La situation
Ce problème, vous y serez confrontés durant toute votre vie de parents, jusqu'à ce que votre enfant devienne adulte et responsable.
Quel que soit le ton employé, gentillesse ou persuasion, rien n'y fait. Il semble que l'enfant soit sourd à vos injonctions et à vos remarques, voire qu'il mette un malin plaisir à ne pas les respecter exprès.
Ce qui se passe dans sa tête
En fait, ce n'est pas ce qu'on lui demande qui lui pose problème, c'est que ce soit de toute façon une corvée : ranger la chambre, sortir la vaisselle du lave-vaisselle pour participer aux travaux de la maison, aller acheter le pain, etc.
Et tout cela vient en plus de toutes les autres contraintes qu'il vit au quotidien : répondre aux ordres de la maîtresse, du gardien de l'immeuble, des autres adultes, des frères et soeurs plus grands. Tout cela est un fardeau qui lui fera fermer les écoutilles pour ne pas avoir à faire ce qu'on lui ordonne.
Et puis il y a une autre dimension à la désobéissance : elle est un moyen de franchir les limites , à la fois pour expérimenter, mais aussi pour forcer les parents à les poser. On connaît ainsi beaucoup d'enfants qui se plaignent du manque de sévérité de leurs parents et de l'absence de limites que ceux-ci auraient dû fixer.
L'interprétation du psy
L'enfant a parfois du mal à faire la différence entre une demande (« passe-moi le sel ») et une injonction (« Repose ce couteau »). Le ton employé par les parents est important, car une injonction trop laxiste ou trop flottante va introduire un flou dans l'esprit de l'enfant qui se dira qu'il peut ne pas obéir.
Les enfant très désobéissants sont souvent ceux qui ont été très opposants .
L'enfant désobéissant oblige ses parents à fixer une nouvelle fois ces fameuses limites. Et à ce niveau, il est indispensable que l'enfant comprenne qui détient l'autorité. Le mettre en position de dictateur et de dirigeant est un cadeau empoisonné qui va le perturber.
Votre attitude
- Avant l'âge de 2-3 ans, l'enfant explore son environnement et teste les limites. De même il ne comprend pas forcément les raisons de l'interdit. A vous donc de faire passer l'autorité et de fixer les limites en répétant sans cesse les mêmes choses. C'est inévitable.
- Au-delà de 3-4 ans, l'enfant comprend mieux tout cela, mais pas encore très distinctement. S'il obéit, c'est surtout pour vous faire plaisir et non pas parce qu'il a compris la raison de l'interdit.
- Ce n'est que vers l'âge de 6 ans qu'il comprendra le sens réel de l'interdit et que sa désobéissance aura une signification plus marquée, notamment en terme d'opposition. A cet âge la négociation (rapide) est utile : (« je te laisse 5 mn pour finir ton jeu, et tu prévois 5 mn pour m'aider à mettre la table »). Et si après vous le remerciez, c'est que le message est passé. Vociférer le laissera le plus souvent indifférent et prouverat que finalement c'est lui qui vous manipule en vous faisant sortir de vos gonds. N'abusez pas de la colère. C'est une arme pour laquelle vous avez peu de munitions ; les gâcher, c'est finalement perdre à terme votre autorité.