L'orthophoniste
Qu'est-ce qu'un orthophoniste ?
L'orthophoniste est le technicien spécialiste de la communication.
Il intervient à divers niveaux pour remédier aux troubles de la compréhension du
langage oral et écrit.
Prévention
Il évalue et prend en charge, par des actes de rééducation constituant un traitement, les troubles de la voix, de l'articulation, de la parole,. ainsi que les troubles associés à la compréhension du langage oral et écrit et à son expression.
lntervention
L'apprentissage d'autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer ces fonctions. L'orthophoniste fait partie, avec le médecin et l' audioprothésiste, de la triade inséparable indispensable en
surdité. La fréquence de ses rencontres avec le patient lui confère une place particulière.
Contribuant a faire accepter ses appareils à un patient malentendant, il peut aussi faire découvrir à un public jeune et bien entendant, ce qu'est le plaisir et le bénéfice
d'entendre et surtout d'écouter, en lui permettant ainsi de meilleurs apprentissages et un meilleur confort de vie.
Le saviez-vous?
En France, l'intervention orthophonique ne peut se faire que sur prescription médicale (médecin traitant, d'emblée ou après un bilan O.R.L.)d'un bilan orthophonique avec si nécessaire rééducation.
Qui peut bénéficier d'une rééducation orthophonique ?
Tous, à tout âge, dès lors qu'un problème auditif perturbe la communication tels que:
Perte auditive
La surdité menace le développement et/ou l'insertion sociale, scolaire et/ou professionnelle de tous: enfants sourds
« pré, péri et post linguaux », adolescents, adultes, et seniors touchés par la presbyacousie, qui aggrave parfois le vieillissement physiologique et social.
Pour tous, la prise en charge orthophonique sera un élement déterminant pour prevenir, traiter ou compenser ces menaces, rétablir une communication, et chez le jeune, des apprentissages corrects.
L'orthophoniste interviendra le plus souvent en « binôme » avec l'audioprothésiste, ou l'équipe d'implant, dans un échange réciproque d'informations précieuses pour le devenir du patient.
Acouphènes
Les acouphènes masquent la perception des messages.
Aussi, l'orthophoniste va contribuer à aider à «oublier» la sensation désagreable en portant l'attention sur l'écoute d'autres sons. Dans le cas de l'hyperacousie, il accompagne à mettre en place des conduites d'évitements du
bruit.
Comment se passe la rééducation orthophonique ?
L'étude de l'audiogramme et du gain prothétique détermine le travail orthophonique. Diverses méthodes spécifiques sont employées dans le cadre de la surdité.
Avec ou sans implantation, pour le développement du langage oral et de la
parole : accent mis sur le dynamisme de l'échange : verbo-tonale, DNP..., méthodes gestuelles : Borel-Maisonny, LPC (langage parlé complete differenciant les sosies labiaux), francais signe (signes LSF, structure orale), langage signe complété, méthodes mixtes et graphiques réservées aux enfants en difficultés particulières : pictogrammes et idéogrammes. Makaton..
Qu’est-ce que l’aide à l’adaptation à l’appareillage et l’éducation auditive ?
C'est aider « au quotidien » à la manipulation des appareils, déjà vue avec l'audioprothésiste, corriger les maladresses, lever les réticences.
Puis apprendre le sens à mettre sur ces sons parvenant à l'oreille appareillée, pour prendre place dans l'environnement, et apprendre la reconnaissance des éléments du langage.
Chez le devenu sourd, c'est aider à faire le lien avec l'audition « d'avant » et la nouvelle pour reconnaître ce qui est un peu différent ou compenser ce qui n'est plus.
Ce travail très important chez l'implanté cochléaire aidera aux réglages de l'implant, dans une complémentarité exemplaire. Dans tous les cas, c'est aussi aider et informer le malentendant et l'entourage.
Qu’est-ce que l’apprentissage de la lecture labiale ?
Si la perception auditive est insuffisante, la voie visuelle est utilisée: c'est la « lecture labiale » qui aide à comprendre ce qui est dit, mais mal ou non entendu.
Il faut l'apprendre pour être performant : d'abord apprendre à déchiffrer (« à lire ») sur les lèvres la parole de l'autre, puis apprendre à saisir au fur et à mesure le sens de ce qui est dit.
Attention
La
langue des signes française (LSF) peut être employée par les orthophonistes mais n'est pas une « méthode » : c'est une langue à part entière employée dans le cadre de la bimodalité ou du bilinguisme.
L'orthophoniste face à différentes situations
L’orthophoniste et le devenu sourd adulte
Il l’aide à s’adapter à sa nouvelle condition, à sa
prothèse ou à son implant (apprendre à entendre et à reconnaître les nouveaux sons), à compenser par lecture labiale ce qu’il ne peut reconnaître auditivement, à rétablir ou maintenir la parole et la
voix correctes (mauvais contrôle de ses propres émissions).
Il aide l’entourage à mieux comprendre la personne, et l’informe sur les aides.
L’orthophoniste et le presbyacousique ou le malentendant vieillissant
Il lui permet de retrouver le
désir et les capacités de communication en aidant parfois à un appareillage plus adapté au grand âge, en réapprenant à écouter, en apprenant la lecture labiale. Les capacités cognitives déclinantes peuvent augmenter la perte de communication ; l’orthophoniste fera alors la part de la malaudition pour l’aide à apporter.
L’orthophoniste et le sourd implanté
Quel que soit le type d’implant, et en particulier dans le cas d’un implant cochléaire, chez l’enfant prélingual comme chez l’adulte, l’orthophonie est indispensable pour aider l’implanté à reconnaître ce qu’il entend, à compenser par l’apprentissage de la lecture labiale (et de la LSF le cas échéant) les difficultés qu’il peut encore rencontrer, et à développer son langage et sa parole (enfant). La guidance familiale est importante car la rééducation est longue, le risque de lassitude grand.
L’orthophoniste et le patient sourd porteur de maladie ou de handicap associé
En lien avec les autres intervenants, il développe des moyens de communication à la portée de ce patient (LSF, techniques de communication alternative et augmentative….).