Définition
L’urétérostomie fait communiquer les uretères (canaux évacuant l’urine formée par les reins) avec une ouverture à la peau.
Elle peut être bilatérale, chaque uretère étant indépendant, ou unilatérale, en les réunissant dans une poche intermédiaire commune.
Les indications
Les ablations pour cancer de la vessie quand il est impossible de faire une plastie (remplacement de la vessie par un petit réservoir fait avec un morceau d’intestin). Autre indication : les séquelles graves de radiothérapie intensive.
L’urétérostomie peut être temporaire pour attendre la fin du traitement du cancer. Cette solution intermédiaire permet d’effectuer la radiothérapie et de faire dans un second temps, la plastie qui sans cela, aurait mal supporté la radiothérapie.
Les particularités
Les uretères sont amenés vers l’avant, pour ressortir sur la région abdominale.
Pour l’urétérostomie bilatérale ou d’un seul uretère :
Il n’y a pas d’intermédiaire, la technique est très simple : les uretères sont reliés à la peau par une sonde en U, changée par l’urologue toutes les 6 à 8 semaines.
Pour l’urétérostomie unilatérale concernant les 2 uretères :
Les 2 uretères aboutissent dans un segment d’intestin qui a été isolé, avec un trajet incurvé pour éviter les reflux.
L’urétérostomie trans-iléale non continente, dite de Bricker : elle sert de réservoir temporaire, est ouverte sur la peau et équipée de poches à changer 2 à 3 fois par semaine.
L’urétérostomie trans-intestinale continente : les uretères sont abouchés dans un premier segment intestinal, lui-même étant relié à un autre qui sert de valve anti-reflux. La technique est plus compliquée, mais en cas de réussite, cela vous permet, entre 2 auto-sondages (toutes les 3 à 4 heures) de rester sans poche externe, avec un seul pansement.
Les complications spécifiques
Les infections sur sonde, risquant de provoquer une destruction progressive du rein : il faut surveiller l’aspect des urines, et vérifier toute fièvre, afin de consulter rapidement.
Les rétrécissements : la sonde permet de l’éviter au niveau de sa terminaison. Ailleurs, le rétrécissement peut se situer à la jonction uretère-plastie intermédiaire, et demande une surveillance par l’urologue tous les 3 à 6 mois.
La vie avec l’urétérostomie
Au niveau alimentaire, pour modérer les risques de calculs et d’infections, il faut modérer les alcalinisants (agrumes, lait, eaux bicarbonatées) et augmenter les acidifiants : airelles, rhubarbe, myrtilles, pruneaux, choux, céréales, viandes, poissons, oeufs.
Là encore, les associations de stomisés sont une aide précieuse.