Quel est le principe de l'homéopathie ?
L'homéopathie est un mode de préparation de substances minérales, végétales, animales ou chimiques, qui permet d'en extraire des capacités thérapeutiques, que ces substances soient inertes, bénéfiques ou toxiques dans leur état naturel. Cette préparation consiste en des dilutions et des dynamisations successives.
Tout l'art du Dr Samuel Hahnemann, et des nombreux homéopathes qui lui ont succédé, a été d'observer en quoi ces substances diluées et dynamisées pouvaient être reliées à des symptômes.
Cela a été réalisé de 2 manières :
- soit en connaissant les effets de ces substances sur la santé, notamment pour les produits toxiques, en constatant que ces substances toxiques sous forme diluée et dynamisée, soignaient les mêmes symptômes exprimés par un malade qui n'avait pas pris cette substance, que les réactions d'un être vivant à la prise du produit toxique (d'où le nom d'homéopathie, qui veut dire soigner par le semblable);
- soit en absorbant des substances et en observant les symptômes successifs qui s'exprimaient.
Ce sont des expérimentations très minutieuses et répétées et, en ce sens, on peut dire que l'homéopathie est une science, et certainement pas une croyance.
C'est par la collection des symptômes spécifiques d'un malade, que l'on peut choisir le remède qui lui convient à ce moment-là.
Quelle est la différence entre l'homéopathie et la phytothérapie ?
La phytothérapie est la thérapie par les plantes, qu'elles soient sous forme alimentaire, en tisane, en extrait aqueux, en teinture mère, en macérât glycériné, en broyat, en huiles essentielles.
Les différences sont de 2 ordres : d'abord la préparation homéopathique n'utilise pas que les plantes mais aussi les substances minérales, animales ou chimiques ; ensuite c'est le mode de préparation qui est particulier, par la dilution et la dynamisation successive que l'on fait subir à la plante (préparée sous forme de teinture mère).
L'association de mêmes plantes en phytothérapie et en homéopathie est malvenue et peut annuler l'effet des traitements homéopathiques.
Dans quels pays l'homéopathie est-elle le plus utilisée ?
Essentiellement en France, Allemagne, Pays Bas, Scandinavie, Suisse, Inde, Brésil, Tunisie, Russie. Mais on la pratique aussi en Italie, Espagne, Portugal, Angleterre…. sans être accessible aussi facilement que dans les premiers pays cités.
Peut-on associer homéopathie et allopathie ?
A priori, avec l'allopathie, il n y a aucun problème sauf éventuellement avec la cortisone. Des personnes ayant des traitements allopathiques au long cours, peuvent être soignées par homéopathie. La démarche est différente mais peut vraiment être complémentaire. Il faut évoluer vers cette complémentarité ou convergence des médecines, les patients en tireront beaucoup d'avantages. Et en même temps, il faut éviter d'accumuler trop de médications en consultant plusieurs thérapeutes sur une même période.
Si le traitement homéopathique est personnalisé, pourquoi les remèdes ne le sont-ils pas ?
C'est surtout pour les complexes que l'on trouve facilement en pharmacie. Ils sont pratiques car on peut commencer à soigner ainsi une fièvre, un mal de gorge, un rhume, une migraine… à son début. Ils combinent différents médicaments homéopathiques même si finalement c'est un seul des remèdes qui agisse vraiment, par sa compatibilité avec les symptômes particuliers du patient. Ce sont de toute façon des remèdes d'action limitée.
Apis, par exemple, peut agir sur la réaction allergique comme un urticaire. Mais si le patient n'a pas soif, la peau est translucide et aggravée par le contact, améliorée par des applications froides, la douleur ressemblant à des piqûres d'abeilles, le résultat sera assuré. Si la réaction est très prurigineuse, plutôt vésiculaire, dans un contexte d'humidité, ce sera plutôt Rhus toxicodendro. Une allergie solaire avec visage rouge, abattement verra plutôt Belladonna comme remède adapté. Ainsi on peut composer un complexe avec ces 3 remèdes avec comme indication urticaire, allergie solaire…
Pourquoi l'homéopathie ne "marche" pas pour certains ?
On ne peut pas tout expliquer, mais une cause peut être le blocage de récepteurs cellulaires par des polluants chimiques, des métaux lourds, des médicaments comme les neuroleptiques qui bloquent les récepteurs dopaminergiques…ou par la non adhésion au traitement (ce qui est vrai pour n'importe quelle médication).
