possible d'envisager une expédition à condition d'en informer le responsable médical et de prévoir avec le spécialiste un traitement occasionnel que l'on ajoute à la trousse d'expédition.
En cas de crise :
- Garder son calme, même si l'on est impressionné !
- Écarter les objets susceptibles de blesser le malade.
- Maintenir la personne sur le côté.
- Ne pas essayer d'enfoncer un objet dans sa bouche pour qu'elle ne se morde pas la langue (le temps de réagir, le malade a déjà les dents serrées, si bien qu'on risque de les lui casser !).
- Attendre que la crise cesse d'elle-même (99 % des cas).
- Laisser ensuite le malade se reposer, il mettra au moins une heure à sortir de sa léthargie.
En cas, rare, de crise persistante, il faut administrer au malade des sédatifs par voie intramusculaire ou intraveineuse et organiser son évacuation vers le centre médical le plus proche.
Cardiaques
Les études récentes montrent que beaucoup de maladies cardiaques sont compatibles avec l'activité physique en altitude, y compris les maladies coronariennes opérées.
Le consultant, spécialiste de médecine de montagne, contactera le cardiologue du patient pour évaluer le risque potentiel de sa pathologie face aux contraintes de l'altitude.
Ce qui contre-indique l'altitude n'est pas tant la maladie cardiaque proprement dite, mais le type de maladie et son degré de gravité
Ce qui rend l'altitude dangereuse, c'est l'effort physique dans une atmosphère limitée en oxygène. Plus l'altitude est élevée, plus le cœur est soumis à l'épreuve et se trouve limité dans son travail.
L'acclimatation est d'autant plus essentielle, car l'augmentation du nombre de globules rouges (polyglobulie) permet de compenser ce manque d'oxygène.
Skier dans la Vallée Blanche en montant brutalement à 3 800 mètres par le téléphérique de l'aiguille du Midi est beaucoup plus risqué que d'effectuer un trekking à 5 000 mètres après huit jours d'acclimatation progressive en respectant les paliers d'altitude.
Colique néphrétique
La colique néphrétique est une maladie le plus souvent chronique qui touche les reins et qui se révèle par des crises très douloureuses. La douleur est si typique, que les personnes ayant déjà été atteintes la diagnostiquent immédiatement.
En altitude, les crises sont plus fréquentes car favorisées par la déshydratation.
La maladie peut se révéler à l'occasion d'une expédition chez une personne n'ayant jamais souffert de colique néphrétique auparavant.
La douleur est souvent caractéristique, en spasmes, située dans le bas du dos et irradiant dans les organes génitaux. Il est impossible de trouver une position pour se calmer et l'expression « se tordre de douleur » retrouve toute sa valeur pour décrire ce qu'on ressent.
Bien que la trousse d'expédition doive contenir les médicaments capables de calmer la douleur et traiter la crise, toute personne ayant des antécédents de coliques néphrétiques doit avoir dans sa poche de quoi calmer les crises. Les personnes se sachant sujettes au mal doivent boire abondamment tout au long du trekking.
En cas de crise, on aura recours aux antalgiques puissants et aux anti-inflammatoires
Sinusites chroniques
Fréquente, la sinusite chronique doit suggérer des lavages sinusaux quotidiens avec du sérum physiologique pour éviter les problèmes liés aux variations de pression. Les personnes se sachant fragiles doivent se munir de produits vasoconstricteurs, voire de corticoïdes à usage local.