DEFINITION
L'évolution des techniques d'acquisition des images bénéficie aux différentes spécialités médicales, dont l'orthodontie, et révolutionnent les habitudes des praticiens… et des patients. L'imagerie 3D est une branche de l'informatique, s'intéressant à la réalisation d'images de synthèse qui sont obtenues par traitement informatique de données numériques. Son véritable nom est infographie 3D, aussi appelée « la 3D » par abus de langage, et ne doit pas être confondue, comme elle l'est très communément, avec la 3D stéréoscopique (qui consiste à créer une impression de relief par la
projection de deux images et le port de lunettes).
INTERET
Il réside dans les possibilités de représentation d'un objet anatomique en volume. L'infographie 3D permet la visualisation d'un organe (par exemple les mâchoires, ou les dents) ou d'un groupe d'organe (par exemple les organes de la face) dans toutes leurs dimensions. L'image peut être mobilisée sur l'écran d'un ordinateur et une multitude de vue peuvent être réalisées et utilisées.
FONCTIONNEMENT
Il faut réaliser la capture de l'organe à étudier (acquisition) ; il peut s'agir d'enregistrer une image externe à l'aide d'un scanner tridimensionnel ou bien interne à partir d'un enregistrement de rayons X (scanner X) ou d'ultra-sons (échographie) ou de champ magnétique (I.R.M.). Les données enregistrées sont alors traitées à l'aide de logiciels informatiques afin d'obtenir une image en 3D.
APPLICATION ORTHODONTIQUE EN RADIOLOGIE
Avant : depuis 1931, le diagnostic orthodontique repose sur des examens radiologiques standardisés ou la formation de l'image est obtenue par production de rayons X (Roentgen 1885), et recueillie sur un film ou sur un écran, en 2 dimensions.
Maintenant : en 2013, un scanner particulier dénommé « CONE BEAM » complète les examens radiologiques classiques. Cet appareil d'imagerie médicale doté d'une technologie analogue à celle du scanner permet de réaliser des examens en position assise, couchée ou debout, offrant ainsi un plus grand confort aux patients. Il fournit des images en 3D en haute résolution, tout en irradiant 30 fois moins qu'un scanner classique. La plupart des cabinets de radiologie et des centres hospitaliers en sont aujourd'hui équipés
Avantages :
• Favorise la recherche scientifique (étude des effets d'un appareil, compréhension de la croissance…) ;
• Moyen diagnostic plus performant (chirurgie orthognathique, implantologie, dents incluses) ;
• Consentement éclairé (utilisé comme outil de communication, il facilite l'information du patient).
AUTRE EXEMPLE : LES EMPREINTES OPTIQUES
Scanner buccal permettant la conception et la fabrication assistée par ordinateur (CFAO) :
Avant : l'orthodontiste enregistre les surfaces des dents et des tissus buccaux à l'aide d'une empreinte dentaire réalisées en silicone ou dans un matériau dérivé de l'agar-agar (algue marine). Coulée en plâtre, la réplique des arcades dentaires est un élément diagnostic primordial et permet la fabrication ou la préparation des appareils dentaires.
Maintenant : l'orthodontiste réalise un scanner optique (empreinte 3D) de la bouche du patient et obtient une réplique des arcades dentaires sous forme de fichier STL (utilisé dans les logiciels de stéréolithographie). Les modèles en plâtre sont remplacés par une image 3D virtuelle servant d'élément diagnostic. Ce même fichier est envoyé par mail au laboratoire de prothèse qui réalise un appareillage de façon numérisée. Une imprimante 3D permet ensuite d'obtenir l'appareil qui sera transféré sur le patient. Quelques cabinets commencent à s'équiper. Cela devrait se développer dans les années futures.
Avantages :
• Confort pour le patient (fin de la « pâte rose ») ; • Rapidité et précision dans les différentes étapes ;
• Amélioration de l'impact écologique.
LIMITES
• Coût du matériel ;
• Ne remplace pas encore les méthodes conventionnelles ;
• Manque de recul sur la fiabilité pour la fabrication des appareils.