Quand des traitements homéopathiques n'agissent pas, on peut alors stimuler la détoxication cellulaire par des plantes ou de l'homéopathie en basses dilutions (comme ce qui a été développé par le laboratoire Sevene Pharma).
Mais il arrive que certaines personnes ne soient malgré tout pas réceptives à l'homéopathie.
L'homéopathie est-elle un effet placebo ?
L'effet placebo est un phénomène très intéressant et un élément positif au lieu d'être considéré comme un élément négatif. L'effet placebo est la capacité de chaque organisme à développer ses propres capacités de guérison. Ce qui est difficile, c'est que l'on ne peut pas commander l'action « placebo » mais on peut le stimuler par la conviction que l'on va guérir avec telle ou telle substance, ou par certaines démarches ou relations qui développent la confiance en soi.
L'homéopathie est- elle un effet placebo ? Le principe développé par Dr S.Hahnemann est le fait que la maladie est l'atteinte de l'énergie vitale de l'individu. La médication homéopathique bien choisie, à partir des symptômes particuliers du malade et de son terrain, permet de restimuler cette énergie vitale, rapidement dans les maladies aiguës, plus ou moins progressivement dans les maladies chroniques. On pourrait parler d'effet placebo car on redynamise l'énergie vitale mais ce n'est pas cet effet-là qui est comparé dans les études médicales scientifiques car on y donne une substance neutre, la même substance quelque soit le patient ou sa maladie. Alors qu'en homéopathie, on donne le remède le plus correspondant possible au patient selon le principe exposé plus haut. Et si le remède n'est pas juste ou mal choisi, il n'y aura pas de résultats bénéfiques. Le remède homéopathique est comme une clé : si c'est la bonne clé, la porte s'ouvre et le malade s'améliore, si ce n'est pas la bonne clé, la porte reste close et il n'y a pas de résultats.
Pour quelles pathologies l'homéopathie est-elle le plus efficace ?
Dans les pathologies aiguës, le traitement homéopathique bien conduit a des effets rapides et on peut soigner ainsi des angines, bronchites, otites, infections urinaires, gastroentérites, etc … Tout en restant vigilant sur l'évolution du malade : les résultats doivent s'améliorer dans les 24-48h. Toute aggravation dans ce laps de temps doit amener à reconsulter et envisager une autre médication. En tout cas, ne jamais laisser le patient s'aggraver et ne jamais vouloir faire de l'expérimentation avec le malade. Ou imposer sa vision !
L'homéopathie trouve une grande adhésion dans les pathologies récurrentes, et c'est dans ce domaine que les patients sont les plus satisfaits. Combien d'angines, otites, sinusites, cystites…qui reviennent malgré des traitements allopathiques bien conduits, sont guéris par l'homéopathie !
Dans les pathologies chroniques, c'est tout l'art de la recherche du similimum, c'est-à-dire DU remède du patient, même si celui-ci peut s'accompagner de remèdes accessoires et complémentaires. Je ne connais pas de maladies précises sur lesquelles l'homéopathie va absolument agir car on soigne le malade et pas la maladie, et le traitement est vraiment individualisé. Pour une pathologie précise, certains malades vont guérir, certains vont bien s'améliorer et d'autres n'auront aucun résultat.
Sur quelles pathologies l'homéopathie n'a pas d'effet ?
Tout malade développant un infarctus par exemple doit être amené dans un service d'urgence hospitalière. Tout ça pour préciser que des situations d'urgence doivent être soignées dans des unités d'urgences.
Pour les cancers, l'homéopathie n'est pas une médecine appropriée comme traitement unique, par contre elle peut être d'un grand secours pour soigner ou prévenir les effets secondaires des opérations chirurgicales, des chimiothérapies et des radiothérapies.
Pour les autres maladies lourdes, il s'agit d'unir toutes les forces thérapeutiques pour aider le patient, allopathie, homéopathie, acupuncture…selon le désir du patient.
Un médicament homéopathique agit-il rapidement ?
Dans les pathologies aiguës, le résultat doit se faire dans les 24-48h, sans aggravation de l'état du patient entretemps.
Dans les pathologies chroniques, c'est très variable. On peut avoir des améliorations rapides sur certains symptômes et plus lentes sur d'autres. Ce sont alors des traitements sur le plus long terme, qu'il faut changer bien sûr, si on n'obtient pas de résultats.
Faut-il arrêter un traitement homéopathique quand le symptôme a disparu ?
A priori oui dans les pathologies aiguës, mais c'est au médecin d'évaluer en fonction de la connaissance de son patient. Dans les pathologies chroniques, cela dépend vraiment du patient, de l'évolution de son état général car les remèdes homéopathiques ne s'attachent pas à soigner UN symptôme mais un ensemble de symptômes physiques, émotionnels et psychiques.
Peut-on se soigner seul par l'homéopathie ?
Il vaut toujours mieux consulter quand un problème de santé arrive. Mais beaucoup de personnes se soignent spontanément que ce soit par homéopathie ou en prenant une aspirine ou un anti inflammatoire sans demander l'avis de leur médecin…ou après avis du pharmacien. La vigilance est de savoir consulter alors si cela ne s'améliore ou si cela s'aggrave dans les 24-48h. Mais gare aux situations graves qui commencent d'emblée !
Pour les remèdes homéopathiques, quelle dilution choisir ?
Dans le principe et l'expérience homéopathiques, les basses dilutions 4-7 CH/D1-D6/6-30K vont soigner les maladies aiguës ou organiques ; les moyennes dilutions 9-12 CH/ D7-D9/200K soignent les symptômes généraux ou neurologiques ; les hautes dilutions 15-30 CH/D10-D20 ou 30/1000-10 000-50 000K vont soigner les symptômes émotionnels et psychiques. Il y a affectivement différents modes préparatoires des remèdes homéopathiques : les dilutions centésimales dites hahnemaniennes ou CH les plus usitées en France, les dilutions décimales D, plus usitées en Allemagne, et les dilutions korsakoviennes K plus usitées en Belgique, Pays Bas et pays anglophones.
A quelles heures prendre un remède homéopathique ?
La prise doit se faire « à jeun » car il faut que les papilles gustatives de la langue soient « propres ». En effet, les remèdes homéopathiques sont absorbés directement par la langue, ce que l'on appelle la voie sublinguale. C'est pourquoi, un remède unique sera pris le matin à jeun, voir le soir au coucher, mais un remède que l'on prend plusieurs fois par jour, peut être pris 5-15 minutes avant un repas ou 1,5-2h après un repas.
Un surdosage en homéopathie présente-t-il des risques ?
Le surdosage n'existe pas en homéopathie car nous ne sommes pas dans le pondéral comme dans la chimie moderne, mais dans l'infinitésimal. C'est le potentiel thérapeutique de l'homéopathie qui est difficilement compréhensible par les scientifiques contemporains car il agit à des doses très diluées, voire sans molécules. On est dans le mode d'action informative. A ce niveau là, le remède doit être bien choisi sinon il n'y aura pas d'action. C'est une clé pour la bonne serrure, comme précisé plus haut.
Mais une personne peut être particulièrement sensible à un remède homéopathique et développer des aggravations ou l'apparition de nouveaux symptômes.
Egalement, comme il existe des sujets qui ne sont pas réceptifs à l'homéopathie, il en existe d'autres qui y sont particulièrement sensibles, quelque soit le remède. Chez toutes ces personnes, il s'agit de choisir la dilution juste et de la répéter, si nécessaire, de manière espacée.
Par contre, si l'on prend un remède homéopathique de façon répétée au-delà du temps imparti, on peut développer des symptômes du remède, ce que l'on appelle la pathogénésie, symptôme qui disparaîtront à l'arrêt du médicament.
Quelles substances éviter lors d'un traitement homéopathique ?
Les substances à éviter sont le camphre (que l'on trouve dans certaines crèmes ou onguents) et la camomille. Le café, la menthe, le tabac entraîne une vasoconstriction des vaisseaux, notamment de la langue, et diminuent ainsi l'absorption des remèdes homéopathiques. Il faut alors les prendre à distance de la prise homéopathique.
Quelle est la durée de conservation des remèdes homéopathiques ?
Elle est limitée à 5 ans sur les étiquettes mais, pour les granules, les poudres et les formes liquides, elle peut être poursuivie au-delà, encore 3-4-5 ans sans problème, sauf si l'on constate une modification de la couleur, de l'apparence. Par contre, pour les crèmes, onguents, suppositoires, ovules homéopathiques, il faut respecter la date de péremption.
Les remèdes homéopathiques sont-ils remboursés par l'Assurance maladie ?
Ils sont remboursés de 35% en France. Même si le remboursement n'est pas très important, du fait de ce contrôle, les remèdes homéopathiques n'y sont pas coûteux. Dans les pays où ils ne sont pas remboursés, le prix d'achat est double, voire triple, comme en Belgique par exemple.